La SRC diffuse malgré la controverse

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David Kilgour, ex-parlementaire canadien, estime que le reportage de la SRC sur le Falun Gong, dans lequel il apparaît, incite à la haine contre le groupe spirituel et devrait être censuré par l'ombudsman. (La Grande Époque)

Reportage controversé de la SRC offert à TV5 malgré une révision de l'ombudsman en cours

Les motifs de certains réalisateurs de la Société Radio-Canada (SRC) sont remis en question concernant la diffusion d'un reportage s'attaquant au groupe spirituel Falun Gong persécuté en Chine. Le reportage de l'émission Enquête, Malaise dans le Chinatown, a été refilé à la chaîne française TV5 malgré le fait que l'ombudsman de la SRC étudie le nombre élevé de plaintes dont il fait l'objet, portant sur des accusations aussi sérieuses que l’incitation à la haine.

Les plaintes ont été déposées par des Sino-canadiens, des défenseurs des droits de la personne et par ceux qui sont dépeints dans le reportage. Ils affirment que ce dernier était fortement biaisé contre le Falun Gong et que certains signes indiquent qu'il aurait pu être produit pour plaire au régime chinois.

Dans leur lettre à l'ombudsman de la SRC, l'avocat spécialiste des droits de l'homme, David Matas, et l’ex-secrétaire d'État pour l'Asie-Pacifique et ex-procureur de la couronne, David Kilgour, qualifient le reportage d'«inexact, manipulateur, propagandiste et haineux dans une multitude de façons».

«Ceci est plus que simplement du mauvais journalisme. C'est passer la propagande du Parti communiste et inciter à la haine contre les pratiquants de Falun Gong dans l'ensemble. [Le reportage] mérite la censure de l'ombudsman», indique la lettre.

De son côté, l’association de groupes concernés par les droits de l’homme en Chine, basée à Toronto, China Rights Network, estime que le reportage fait dans le «journalisme à sensation», présente «de l’information déformée» et «minimise ou nie les conditions extrêmes de la persécution» de façon «inquiétante».

Selon l'Association du Falun Dafa du Canda (AFDC), qui a déposé deux plaintes à Radio-Canada dont une de 30 pages, la SRC a été «inondée» de lettres de protestation dans les semaines suivant la diffusion de l'émission le 30 octobre dernier. Cependant, le reportage controversé signé par la journaliste Solveig Miller et le réalisateur Léon Laflamme s'est retrouvé la semaine dernière sur les ondes de la chaîne TV5 Monde et diffusé dans plusieurs pays européens.

En novembre 2007, seulement quelques heures après un appel de l’ambassade chinoise, la SRC avait été beaucoup plus prompte à retirer des ondes Beyond the Red Wall: The Persecution of Falun Gong, un documentaire indépendant critique à l’égard de la persécution du Falun Gong par le régime chinois.

Malaise dans le Chinatown insinue que l'arrivée du Falun Gong à Montréal a «bousculé une paix fragile» dans le Chinatown. Il n’est pas mentionné que c’est seulement depuis le début de la persécution par le régime chinois en 1999 que le Falun Gong, qui existait en toute harmonie à Montréal dès le début des années 1990, organise des activités pacifiques de sensibilisation quant à la persécution, estime l'AFDC. Des activités qui sont décriées par des entités pro-Pékin de Montréal, toujours selon l’organisme composé de bénévoles.

D’après l'AFDC, le reportage de la SRC s'efforce de minimiser l'ampleur de la persécution du Falun Gong en Chine. Tout serait mis en branle pour discréditer les allégations de prélèvements d'organes forcés sur les pratiquants de Falun Gong en Chine. Le reportage Enquête affirme que ces allégations de prélèvements d’organes ont été concoctées en réponse à un échec devant la cour, ce qui est faux affirme l’organisme. De plus, aucune des preuves appuyant les allégations n'est présentée par le reportage.

Or, trois semaines après la diffusion de l'émission, le Comité des Nations Unies contre la torture a demandé la tenue d'une enquête de même que la poursuite judiciaire de ceux qui pourraient être impliqués dans les crimes de prélèvements d'organes en Chine.

«Cette distorsion alarmante des faits, cette manipulation des entrevues et le choix flagrant de ne pas tenir compte de la persécution du Falun Gong dans cette émission sont étrangement similaires à la façon dont le régime chinois manipule les faits pour persécuter ces gens», déclare dans un communiqué Xun Li, président de l’Association du Falun Dafa du Canada.

L'émission accorde aussi un long temps d'antenne à Crescent Chau, l'éditeur d'un journal montréalais en langue chinoise. M. Chau, après avoir été payé par une femme que l’ AFDC estime proche du gouvernement chinois, a publié des textes accusant les pratiquants de Falun Gong, entre autres, de boire du sang humain et d'avoir des relations sexuelles avec des animaux. Malgré deux injonctions de la cour, Crescent Chau a continué à publier ce type d’articles qualifiés de «diffamatoires» par la Cour d'appel du Québec.

Commande de Pékin?

L'AFDC soupçonne que la production de Malaise dans le Chinatown est liée au blocage du site web de Radio-Canada en Chine en janvier 2008. À ce moment, en raison de l'arrivée des Jeux de Pékin, la SRC avait qualifié le blocage de «question de la plus grave importance» et «une situation que nous ne pouvons plus permettre qu'elle se poursuive».

La SRC avait affirmé croire que le blocage de son site était causé par la diffusion du documentaire de Peter Rowe, Beyond the Red Wall.

Quelques heures avant sa diffusion à la chaîne anglaise CBC, le documentaire avait été retiré de la programmation après un appel reçu de l'ambassade chinoise. À la suite d’une tempête médiatique et de protestations, CBC l’avait diffusé quelques semaines plus tard, après l’avoir modifié substantiellement en censurant des preuves concernant les prélèvements d'organes.

Durant la période où le site web de la SRC était bloqué, le réalisateur Léon Laflamme et la journaliste Solveig Miller ont commencé à contacter des pratiquants de Falun Gong. Ces derniers auraient rapidement compris que Laflamme et Miller n'avaient pas l'intention de produire un reportage objectif et qu'ils semblaient partager plusieurs concepts propres au régime communiste chinois.

«Le choix du moment de tout cela remet en question les motifs des réalisateurs de l'émission», affirme Xun Li.

Source :
http://www.lagrandeepoque.com/LGE/content/view/5474/104/

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