Vendredi 5 septembre 2003, 5h.10
AFP / Peter Lim
HONG KONG, le 5 septembre (AFP) – Le gouvernement de Hong Kong a abandonné vendredi ses plans d’introduire un projet de loi controversé sur la sécurité, qui avait provoqué des protestations massives et déclenché la crise politique sur le territoire la pire depuis la passation en 1997.
Le chef exécutif Tung Chee-hwa a déclaré que la décision de relancer le projet de loi plus tard dans le courant du mois avait été repoussée indéfiniment, parce qu’il y avait encore de grandes inquiétudes à propos de la loi, que les critiques disent menacer les libertés politique, religieuse et des médias à Hong Kong.
« Pour donner aux gens suffisamment de temps pour comprendre la loi, nous avons décidé de la repousser. » a dit Tung aux journalistes lors d’une conférence de presse annonçant la chute de cette politique dramatique.
Le projet de loi initial sur la sécurité rédigé sous l’article 23 de la Constitution de Hong Kong après 1997, a été suspendu par Tung au début de l’année, après que plus de 500願 personnes aient fait une marche de protestation ici le 1er juillet.
La marche et les démonstrations conséquentes à grande échelle ont mené deux ministres impopulaires du gouvernement à démissionner, le secrétaire des finances Antony Leung et le chef de la sécurité Regina Ip.
Tung a dit aux journalistes vendredi qu’il n’y avait aucun calendrier pour réintroduire le projet de loi et il a souligné qu’aucune loi de remplacement ne pourrait être proposée sans une large consultation publique.
Il a dit que le gouvernement avait aussi décidé de repousser le projet de loi pour aider l’économie frappée par la récession, qui a été frappée par l’éruption du Syndrome Respiratoire Aigu Sévère (SRAS) entre mars et juin.
« Nous pensons que la communauté doit se concentrer sur l’économie qui a eu des temps difficiles avec le SRAS. Nous devons faire que l’économie fonctionne de nouveau et toute la communauté doit se concentrer sur la reprise économique. » a-t-il dit.
Mais Tung a réitéré que Hong Kong était obligé par la Constitution de légiférer sur l’article 23, ajoutant que le bureau de la sécurité avait créé un groupe de travail pour mener une révision ultérieure du projet de loi.
La pression est montée chez l’administration de Tung pour céder sur le projet de loi sur la sécurité après que les parties de l’éventail politique aient exprimé leurs inquiétudes sur la législation.
Le législateur Lee Chuk-yan, qui était à la tête des protestations massives de juillet, a déclaré que cette annonce marquait une « victoire pour des milliers de personnes qui ont contraint le gouvernement à faire demi-tour. »
Le gouvernement central chinois a dit vendredi qu’il approuvait la décision du gouvernement de Hong Kong de repousser la loi anti-subversion.
« Le gouvernement SAR a décidé de repousser le projet de loi concerné et d’intensifier les consultations publiques… Nous pensons que la décision et les arrangements faits par le gouvernement SAR de Hong Kong sont appropriés. » a dit une déclaration publiée par le ministre chinois des affaires étrangères.
Le consulat britannique a dit dans une déclaration qu’il était satisfait que le gouvernement de Hong Kong ait retardé la mise en acte de cette loi.
« Nous espérons qu’il y aura une consultation la plus large possible avant que le projet de loi sur l’article 23 de la Constitution soit réintroduit devant le Conseil Législatif. » a-t-il dit.
Les analystes disent que la décision de repousser la législation indéfiniment avait probablement été prise en accord avec Beijing.
« C’est une décision stratégique prise par Beijing et le gouvernement de Hong Kong ensemble pour gagner le cœur et l’esprit des gens. » a dit Sonny Lo, analyste politique à l’université de Hong Kong.
« L’objectif est de sauvegarder la popularité déclinante et la légitimité du gouvernement de Tung. » a-t-il dit, notant que Beijing avait promis des mesures économiques pour aider l’administration de Tung en difficulté depuis la crise.
Paul Harris, un commentateur politique à Lingnan College, a dit que le fait de repousser ferait gagner à Tung un temps précieux.
« Tung ne peut que profiter d’un délai. » a dit Harris. « Avec le soutien de Beijing et pour maintenir l’ordre, c’est mieux de ne pas appuyer sur la gorge du peuple avec l’article 23. »
Law Siu-kai, directeur à la commission des droits de l’homme à Hong Kong, a dit qu’il pensait que Tung se faisait « l’écho » des ordres de Beijing.
« La décision de Tung va aider à protéger l’image de Beijing ainsi que relancer la position des éléments pro-Chine à Hong Kong » a dit Law. « Autrement, la position de Tung serait en crise. » a-t-il ajouté.
Selon les termes de la passation en 1997 du mandat britannique à la Chine, Hong Kong doit promulguer une législation sur la sécurité nationale, condamnant la trahison, la sédition, la subversion et le vol de secrets d’état.
Les critiques sont inquiets que la Chine puisse utiliser la loi pour supprimer les libertés, réprimer les rapports sur les mauvais traitements commis par des fonctionnaires, empêcher les protestations contre le gouvernement et bloquer l’accès à la représentation légale.
Traduction non officielle de l'anglais le 7 septembre 2003
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