Du serment d'Hippocrate à la Déclaration de Genève

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Buste de Peter Paul Rubens, 1638


Hippocrate, médecin de la Grèce antique, a vécu du Ve au IVe siècle avant J.-C. Hautement compétent en médecine et réputé pour son éthique médicale, il est considéré comme le père de la médecine occidentale.


Selon les historiens, le serment d'Hippocrate a été largement adopté au fil des siècles. En 1804, par exemple, l'École de médecine de Montpellier, en France, a utilisé le texte intégral du serment d'Hippocrate comme serment pour ses diplômés.


Une illustration d'Hippocrate dans l’Asclepieion de Kos, avec Asclépios figurant au centre de la scène.


Le serment mentionne Asclépios (Esculape), qui était le dieu de la médecine dans la mythologie grecque. En fait, on dit qu'il était le fils d'Apollon et qu'il avait plusieurs filles, dont Hygieia ("Hygiène", la déesse de la propreté), Iaso (la déesse de la guérison), Aceso (la déesse du processus de guérison), Panacea (la déesse du remède universel), etc.


À l'époque moderne, de nombreux collèges et universités, y compris aux États-Unis, utilisent des versions modifiées du serment d'Hippocrate lors de leurs cérémonies de remise des diplômes de "docteur en médecine".

Le serment d'Hippocrate

Manuscrit byzantin du XIIe siècle du Serment d’Hippocrate sous la forme d'une croix.


    « Je jure par Apollon, médecin, par Asclépios, par Hygie et Panacée : par tous les dieux et toutes les déesses du Ciel et de la Terre, les prenant à témoin, que je remplirai, suivant mes forces et ma capacité, le serment et l’engagement suivants :
    • Je mettrai mon maître de médecine au même rang que les auteurs de mes jours, je partagerai avec lui mon savoir et, le cas échéant, je pourvoirai à ses besoins, je tiendrai ses enfants pour des frères, et, s’ils désirent apprendre la médecine, je la leur enseignerai sans salaire ni engagement. Je ferai part de mes préceptes, des leçons orales et du reste de l’enseignement à mes fils, à ceux de mon maître et aux disciples liés par engagement et un serment suivant la loi médicale, mais à nul autre.
    • Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m’abstiendrai de tout mal et de toute injustice. Je ne remettrai à personne du poison, si on m’en demande, ni ne prendrai l’initiative d’une pareille suggestion. Semblablement, je ne remettrai à aucune femme un pessaire abortif. Je passerai ma vie et j’exercerai mon art dans l’innocence et la pureté.
    • Je ne pratiquerai pas l’opération de la taille, je la laisserai aux gens qui s’en occupent.
    • Dans quelque maison que j’entre, j’y entrerai pour l’utilité des malades, me préservant de tout méfait volontaire et corrupteur, et surtout de la séduction des femmes et des garçons, libres ou esclaves.
    • Quoi que je voie ou entende dans la société pendant, ou même hors de l’exercice de ma profession, je tairai ce qui n’a jamais besoin d’être divulgué, regardant la discrétion comme un devoir en pareil cas.
    Si je remplis ce serment sans l’enfreindre, je demande aux Dieux et Déesses qu’il me soit donné de jouir heureusement de la vie et de ma profession, honoré à jamais des hommes. Si je le viole et que je me parjure, puissé-je avoir un sort contraire ! Je serai mis à mort par les Dieux du Ciel et de la Terre »


Une signification profonde

Le serment d'Hippocrate n'est pas long, mais ses implications sont profondes.


La foi dans le divin

Dans toutes les cultures, on croit généralement que les êtres humains ont été créés par le divin. Pour que l'humanité puisse survivre et se multiplier, et en même temps améliorer la vie humaine, il existe de nombreuses professions, dont la médecine. En particulier, la profession de médecin est spéciale. Un être humain peut tomber malade à tout moment, mais ce n'est que lorsqu'il a un corps sain qu'il peut contribuer à la société et participer aux activités sociales. C'est pourquoi la médecine a traditionnellement été considérée comme une profession noble.


Pour être médecin, il faut avoir une foi juste et sincère qui respecte véritablement la vie. La personne doit se consacrer à la médecine et développer de la compassion pour ses patients. Ce n'est que de cette manière que l'on peut être inspiré et habilité par le divin lorsqu'on traite les patients, en veillant à ce qu'ils se rétablissent rapidement. Le processus consiste également à cultiver son cœur, ce qui permet d'identifier les pensées inappropriées et de les éliminer.


En d’autres termes, dans l’Antiquité, les véritables grands praticiens de la médecine, tant en Orient qu’en Occident, étaient des anachorètes. La pratique de la médecine n’était qu’un moyen de raffinement de soi dont le fondement était une foi juste en Dieu. Hippocrate lui-même a accompli de nombreux miracles dans le processus de traiter les maladies, de même que tous les anciens médecins chinois tels que Hua Tuo, Bian Que et bien d'autres


Hippocrate refusant les présents d'Artaxerxès, Girodet, 1792.


