Glasgow Herald (journal du Royaume Uni): "j’ai supplié qu’on me donne de l’eau. J’ai entendu les cris d’agonie d’une autre personne qu’on torturait. Même un gardien a éclaté en larmes devant ce qu’il voyait."

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Au moment où la Grande-Bretagne déroule le tapis rouge pour le Président chinois en visite, une victime des goulags parle de ses années de torture et de travail forcé.


The Glasgow Herald, 9 November, Billy Briggs

Le souvenir le plus difficile que garde Li Heping du camp de travail forcé Shiliping de Zhejiang en Chine est l’injection de drogues psychotropes à laquelle on l’a soumis. « Mon pouls s’est emballé. J’ai senti quelque chose d’étranger s’insinuant dans mon sang. Chaque visage que je voyais était déformé comme la face d’un démon. Dehors un chat a miaulé. J’ai tout à coup pensé que c’était un énorme tigre venant me mettre en pièces. Ma salive et mon urine empestaient avec une dégoûtant odeur chimique, » dit-il.

C’était il y a quatre ans. Aujourd’hui Li est dans le bureau de l’Herald à Glasgow, se rappelant le cauchemar orwellien qu’il a enduré dans un des camps de travail de la Chine appelés laogai, ou centres de « rééducation » euphémisme qu’emploie le Parti communiste chinois pour les désigner.

He est en écosse pour raconter ses expériences à des enfants d’une école d’Ayrshire et sensibiliser sur les goulags de la Chine du 21ème siècle. Alors que le président de la nation, Hu Jintao, est en visite officielle en Grande Bretagne cette semaine, Li veut que le monde sache les passages à tabac, les exécutions sommaires et le travail forcé étayant l’économie à la croissance la plus rapide du monde.

"Tout comme arbeit macht frei (le travail vous rend libre) le slogan utilisé dans l’Allemagne nazi, l’équivalent en chine est lao dong gaizao, ou le travail transforme, " dit li, ses yeux s’agrandissant à mesure qu’il parle. Il croit que son analogie avec un des régimes politiques les plus haineux de l’histoire n’est pas une exagération.

Depuis la création de la République populaire de Chine en 1949, on pense que 47 millions de gens ont été envoyés dans les laogai de la Chine. Human Rights Watch Asie dit qu’il y a environ 1.000 camps de travail forcé et le Département d’Etat des US estime à six à huit millions le nombre de gens qui y sont détenus, y compris les leaders de la manifestation pour la démocratie sur la Place Tiananmen. Les laogai, sont là, selon les critiques, pour laver le cerveau à quiconque est perçu comme une menace pour le totalitarisme du PCC et créer la force de travail la plus grande et la plus profitable du monde pour actionner une économie dont la croissance a avoisiné les 10% par an ces trois dernières décennies et qui a inondé les marchés occidentaux de marchandises bon marché.

"On nous faisait travailler toute la journée pour produire des jouets, des poupées, des objets d’artisanat, des manteaux, des sweaters et des briquets. Le chef de camp était un des plus fameux hommes d’affaires de la Chine et nos produits étaient emballés pour être envoyés en Australie " raconte Li.

En tant que pratiquant de Falun Gong, le mouvement spirituel interdit basé sur des principes bouddhistes, Li a été arrêté et envoyé au camp de Shiliping en août 2001. Son cauchemar ne faisait que commencer.

Avant qu’il ne soit mis au travail, Li a été “ré éduqué” jusqu’à ce qu’il signe un document renonçant au Falun Gong et promettant de ne plus jamais pratiquer. La privation de sommeil était la méthode de torture préférée du PCC. Li a été placé en confinement solitaire. Dès qu’il fermait les yeux il y avait des cris et des coups et ses paupières étaient ouvertes de force et une lumière violette aveuglait son visage. Des enregistrements de gens dénonçant le Falun Gong lui braillaient aux oreilles. Son visage était brutalement giflé et il devait rester nu dans une cellule continuellement arrosé d’eau glacée.

"La seule nourriture était une soupe sale qui donnait une soif terrible. J’ai supplié et supplié qu’on me donne de l’eau. J’ai entendu les cris de quelqu’un d’autre qu’on torturait. Même un des gardes qui me surveillait à fondu en larmes devant ce qu’il voyait. J’ai capitulé contre ma conscience et j’ai signé. Ils m’ont fait me mépriser moi-même, dit Li, la main tremblante.

Son tourment a duré neuf jours. Mais n’étant pas convaincu que son esprit était brisé, les gardes ont utilisé sur lui des drogues altérant l’esprit, pratique courante selon le Comité des Nations Unies contre la Torture, qui a documenté un nombre de méthodes communément utilisées par le PCC dans les laogai, y compris le viol collectif, le gavage forcé, l’utilisation de décharges électriques, l’avortement forcé et l’enchaînement dans des postures terriblement douloureuses.

L’épreuve de Li a duré deux ans

Il y a une réticence générale à froisser la Chine où à dire quoi que ce soit qui puisse menacer l’accès à ses marchés, en dépit du fait que l’utilisation du travail forcé est illégale et contrevient aux nombreuses conventions et lois internationales, y compris la charte des Nations Unies. Mais l’année dernière, le Parlement européen a publié une déclaration sur les laogai, les décrivant comme des "camps de concentration. " Le travail des détenus est exploité pour fournir un travail gratuit au gouvernement chinois et est l’unique raison de la croissanse substantielle du PNB de la Chine, qui constitue une menace pour l’occident. »

[...] Un autre visiteur chinois, Hao Fengjun, un ancien policier chinois qui a déserté pour l’Australie en février dernier, était à Londres pour donner aux groupes des droits de l’homme des preuves à propos du bureau 610 en Chine, où il a travaillé pendant cinq ans.

Le bureau 610 a été établi en 1999, par le PCC pour cibler les 70 millions de pratiquants de FalunGong et d’autres “dissidents” tells que Catholiques et Protestants. Selon Hao, cela assurerait que les laogai resteraient toujours pleins.

Il a dit à l’Herald comment le Bureau 610 vise systématiquement des gens chez eux et à l’étranger et comment il a été témoin de la torture dans un laogai. " Quand nous sommes arrivés au centre de détention, nous avons vu la pratiquante de Falun Gong, Sun Ti, une femme d’une cinquantaine d’années. Elle était assise sur le banc dans la salle d’interrogatoire et ses jambes étaient attachées par du contreplaqué. Ses yeux battus n’étaient plus qu’une fente. Lorsqu’elle était interrogée, le policier tenait une barre de fer de cinquante centimètres de long tâchée de sang avec des boulons dedans.

Hao a été dégoûté par ce qu’il a vu dont il a parlé ouvertement avant de s’enfuir en Australie, où ses déclarations ont été soutenues par Chen Yonglin, l’ancien consul général chinois à Sydney, qui a déserté en mars et qui est également à Londres. Tous les deux ont obtenu des visas de protection du gouvernement australien.

Hao a dit : "Vous pouvez comprendre à travers cela que le PCC ne fait que donner un spectacle lorsqu’il parle des questions de droits de l’homme avec vous. Vous ne savez pas vraiment ce qui se passe en Chine sous la règle du PCC.

Li Heping a été relâché de Zhenjiang Shiliping le 11 juin 2003. "Je veux que les gens réfléchissent sérieusement cette année avant d’acheter les cadeaux de Noël avec des étiquettes made in China" dit il.

Version anglaise :
http://clearharmony.net/articles/200511/29847.html

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