RSF Condamne la répression des journalistes

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Reporters sans Frontières a écrit à Ding Guangen, Chef du Département de la Propagande du Comité Central du Parti Communiste Chinois, condamnant la répression des journalistes Chinois et des citoyens qui essaient de défier le monopole sur l’information de l’état et du Parti Communiste. “Ces dernières semaines, nous avons appris l’arrestation d’un journaliste, la fermeture d’un magazine, les accusations de faire circuler des documents interdits portée contre les pratiquants du mouvement religieux du Falun Gong et une vague de répression dans la province du Winjiang. Ces événements démontrent pourtant encore l’utilisation de la force par le gouvernement Chinois en mettant en œuvre son monopole incontesté des média, déclare Robert Menard, le secrétaire-général de l’organisation. “Arrêter des gens qui cherchent pacifiquement un accès aux média est une violation sérieuse flagrante du droit au pluralisme dans l’information. Tout en ne commentant pas les idées mises en avant par des mouvements religieux tels le Falun Gong,, RSF croit que toute la population Chinoise, indépendamment de la race, de la religion ou du groupe social, ont le droit d’exprimer leurs opinions dans les médias”, a ajouté M. Menard. RSF appelle le chef de la propagande à arrêter la répression de ceux qui essaient de résister à l’étranglement de la censure.

Selon une information recueillie par RSF, le gouvernement Chinois a franchi un pas de plus dans sa répression des publications non autorisées en majorité dans la province Uighur du Xinjiang, la Région Autonome du Xinjiang Uyghur. Selon nombre d’organisations des droits de l’homme Uighur, les autorités Chinoises, notamment le Département des Affaires Culturelles, ont saisi et détruit de nombreux livres et autres publications à Urumqi (la capitale de cette province occidentale) Durant Mars 2002, les services de sécurité ont dit-on saisi et brûlé des livres Uighur. Finalement, le 25 Mars, les autorités à Beijing auraient dit à leurs représentants au Xinjiang de “mettre un peu d’ordre” dans la presse de cette région troublée, secouée par les mouvements séparatistes. Selon Beijing, “les organisations séparatistes essaient de prendre le contrôle des média de l’étranger.”

En Mars, la presse Chinoise et étrangère a été empêchée de couvrir les grèves très répandues dans la ville du nord-est de Liaoyang. Seulement quelques journaux locaux et la télévision d’état ont mentionné l’action de grève dénonçant les meneurs des travailleurs comme criminels hors la loi. Quatre d’entre eux sont encore en état d’arrestation.
A Beijing, Wang Kun, éditeur du magasine Huaxia Yinggai (Chinois Brillant) doit être jugé par une cour de Beijing dans les semaines qui viennent pour “publication illégale” de ce magazine et pour “entraver l’ordre social et le marché”. Selon le quotidien South China Morning Post, l’arrestation du journaliste suivait l’interdiction de ce nouveau magazine, qui est enregistré à Hong Kong plutôt qu’en Chine Continentale comme la loi l’exige. Lancé à Beijing en 1996, le mensuel Huaxia Yingcai déclare avoir une circulation de plus de 100,000 en Chine continentale, notamment parmi les dirigeants du Parti Communiste. Peu critique du régime Communiste, le magazine avait cependant en Février 2001 publié une interview avec le vainqueur du prix Nobel Gao Xingjian, “interdit” par Beijing. Mais selon un officiel chargé de la répression sur les “publications illégales”, cité dans le South China Morning Post, le Huaxia Yincai n’a jamais reçu l’autorisation de publier. Les autorités semblent critiquer l’éditeur du magazine pour avoir essayé de tromper les lecteurs et les publicitaires en utilisant un nom similaire au journal Zhonghua Yincai soutenu par Li Peng Président du Congrès National du Peuple.

De plus, neuf adeptes du mouvement spirituel Falun Gong ont été condamnés le 18 Avril par un tribunal à Changchun (Nord-Est du pays) […] Les autorités prétendent que le Falun Gong a illégalement diffusé deux documentaires à propos de la persécution de ce mouvement, qui est interdit depuis Juillet 1999, sur la télévision câblée au début du mois de Mars. Les membres du mouvement ont piraté des chaînes de télévision afin de diffuser les films suscitant les foudres des autorités. La police Chinoise a fait une enquête sur les adeptes du Falun Gong à Changchun pendant plusieurs semaines avant d’arrêter quelques 20 suspects. […] les prévenus risquent une peine de prison allant jusqu’à 15 ans.

En même temps, l’éditeur économique du Guangzhou Daily (dans le Sud du pays) a été interrogé par la police pendant plusieurs heures après sa publication involontaire de deux poèmes attribués au leader du Falun Gong Li Hongzhi. Selon le journal de Hong Kong Wen Wei Po, le journaliste a été arrêté début Avril après la publication du 30 Mars de ces deux textes, qui parlent de la souffrance et du salut spirituel en utilisant des métaphores économiques.

Le groupe protestant Huanan Jiaohui (église du Sud de la Chine) a aussi souffert de la répression. En Décembre 2001, un tribunal de la province centrale du Hubei a passé une condamnation à mort sur Li Ying, nièce du Pasteur Gong Shengliang, pour avoir publié et distribué un magazine clandestin Huanan Zhuankan. Le groupe avait utilisé cette publication depuis 1994 pour disséminer ses nouvelles parmi ses adeptes. RSF n’est pas en position de confirmer si oui ou non Li Ying a bien été exécutée.


Finalement, en Février 2002, le ministre de la communication a dressé une liste de 10 fautes de la presse Chinoise, dont “miner le Comité du Parti Communiste”, être “trop indépendant” ou “accorder de la valeur au journalisme de style Occidental”. Il semble que, dans la direction du Congrès du Parti Communiste en Septembre 2002, auquel Hu Jintao doit d’avoir été désigné président, les Départements de la Propagande et de la Sécurité Publique se sont vus attribuer les tâches de mettre fin aux critiques, notamment dans les médias.

Source: Reporters Sans Frontières - déclaration de Presse, Paris
23 April 2002

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