l’ Economiste : Hong Kong et les dissidents

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Un pays, deux systèmes.
Sauf quand cela ne plaît pas à la Chine

Même ceux qui sont habituellement cyniques envers la supposée autonomie de Hong Kong par rapport à la Chine ont été surpris cette semaine quand des fonctionnaires de l’aéroport du Hong Kong ont refusé l’entrée à un citoyen américain d’origine chinoise et l’ont mis sur le prochain vol de retour. Le malheureux visiteur, Harry Wu, n’est pas un ami des instances officielles à Pékin – il est connu pour avoir exposé l’exploitation du travail forcé dans les prisons en Chine ; pour cela, la Chine l’a condamné pour avoir « espionné pour Taiwan », et l’a expulsé. Mais ceci est supposé ne pas être la question. Mr Wu avait déjà visité Hong Kong, avant et après le retour à la souveraineté chinoise en 1997. Et en tout cas, Hong Kong mène, au moins en théorie, une politique d’immigration indépendante et apolitique.

De plus, pas plus loin que l’an dernier, Hong Kong avait semblé établir un précédent pour laisser entrer M. Wu, en permettant à un autre Américain d’origine chinoise, Li Shaomin, qui avait été condamné par les chinois pour avoir « espionné pour Taiwan », de retourner à Hong Kong. M. Li, un professeur de marketing dans une université locale, ne s’est jamais senti très à l’aise à Hong Kong depuis, et s’est décidé à retourner en Amérique en juin. Hong Kong en a aussi laissé entrer d’autres sur la liste noire de la Chine : également cette semaine, Huang Beiling, dissident et poète mieux connu sous son nom d’artiste, Bei Ling, est arrivé d’Amérique pour rejoindre son frère.

Pourtant à d’autres récentes occasions, le gouvernement de Hong Kong a semblé être comme il se doit disposé à satisfaire à la susceptibilité de la Chine à ses contrôles de passeports. Notamment, il a refusé l’entrée l’année dernière à de nombreux visiteurs qui arrivaient pour assister à une conférence organisée par le Falun Gong, un mouvement spirituel que le gouvernement de Pékin considère être une [terme diffamatoire omis] persécuté impitoyablement en Chine, mais entièrement légal à Hong Kong.

Un parmi beaucoup d’autres à s’inquiéter de ces signes d’interférence par le gouvernement chinois est James To, membre d’un parti d’opposition et président du comité de sécurité dans l’inoffensive pseudo-législature de Hong Kong. D’habitude, le gouvernement du Hong Kong cite des raisons de sécurité non spécifiées ainsi que « l’intérêt général de Hong Kong » pour ses décisions sujettes à controverse , et a plusieurs reprises Mr To a demandé en vain comment cet intérêt était défini.

Le consulat américain à Hong Kong, pour sa part, inclut la « liberté d’association » dans sa définition des intérêts territoriaux, et a été prompt cette semaine à publier une déclaration d’inquiétude. Le gouvernement de Hong Kong a horreur de devoir se défendre sur la base de ce qu’il appelle le fort ( liberté )de la ville. De toute manière, quelque soit la définition des « intérêts » de Hong Kong, s’aliéner le gouvernement de Pékin n’est clairement pas ce que son administration considère comme étant dans ses intérêts.

C’est pour cela qu’il résiste peu à la pression de la Chine pour un amendement à la constitution du Hong Kong (Article 23, maintenant sous forme d’ébauche) ce qui mettrait hors la loi toutes sortes d’activités comme étant « subversives » à la mère patrie. Spécifiquement, l’article 23 interdirait de lier des structures domestiques à des structures de politique étrangère. Ceci pourrait être facilement être interprété comme s’étendant au réseau du Falun Gong de Hong Kong. Ou à Harry Wu, qui venait cette semaine discuter un partage de bureau avec un activiste des droits de l’homme local. Ou, pour cette question, à presque toute autre personne.

Le 18 avril 2002 à HONG KONG
De la version imprimable du The Economist
http://www.economist.com/world/asia/displayStory.cfm?story_id=1090103

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