Le code de conduite

Le serment d'Hippocrate, qui régit la conduite des médecins dans l'exercice de la médecine, peut être considéré comme des règles ordonnées par le divin pour les médecins, et il a été transmis pendant des milliers d'années. Nous pouvons en déduire que les exigences divines en matière de moralité et d'intégrité des personnes exerçant cette profession sont très élevées, contrairement à d'autres professions. Après tout, ce serment a été produit dans des temps anciens où la foi vertueuse dans le divin était forte, tant en Orient qu'en Occident.


À la fin du serment, il est dit : " Si je remplis ce serment sans l’enfreindre, je demande aux Dieux et Déesses qu’il me soit donné de jouir heureusement de la vie et de ma profession, honoré à jamais des hommes. Si je le viole et que je me parjure, puissé-je avoir un sort contraire ! Je serai mis à mort par les Dieux du Ciel et de la Terre.."


Les croyants au divin savent qu'un serment n'est pas à prendre à la légère. Ils jurent avec beaucoup de solennité et de sérieux, n'ayant aucun doute sur son efficacité.


Modifications actuelles
Le serment d'Hippocrate est plutôt simple. En revanche, de nos jours, les normes, les systèmes et même les lois applicables aux médecins dans les écoles de médecine et les hôpitaux, à l'Est comme à l'Ouest, sont beaucoup plus compliqués et lourds. Et il y a toutes sortes de procès pour faute professionnelle médicale et de litiges entre médecins et patients, beaucoup plus que par le passé. Mais pourquoi cela ?


Il se pourrait qu'en se concentrant davantage sur la technologie, les gens se soient éloignés des valeurs éthiques. En d'autres termes, leur foi dans le divin est devenue de plus en plus faible. C'est notamment le cas en Chine continentale, où le Parti communiste chinois (PCC) a quasiment détruit les valeurs traditionnelles, les remplaçant par l'athéisme et la culture du Parti, faite de lutte des classes, de haine et de mensonges.


La situation en Occident est également alarmante. Aujourd'hui, de nombreuses écoles de médecine ont revisité le serment d'Hippocrate avec des termes plus adaptés à la situation actuelle, comme la Déclaration de Genève, adoptée en 1947, qui se lit comme suit :


    « En qualité de membre de la profession médicale
    Je prends l’engagement solennel de consacrer ma vie au service de l’humanité,
    Je considérerai la santé et le bien-être de mon patient comme ma priorité,
    Je respecterai l’autonomie et la dignité de mon patient,
    Je veillerai au plus grand respect de la vie humaine,
    Je ne permettrai pas que des considérations d’âge, de maladie ou d’infirmité, de croyance, d’origine ethnique, de genre, de nationalité, d’affiliation politique, de race, d’orientation sexuelle, de statut social ou tout autre facteur s’interposent entre mon devoir et mon patient,
    Je respecterai les secrets qui me seront confiés, même après la mort de mon patient,
    J’exercerai ma profession avec conscience et dignité, dans le respect des bonnes pratiques médicales,
    Je perpétuerai l’honneur et les nobles traditions de la profession médicale,
    Je témoignerai à mes professeurs, à mes collègues et à mes étudiants le respect et la reconnaissance qui leur sont dus,
    Je partagerai mes connaissances médicales au bénéfice du patient et pour les progrès des soins de santé,
    Je veillerai à ma propre santé, à mon bien-être et au maintien de ma formation afin de prodiguer des soins irréprochables,
    Je n’utiliserai pas mes connaissances médicales pour enfreindre les droits humains et les libertés civiques, même sous la contrainte,
    Je fais ces promesses sur mon honneur, solennellement, librement. »


La Déclaration de Genève semble être similaire au Serment d'Hippocrate, mais l'une des différences les plus cruciales est l'absence de serment au divin et de la volonté d'accepter le châtiment divin s'il est rompu. La Déclaration de Genève est plus proche du code moral des gens ordinaires, sans les contraintes du cœur humain. Elle est comme une magnifique maison construite sur des fondations branlantes et donc susceptible de s'effondrer à la moindre brise.


En fait, tant que l’on a une foi juste en sa conscience et dans le divin, on saura comment se conduire. il n’y a pas besoin de trop de lois et de règlements .Cela s'applique non seulement au domaine médical, mais aussi à d'autres professions.


La profession médicale continuera probablement d'exister à l'avenir. À ce moment-là, les médecins reviendront probablement à leur foi juste dans le divin et le traitement médical qui en résultera pourrait être très différent de celui d'aujourd'hui.


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Traduit de la version anglaise :
From the Hippocratic Oath to the Declaration of Geneva

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