Samedi 28 juin 2003
Prenant avantage de la préoccupation causée par l’épidémie de Sras à Hong Kong, le gouvernement pro-Beijing du territoire propulse une nocive loi de sécurité nationale qui laisserait le territoire vulnérable au sort de la répression politique commune sur le continent communiste. Il pourrait être trop tard pour bloquer la loi, qui devrait passer le 9 juillet. Mais Beijing doit entendre clairement que personne ne gobe ses justifications pour cette mesure répressive.
La mesure, connue comme Article 23, s’occupe de trahison, de sédition, de subversion et du vol de secrets d’états, et comporte des provisions qui permettraient au gouvernement de Hong Kong de réprimer les organisations considérées avoir des liens avec toute organisation interdite en Chine, comme le Falun Gong. Cela éroderait sérieusement l’autonomie promise à l’ancienne colonie britannique lorsqu’elle est revenue sous l’autorité de la Chine voici six ans sous la formule du « un pays, deux systèmes. »
Certains gouvernements, dont les Etats-Unis et le Canada, ont déjà protesté, comme l’ont fait de nombreuses organisations de droits de l’homme, suscitant d’immédiates et prédictibles protestations de Beijing contre l’intervention dans ses affaires intérieures. Ce qui peut difficilement être dit des opposants à Hong Kong, qui se sont retrouvés dans les 10 000 pour le 14ème anniversaire de l’événement de la Place Tiananmen, et prévoient à présent une manifestation encore plus grande contre l’Article 23 le 1er juillet, anniversaire de la passation de Hong Kong. La résistance se compose d’une coalition grandissante de groupes de droits de l’homme, de politiciens indépendants, de syndicats, de journalistes, d’universitaires et d’étudiants. Ils ont correctement identifié la loi comme un défi à leur autonomie et à leurs libertés fondamentales, et une tentative d’imposer le système légal arbitraire de la Chine à Hong Kong par la porte de derrière. La Chine prétend que l’Article 23 n’est pas beaucoup différent des lois de certains états démocratiques. Peut-être bien, mais les sociétés démocratiques ont des contrôles et des balances que la Chine et d’autres états communistes n’ont pas, jusque là, les lois de sécurité nationale ont longtemps été un outil primaire pour réduire au silences les critiques et subvertir les libertés. Le sort du Falun Gong n’en est qu’un exemple. Un autre est le SRAS. Sous la nouvelle loi, les journaux fidèles de Hong Kong ont bien pu être forcés au même honteux et dangereux silence que la presse continentale. Les dirigeants de la Chine ont aussi décrit l’Article 23 comme un test critique de souveraineté nationale. C’est vraiment une attaque aux libertés qu’ils ont promis de respecter pendant 50 ans à Hong Kong. Même si la loi ne peut être stoppée, elle devrait être largement exposée et condamnée pour la mesure répressive qu’elle est de fait.
Traduction non officielle de l'anglais
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