Conférence Européenne 2004 – Se souvenir d’un après-midi en Pologne

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Fahui de Vienne, juin 2004

Honorable Maître, Chers Compagnons Pratiquants:

Lorsque j’ai lu l’appel d’une pratiquante de Boston à se rendre en Pologne à l’occasion de la visite du chef d’Etat chinois, l’ Honorable Hu Jintao, accompagné du Ministre du Commerce Bo Xilai, j’ai su que je devais y aller pour offrir mon soutien et manifester ma solidarité avec les quelques pratiquants locaux, en les aidant à expliquer les faits. C’est comme si j’avais un lien spécial avec la Pologne. Il y a trois ans j’avais répondu aux appels de la même pratiquante au moment où elle a démarré les activités de Dafa dans sa Pologne natale.


Un autre travail urgent me faisait hésiter et j’ai attendu la dernière minute pour prendre une décision. Néanmoins j’ai trouvé un billet d’avion à un prix raisonnable. Cela devait se passait ainsi. Je suis arrivée à 10 heures pile à la conférence de presse, alors que le soleil brillait. J’ai pu entendre les accusations contre le Ministre Bo, l’accusant de génocide, de crimes contre l’humanité et de tortures, devant les différents médias présents. Ensuite, il y a eu un échange officiel de documents dans les bureaux du Procureur Général. Nous étions seulement six – les trois seuls pratiquants polonais, une pratiquante de Boston et un autre de l’Allemagne et moi. Nous étions ceux qui devions dépasser la peur du mal durant les prochaines heures. Bien que nous fussions peu, nous n’étions ni effrayés ni nous ne sentions démunis, parce que nous étions sûrs de notre mission et pouvions ressentir l’aide de la pensée droites des autres pratiquants.


Quatre heures plus tard, à 14 heures sur le chemin du Palais Présidentiel, le temps changea radicalement. Il pleuvait abondamment. Nous avons été trempés en quelques minutes. Deux chinoises soigneusement habillées nous ont croisées. Leur première réponse à mon contact fut amicale, mais ensuite elles refusèrent absolument le flyer que je leur offrais. Je ne voulais pas qu’elles rejettent Dafa de cette manière et leur ai demandé les raisons de leur refus, mais je n’ai reçu aucune réponse. Soudain, j’ai eu la pensée suivante et leur ai dit sur un ton anodin « Oh, vous devez appartenir certainement au service secret chinois ». J’avais tapé dans le mille ! Elles se dirigèrent vers un groupe d’hommes qui les appelaient depuis le palais où trois bus plein de chinois habillés de façon traditionnelle arrivèrent immédiatement en renfort. La pression montait.

Je me tenais débout au coin de la rue pour que les gens puissent lire les lettres sur ma veste jaune de Falun Dafa. Tous les pratiquants étaient assez calmes et envoyaient intensément les pensées droites. Beaucoup de policiers sont arrivés et se sont positionnés à deux mètres d’intervalle entre le trottoir et la chaussée afin de sécuriser l’espace. Nous étions sur le trottoir et tenions haut nos bannières avec « Falun Dafa – Zhen, Shan, Ren », ainsi que « Traduisez Jiang en justice », lisibles sur les deux côtés et en polonais. L’un des policiers est venu immédiatement vers nous. Bien que je ne comprenais pas ce qu’il disait, je lui ai montré l’autorisation écrite récemment obtenue. Il l’a lu attentivement et paru étonné, nous fit un signe de la tête et parti.


Puis un groupe de chinois payés pour applaudir sont arrivés, tenant les petits drapeaux rouges familiers, ainsi qu’une bannière rouge extrêmement large avec les caractères chinois. A ce moment là un orage commença, il pleuvait de cordes. Les chinois voulaient courir pour se couvrir, mais nous ne bougions pas. Puisque nous ne voulions pas partir, ils ne pouvaient pas non plus se le permettre ! Ils se sont mis en face de nous, nous donnant des coups de coudes, et nous repoussant plus loin en arrière. Nous ne voulions pas la confrontation et avons cherché un autre endroit. Mais où que nous allions, nous retrouvions les mêmes agents chinois portant leurs bannières. A chaque fois que nous levions nos drapeaux, ils levaient les leurs pour nous cacher. Ils ont ouvert leurs parapluies en face de nous en cachant nos bannières, et ne cessaient de sauter autour de nous et derrière nous.


