Un homme de Toronto échappe de peu à la déportation

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Haitao Wang, un pratiquant de Falun Gong, a échappé de peu à la déportation. (La Grande Époque)


Haitao Wang est peut-être l'homme le plus heureux au Canada en ce moment. Le 10 décembre, un ordre de déportation exigeait son renvoi vers la Chine où il aurait pu être arrêté, torturé et même tué. Heureusement pour lui, un jour avant la date fatidique, la déportation a été annulée.


En tant que pratiquant de Falun Gong, une discipline spirituelle qui a été interdite en Chine en 1999, M. Wang, 30 ans, affirme qu'il aurait assurément été arrêté et possiblement torturé par les autorités chinoises advenant son retour.


Peter Van Loan, ministre de la Sécurité publique, est intervenu dans l'affaire après avoir reçu de nombreuses lettres et de nombreux appels téléphoniques demandant que M. Wang puisse demeurer au Canada.


Le ministre de l'Immigration, Jason Kenney, a également joué un rôle crucial, demeurant en constante communication avec le bureau de M. Van Loan et travaillant de près avec l'Association du Falun Dafa du Canada (AFDC) pour vérifier la bonne foi de M. Wang.


Le porte-parole de M. Kenney, Alykhan Velshi, indique qu'après l'intervention personnelle de son patron, M. Wang a obtenu un permis de résidence temporaire de deux ans ainsi qu’un permis de travail, ce qui lui permet de faire une demande pour obtenir la résidence permanente au Canada.


Tout cela est survenu malgré la tempête politique qui a frappé Ottawa ces dernières semaines.


«Je remercie les ministres Jason Kenney et Peter Van Loan qui, au moment crucial, m'ont donné une permission spéciale pour rester», souligne avec reconnaissance Haitao Wang. «C'est très important. Si on m'avait déporté vers la Chine, je ne peux imaginer à quel point la persécution aurait été horrible.»


La néo-démocrate Olivia Chow, la députée de M. Wang, a envoyé une lettre plaidant en sa faveur, ainsi que la députée libérale Yasmin Ratansi et le chapitre torontois d'Amnesty International.


Dans un cas similaire en 2005, le pratiquant de Falun Gong Jiang Renzheng et sa famille avaient été déportés vers la Chine par l'Allemagne, car la commission sur le statut de réfugié considérait qu'ils ne courraient aucun risque. Un mois après son retour en Chine, M. Jiang a été condamné à trois ans de travaux forcés, laissant sa femme et deux jeunes enfants derrière.


M. Wang, nerveux et peu familier avec les systèmes administratif et judiciaire canadiens, aurait commis plusieurs erreurs dans sa demande de statut de réfugié, générant ainsi l'ordre de déportation. Se sentant sous pression et inquiet, Wang affirme aussi qu'il a supposé les réponses aux questions qu'il ne connaissait pas.


En conséquence, la Commission de l'immigration et du statut de réfugié (CISR) ne croyait pas qu'il était un pratiquant de Falun Gong authentique ni qu'il courait des risques dans son pays d'origine.


De nombreux Chinois qui veulent immigrer au Canada prétendent être des pratiquants de Falun Gong, ce qui constitue un défi pour la CISR. Dans le cas de M. Wang, l'AFDC a plaidé en sa faveur, un geste qu'elle ne pose pas à l'aveuglette.


Haitao Wang en était à sa quatrième année en Sciences économiques dans une université de la province du Shandong lorsque le régime chinois a lancé sa campagne d'éradication du Falun Gong en 1999. Des dizaines de milliers de pratiquants ont été arrêtés et détenus, la plupart se sont retrouvés dans des camps de travail ou des centres de réhabilitation où ils ont été torturés pour les forcer à renoncer à leurs croyances.


Wang a échappé à la prison, mais il a été détenu pendant deux semaines dans son université où les autorités l'ont menacé de le rendre au Bureau de la sécurité publique.


«Ils m'ont forcé à abandonner mes croyances et m'ont fait subir un lavage de cerveau», raconte Wang. «Ils ont demandé à ma mère, habitant une autre ville, de même qu'à tous les membres de ma famille de venir à l'université pour faire pression sur moi.»


Croyant que sa carrière, sa famille et sa sécurité personnelle étaient en danger, Haitao Wang a, contre son gré, accepté d'arrêter de pratiquer le Falun Gong.


Bien qu'il ait continué la pratique en secret pendant un certain temps, la pression constante l'a poussé à l'abandonner complètement en 2000. Ceci lui a causé une grande détresse psychologique, affirme-t-il, alors qu'il estimait avoir trahi sa conscience et ses croyances les plus profondes.


Ayant «complètement perdu confiance» dans le régime chinois, Wang a immigré au Canada en 2003 en tant qu'étudiant diplômé. Il a recommencé à pratiquer le Falun Gong peu de temps après.


«Le Canada est complètement différent», mentionne-t-il. «Les gens et le gouvernement appuient le Falun Gong, alors l'environnement est complètement différent. Le gouvernement canadien défend la liberté de croyance.»


Lucy Zhou, porte-parole de l'AFDC, affirme que même si un grand nombre de Chinois demandent le statut de réfugié en prétendant être des pratiquants de Falun Gong, seuls ceux considérés comme des pratiquants authentiques par l'association reçoivent une aide.


«Il y a tellement d'endroits dans le processus où les dossiers de certains pratiquants véritables peuvent déraper, que ce soit à cause d’une mauvaise communication ou autre raison», explique-t-elle. «Mais nous apprécions que le gouvernement reconnaisse qu'il y a une persécution en Chine et que les pratiquants sont en danger là-bas.»


Les députés de tous les partis ont joué un rôle important ces dernières années pour aider les pratiquants de Falun Gong à éviter la déportation. Le conservateur Stockwell Day, alors qu'il était ministre de la Sécurité publique, est intervenu en mars dernier pour faire obstacle à la déportation de Bing Gu, également la veille de la date prévue d'expulsion.


En 2001, le député libéral Irwin Cotler a aidé à faire libérer le professeur Kunlun Zhang qui était détenu en Chine. M. Zhang, un citoyen canadien, a été arrêté, torturé et soumis au lavage de cerveau alors qu'il visitait la Chine. En tant que conseiller légal de M. Zhang, M. Cotler a communiqué avec plusieurs députés au sujet de ce cas, de même qu'avec le ministre des Affaires étrangères Lloyd Axworthy, et a réussi à rallier de nombreux appuis.


Irwin Cotler a également joué un rôle clé pour obtenir la libération des pratiquants Ying Zhu et Shenli Lin. Durant le mandat d'Axworthy aux Affaires étrangères, le Canada a été le premier pays dans le monde à condamner la persécution du Falun Gong.


En octobre 2002, une motion concernant le Falun Gong a été introduite par le député conservateur Scott Reid. Elle a obtenu l'appui de tous les partis et a été adoptée à l'unanimité par la Chambre des communes, un fait rare pour une motion émanant d'un député.


La motion demandait à Jean Chrétien, premier ministre à l'époque, de soulever auprès du dirigeant chinois Jiang Zemin le cas de treize pratiquants de Falun Gong emprisonnés illégalement et ayant des liens familiaux avec des Canadiens. Dans l'espace d'un an, huit d'entre eux ont été libérés.


http://www.lagrandeepoque.com/LGE/content/view/5521/104/

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