Liu Yunshan confronté à des questions de droits de l’homme lors de sa visite en Europe

La visite de Liu Yunshan au Danemark, en Finlande, en Irlande et au Portugal soulève des questions de droits de l’homme
 
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Liu Yunshan, l’un des plus hauts responsables actuels du régime chinois, récemment arrivé en Europe pour une tournée de quatre états, est confronté à ses activités passées en Chine qui ont été comparées à la vague de haine qui avait alimenté le génocide au Rwanda en 1994.


Le voyage de Liu Yunshan l’a emmené au Danemark, en Finlande, en Irlande et au Portugal.


Liu Yunshan est l’un des sept membres du Comité permanent du Politburo, le centre nerveux du Parti communiste. Il occupe différents postes supervisant le travail d’organisation, de propagande et d’idéologie du Parti.


Mais ce sont surtout ses efforts dans les domaines de la propagande et de la mobilisation politique qui ont été portés à l’attention des gouvernements de chacun des pays visités ces derniers jours.


«Nous écrivons pour attirer votre attention sur l’implication directe de M. Liu dans des violations massives des droits de l’homme,» expose une lettre rédigée par la Human Rights Law Foundation, une organisation de Washington ouvrant des procédures juridiques contre des responsables chinois.


«Depuis 1999, M. Liu est reconnu comme l’un des principaux administrateurs de la violente et internationalement condamnée répression contre le Falun Gong,» poursuit la lettre.


Le Falun Gong est une pratique spirituelle chinoise qui a obtenu une très grande popularité en Chine au cours des années 90. En 1998, selon des chiffres officiels, plus de 70 millions de personnes pratiquaient le Falun Gong. En juillet 1999, Jiang Zemin, le dirigeant du régime communiste de l’époque, a initié une campagne nationale de persécution contre cette pratique.


Liu Yunshan a été l’un des principaux généraux de cette campagne. Il était membre du «petit groupe dirigeant» chargé de mobiliser l’appareil bureaucratique et toute la nation contre le Falun Gong.


Plus précisément, Liu Yunshan était responsable du «Bureau de travail de la propagande» et exerçait un contrôle non négligeable sur l’appareil national de sécurité, le vecteur de la violence portée contre les victimes.

«Les pratiquants de Falun Gong de Chine continentale ont depuis 1999 enduré les formes les plus graves de persécution, en violation de leurs droits les plus fondamentaux,» précise la lettre de Human Rights Law Foudantion. «De tels abus se sont produits avec l’aval, le soutien, sous les ordres spécifiques et grâce à l’assistance substantielle de Liu Yunshan, agissant de concert avec d’autres individus occupant de hauts postes au sein du Parti communiste.»


L’organisation avance des exemple bien précis, issus d’archives publiques, du rôle joué par Kiu Yunshan dans la persécution du Falun Gong, tels que l’organisation de rassemblements politiques au cours desquels des cadres sont poussés (en chinois douzheng) à se mobiliser contre le Falun Gong.


Douzheng fait plus précisément référence à la persécution politique et extralégale d’un groupe cible. Le terme est très largement utilisé par les responsables de la campagne anti-Falun Gong pour inciter la violence à l’encontre des victimes, selon une déposition préparée pour Human Rights Law Foundation par He Qinglian, un éminent économiste et analyste politique.


En février 2000, Liu Yunshan avait félicité un certain nombre d’équipes de sécurité de camps de travail pour avoir planifié et appliqué des méthodes de tortures physiques contre les pratiquants de Falun Gong. Les récits de ces tortures par les survivants décrivent des actes comme utiliser des matraques électriques sur les parties génitales pour forcer une victime à renoncer à ses convictions spirituelles et jurer allégeance au Parti communiste.

Human Rights Law Foudation parcourt un certain nombre de théories de responsabilités légales qui pourraient s’appliquer à Liu Yunshan, sans (pour l’instant) appeler les gouvernements européens à ouvrir des poursuites contre lui.

«Nous leur faisons savoir que nous enquêtons sur ces crimes,et nous avons de nombreuses preuves,» a commenté Terri Marsh, le directeur exécutif de Human Rights Law Foudantion. «Nous demandons que les dirigeants européens comprennent qui ils rencontrent et soulèvent la question au cours de leur rencontre.»


«La propagande massive et les activités d’organisations de Liu Yunshan contre le Falun Gong, pas moins que celles de M. Bazaramba contre les Tutsi au Rwanda, ont significativement contribué à ce que soient commis de graves crimes contre l’humanité,» disait la lettre en se référant au pasteur rwandais qui avait aidé à organiser le génocide ayant conduit à la mort de plus d’un million de personnes. Dans la campagne de persécution du Falun Gong, la propagande visant à dénuer le groupe ciblé de toute son humanité a joué un rôle crucial dans l’incitation à la violence. La Cour suprême finlandaise a condamné M. Bazaramba à la prison à vie fin 2012 pour son rôle dans le génocide rwandais.


«Il incombe à la Finlande et à tous les autres membres de la communauté mondiale de ne pas ignorer ces violations bien documentées,» conclut la lettre. «Les violations répétées des droits de l’homme devraient être soulevées en détail, en public et régulièrement.»

Version en anglais :
Chinese Official Visiting Europe, Said to be Administrator of Violence

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