Nous sommes efforcés de préserver la dignité de Dafa et de ne pas entrer dans leur jeu. Notre but était que quand la délégation et des caméras arriveraient on puisse au moins voir les mots « Falun Dafa ». Ce fut réussi, comme nous le vîmes dans les journaux du lendemain.


Les agents chinois devenaient de plus en plus physiques avec nous, mais la police se contentait de nous observer sans intervenir. Puis, soudain, nous sentîmes que quelqu’un tirait lourdement sur notre bannière pourtant solide que tenaient deux d’entre nous. Quelqu’un cherchait à nous la retirer par derrière. Nous découvrîmes plus tard que le voleur était un passager de la limousine diplomatique officielle ! D’un saut, il nous a arraché notre bannière et a couru dans la direction du palais présidentiel. Je me tournais immédiatement vers les officiers de police qui avaient été témoins de l’affaire, en leur demandant de l’assistance. Ils m’ignorèrent complètement. Heureusement, trois pratiquants locaux avaient deux autres bannières en réserves.

La pluie commença à diminuer. L’un des passants s’est proposé pour nous aider à tenir la bannière. Ainsi une personne de plus pouvait distribuer des flyers. L’autre pratiquant allemand continuait à envoyer des pensées droites. Un passant portant un tout petit bébé sur sa poitrine nous a demandé de quoi il s’agissait, car il avait observé la situation. Il resta avec nous, les passants commentaient positivement notre comportement calme.

Ces gens et les journalistes se demandaient ce qui se passait, car ils avaient observé les manœuvres des chinois présents. Quelle formidable opportunité pour leur expliquer la vérité ! Ils ont compris rapidement. Plusieurs personnes ont exprimé leur contrariété par rapport au grossier comportement des Chinois et voulu en savoir plus sur Falun Gong. Personne n’a posé des questions aux Chinois, pourtant il y en avait qui parlaient polonais et chinois, et ils pouvaient répondre en polonais. Au lieu de cela, deux jeunes Chinoises hurlaient que nous sabotions l’amitié entre la Chine et la Pologne et que nous nous placions nous même entre les deux pays.


L’ agent chinois femme, habillée élégamment de noir, s’est également tourné vers les passants, en criant et hurlant, elle essayait de donner une mauvaise impression de nous. Elle s’est tournée vers le père qui tenait son bébé en le considérant comme un pratiquant, et en prenant un groupe de jeunes écoliers à témoin, leur disant de voir comme ce père traitait mal son enfant. Ses cris hystériques et mes calmes explications se répétèrent encore plusieurs fois. Lorsque l’absurdité de la situation m’apparut. Je remarquai un grand changement intérieur, et ressentis une profonde compassion surgissant pour eux tous – un sentiment qui bientôt envahit tout mon corps. Dès lors je les enveloppai de ma compassion. Je réalisais que la propagande avait clairement empoisonné leurs esprits et j’en étais désolée pour eux. Ceci se refléta dans la façon dont je pus communiquer avec eux. A un point ils remarquèrent notre intention pure et l’atmosphère changea de manière remarquable.

Une autre jolie jeune femme, habillée d’un tailleur bleu clair, criait sans arrêt , déchargeant alternativement sa rage envers nous et les officiers de police, et exprimant son mécontentement avec un visage déformé par la colère. Elle criait après des policiers « Pourquoi vous ne nous protégez pas contre eux ? », en nous désignant les six pratiquants. Nous restions tous calmes à l’intérieur de nous, en écoutant tout cela. Quand elle s’est essoufflée, je lui ai calmement dit « Nous ne sommes pas contre la Chine ni nous ne sommes pas contre le gouvernement chinois. Nous voulons simplement que les droits de l’homme soient respectés, ainsi les gens ne seront plus torturés pour leurs croyances, et plus particulièrement des pratiquants de Falun Gong. » Je l’ai perdue de vue pendant un moment et l’ai aperçue de nouveau au moment où elle sortait d’une limousine diplomatique.


Le père du bébé s’approcha des officiels chinois avec les listes préparées par la WOIPFG détaillant des crimes commis contre Falun Gong et les pratiquants dans la Province Liaoning. Une enquête d’un journal local confirma que la plupart des officiels chinois début dans la rue étaient des employés de la délégation ou leurs proches. Plusieurs d’entre eux maintenant entouraient le père et son bébé et regardaient les listes de morts. De temps en temps l’un ou l’autre prenaient le pied du bébé pour le caresser.

