L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a exprimé mardi à Genève sa perplexité au regard de la brusque chute des nouveaux cas de pneumonie atypique signalée par les autorités chinoises, s'interrogeant sur la fiabilité de ces nouvelles en apparence positives."Paradoxalement, alors que le nombre de cas baisse très radicalement pour arriver quasiment à zéro en Chine, nous sommes préoccupés de la manière dont ces cas sont comptés", a déclaré un porte-parole de l'OMS, Iain Simpson."Nous recevons davantage de coopération de la Chine que nous n'en obtenions par le passé, mais la manière dont les chiffres ont été recensés n'est pas très claire", a-t-il précisé au cours d'un briefing de presse, ajoutant que la chute des cas notamment dans la région de Pékin suscite des interrogations.M. Simpson a noté que cette chute a été relativement soudaine, entre la fin de la troisième semaine de mai et le début de la semaine suivante, "passant de niveaux élevés de 20 à 30 nouveaux cas chaque jour à juste un petit nombre"."Clairement, en raison de la façon dont le SRAS a émergé en Chine, ce pays a un problème de crédibilité sur ce dossier. Nous travaillons avec eux pour tenter de mieux le comprendre, afin que s'il s'agit d'une bonne nouvelle, cela soit reconnu, plutôt que considéré avec soupçon", a-t-il dit.Les autorités sanitaires chinoises ont rapporté mardi trois nouveaux cas confirmés de syndrome respiratoire aigu sévère, dont deux à Pékin, et aucun décès. Pour la première fois en un mois et demi, la Chine n'avait annoncé aucun nouveau cas confirmé lundi.La Chine continentale compte 5.329 cas confirmés et 334 morts de pneumonie atypique, selon les chiffres officiels fournis quotidiennement depuis le 20 avril par le ministère de la Santé.Les préoccupations de l'OMS concernent surtout les chiffres de Pékin."Nous avons plus de confiance dans ceux qui proviennent de la province de Guangdong, nous avions là-bas une équipe qui les vérifiait, et l'évolution nous semble aussi plus réaliste, parce qu'ils ont décliné très lentement", a dit le porte-parole de l'OMS."La raison pour laquelle des questions se posent sur d'autres lieux en Chine, particulièrement à Pékin, est que le nombre a chuté très rapidement. Il se peut que ce soit simplement une très bonne nouvelle, mais nous nous posons des questions", a-t-il dit."Nous ne savons pas suffisamment comment la Chine fait ses comptes, d'où viennent ces nombres, comment ils en arrivent à ces totaux. Nous travaillons très intensément avec le gouvernement chinois pour en savoir plus", a ajouté le porte-parole."Autant que l'on sache, la Chine utilise la définition du SRAS donnée par l'OMS. La question n'est pas la définition utilisée, mais comment elle est appliquée. La définition des cas est une chose subjective, parce que les gens doivent observer des symptômes et décider si oui ou non ils sont concernés. Ce n'est pas comme un test biomédical", a-t-il expliqué.
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