La Grande Epoque : Condamnation des camps de travaux forcés chinois par le Parlement allemand

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31-05-2007

Une résolution votée au Parlement allemand demande au régime chinois de fermer ses camps de travaux forcés malgré les menaces de refroidissement des relations entre les deux pays. La résolution a été adoptée, le 10 mai dernier, par une grande majorité dans la Chambre basse du Parlement allemand

«Le système de goulag soviétique est chose du passé, pourtant un système qui est aussi répressif et inhumain est appliqué aux citoyens de la République populaire de Chine (RPC)», est-il écrit dans la résolution préparée par les membres de l’Union démocratique chrétienne/l’Union chrétienne sociale, le Parti démocratique libre, le Parti social-démocrate et le Parti vert.

Selon la résolution, de nombreuses personnes ont été condamnées à l’emprisonnement dans de tels camps à la suite «d’infractions mineures ou de mauvaises conduites», tandis que d’autres ont été condamnées sans procédures légales, y compris les «Tibétains, les Mongols, les Ouïghours et les minorités religieuses, particulièrement les pratiquants de Falun Gong». Il est aussi fait mention des détenus des camps de travail qui sont contraints à travailler dans de mauvaises conditions pour des périodes aussi longues que seize heures par jour, sept jours par semaine, souvent pour fabriquer des produits destinés à l’exportation. La torture est souvent utilisée et le taux de suicide est élevé.

La pratique du «lavage de cerveau politique» est toujours en vigueur dans «plus de 1000 prisons, camps de travail et soi-disant cliniques psychiatriques», cite la résolution.

La résolution dit que la Chambre basse du Parlement allemand «demande au gouvernement fédéral allemand de continuer à condamner les conditions d’incarcération» dans les camps de travaux forcés et «demande à la RPC de fermer ces lieux de détention».

Un média allemand a rapporté que les partisans de la résolution n’ont pas tenu compte des menaces brandies par l’ambassade chinoise selon lesquelles les rapports entre les deux pays seront tendus. «La Chambre basse du Parlement allemand ne se plie pas aux menaces de quiconque», a déclaré Erika Steinbach, député, selon le journal berlinois Die Tageszeitung.

Des violations extrêmes des droits de l’homme commises «sous la loi internationale… sont sous notre juridiction, et cela ne consiste en aucun cas à une ingérence dans les affaires d’un autre pays», a souligné le parlementaire, Christoph Straesser, durant le débat entourant la résolution.

La résolution a aussi porté l’attention sur les allégations de prélèvements d’organes mentionnés dans un rapport écrit par l’ex-secrétaire d’État canadien, David Kilgour, et l’avocat spécialiste des droits de l’homme, David Matas.

«Une excroissance particulièrement choquante de ce système a préoccupé nos esprits encore et encore durant les derniers mois, notamment la pratique répandue du prélèvements d’organes», a commenté Mme Steinbach pendant le débat.

Pour arrêter cette pratique, une des principales recommandations du rapport Kilgour-Matas stipule que tous les lieux de détention de la RPC soient ouverts pour inspection par la Croix-Rouge et d’autres organisations internationales intéressées.

«Les rapports [de prélèvements d’organes] dont nous avons entendu parler semblent presque incroyables», raconte Thilo Hoppe du Parti vert. «Nous devons faire très attention lorsque nous formons des médecins, puisqu’il y a une entente de coopération Allemagne-Chine dans ce domaine. On doit s’assurer qu’on ne devienne pas des complices tacites des prélèvements illégaux d’organes.»

Publié en juillet de l’année dernière et actualisé en janvier 2007, le rapport Kilgour-Matas présente 33 points de preuve se référant au prélèvement systématique d’organes de pratiquants de Falun Gong en Chine, l’appelant «une forme grotesque de mal qui… serait nouveau sur cette planète».

Dans son rapport publié le 20 mars dernier, le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, Manfred Nowak, a inclus les allégations selon lesquelles les prélèvements d’organes «ont été pratiqués sur un grand nombre de pratiquants de Falun Gong non consentants […] dans le but de rendre des organes disponibles pour les opérations de transplantations».

Le rapport de Nowak continue en disant que «les organes vitaux incluant les cœurs, les reins, le foie et les cornées étaient systématiquement prélevés des pratiquants de Falun Gong à l’hôpital Sujiatun, province de Liaoning, depuis le début de 2001. Les pratiquants recevaient des injections pour provoquer l’arrêt cardiaque et étaient ainsi tués au cours des opérations de prélèvements d’organes ou immédiatement après».

http://www.lagrandeepoque.com/content/view/1907/33/


Vous pouvez imprimer et faire circuler tous les articles publiés sur Clearharmony et leur contenu, mais veuillez ne pas omettre d'en citer la source.

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