Je continuais de tous les envelopper de ma compassion. Mon cœur grossissait lorsque je voyais les mensonges que leur gouvernement avait instillé en eux et dont ils étaient saturés. Je les voyais sourire avec timidité et leurs figures s’humanisaient. Je pouvais sentir qu’ils voulaient s’échapper de cette prison de mensonges et de tromperie. Cela était possible, car ils ressentaient aussi notre sincérité. Je parlais de nouveau avec la femme habillée en bleu clair qui avait voulu s’éloigner de moi. Je posais doucement ma main sur la sienne et lui répétai d’une voix rassurante que nous n’étions ni contre la Chine ni contre le gouvernement chinois ni contre les citoyens chinois, que j’avais plusieurs amis chinois, que je m’étais rendu plusieurs fois en Chine, mais j’insistais sur le nécessaire respect des droits de l’homme.

Même elle devint plus calme et pouvait discerner ma sincérité jusqu’au moment où elle a dit : « Oui, je vous crois, vous êtes vraiment une bonne personne. » C’étai émouvant de voir que quelque chose en elle commençait à se dissoudre. Même la personne habillée en noir se calma lentement. Auparavant, lorsque je l’avais questionnée sur ses griefs contre le Falun Gong , elle avait fait un geste suggérant que les pratiquants se suicident ou tuent les autres. Lorsque je lui ai demandé une preuve de son affirmation, elle garda le silence. Quand je lui expliquai que nous avions beaucoup de photos de torture prises sur place, même encore maintenant, elle était indignée. Mais maintenant elle aussi me disait « Je crois que vous êtes une bonne femme » (elle a utilisé le mot « femme » et pas le mot « être humain ») et lorsque vous viendrez en Chine, je suis sur que ma famille vous invitera. Avait-elle a changé de tactique ? Peut-être.


Par exemple, lorsqu’on entendit les sirènes des véhicules diplomatiques et que les Chinois voulurent se placer de nouveau devant nous comme précédemment, elle dit de façon amicale, mais ferme « Nous nous mettons à gauche, vous vous mettez à droite, ainsi ce sera égal. » Les Chinois n’ont même pas déployé leur énorme bannière. Nous avons quitté l’endroit à 18 heure 30, et le soleil brillait.

Nous avons porté plainte le soir même au sujet de nos bannières Falun Dafa volées. Cette plainte est remontée jusqu’au bureau du Procureur polonais à cause du montant dépassant 100 dollars! Ce fonctionnaire a tout enregistré avec minutie. Notre entrevue avec lui a duré deux heures parce qu’il voulait connaître en détail la persécution ! Nous étions ce soir là ravis, non seulement pour lui, mais parce que la journée était une bonne opportunité pour beaucoup de polonais de prendre position. Nous pouvions même en constater la résonance dans les médias.


Le lendemain, nous vîmes un reportage accompagné d’une grande photographie occupant la première page du plus grand journal polonais Gazeta Wyborcza. Le journal le plus lu à Varsovie Metropol titra avec une couverture également expressive. Leur photo montrait les bannières rouge chinoises officielles chevauchées par “Falun Dafa, - dobre”, ce qui signifie en français « bon ». Le ton ironique du reportage ne laissait aucun doute au peuple polonais à propos des agissements chinois. Gazeta Wyborcza publia en plus un article intitulé « Arrêtez le Ministre Bo Xilai, en détaillant ses crimes de manière très précise.

Deux importantes stations de télévision firent des interviews de la pratiquante de Boston et de moi-même. Lorsque l’une entre nous était interviewée l’autre envoyait les pensées droites. Les questions pertinentes des reporters nous permirent de dévoiler beaucoup de malversations. Une reporter femme vint pour une heure et demi pour obtenir les informations du procureur au sujet de notre plainte contre le Ministre Bo. On lui donna la réponse suivante « Nous n’avons reçu aucune plainte de cette sorte. » Suite à la diffusion télévisée de notre récépissé de dépôt, le procureur fut invité pour une interview. Cette interview fut largement diffusée sur les médias.


Je pense que ces faits parlent d’eux-mêmes. Le mal fut et est effrayé par six pratiquants comme si nous étions une armée entière. Mais nous savons très bien qu’ « Un esprit droit peut soumettre une centaines de mauvaises choses ». Nous l’avons expérimenté par nous-mêmes !

Lorsque je suis descendu de l’avion à Franckfort, j’ai aperçu « la chinoise habillée en noir » à quelques mètres de moi. Nos yeux se rencontrèrent. Je lui souris pour son voyage de retour et elle me rendit mon sourire.

(Texte original en allemand)

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