Nom : Liu Qingwei (刘庆威)
Genre : Masculin
Âge : 32 ans
Adresse : Inconnue
Profession : Ancien étudiant universitaire, spécialisé dans l’étude du piano
Date de la dernière arrestation : 2 décembre 2000
Dernier lieu de détention : Prison Tailai (泰来监狱)
Ville : Qiqihar
Province : Heilongjiang
Persécution subie : Travaux forcés, lavage de cerveau, condamnation illégale, passage à tabac, emprisonnement, incarcération solitaire, torture, extorsion, expulsion de l’école, contrainte physique, mise à sac du domicile, interrogatoire, détention, privation de sommeil
M. Liu Qingwei était d’une santé précaire, mais après avoir commencé à pratiquer le Falun Gong à l’âge de 16 ans, il est devenu beaucoup plus fort et énergique. Amateur de musique depuis son enfance, il a commencé à apprendre le piano à l’âge de dix ans. En 1998, il a été l’un des 40 élèves sur 2500 candidats à être admis au département hautement sélectif d’études de piano à l’école de musique de l’université de Harbin.
En 2001, à 21 ans, il a été arrêté parce qu’il expliquait aux gens les faits à propos du Falun Gong. En conséquence, il a été condamné à douze ans de prison. Les autorités l’ont d’abord détenu dans la prison de Harbin, avant de le transférer plus tard dans la prison Tailai, d’où il a été libéré en 2010. Au cours de ses neuf ans d’incarcération, il a été soumis à des tourments mentaux et à la torture physique. De plus, les deux prisons lui ont souvent fait faire des travaux épuisants pendant plus de 14 heures par jour.
M. Liu Qingwei |
Renvoyé de l’école pour avoir fait appel au nom du Falun Gong
M. Liu est allé à Pékin faire appel au nom du Falun Gong, en novembre 1999. Après avoir découvert son absence du campus, les responsables de l’école ont envoyé son conseiller Liu Feng et Zhang, le chef de la section de sécurité, le chercher à Pékin. Les deux hommes ont ramené M. Liu à l’école et l’ont consigné à l’« assignation au dortoir ». De nombreux fonctionnaires de l’école, des professeurs, des camarades de classe et même des membres de sa famille ont tenté d’exercer des pressions sur lui afin qu’il abandonne sa pratique, mais il a tenu ferme. Finalement, l’école a été d’accord pour le laisser poursuivre ses études. Cependant, ils se sont assurés qu’il soit étroitement surveillé.
En dépit de l’étroite surveillance, M. Liu a réussi à se rendre dans l’agglomération de Guangzhou, province du Guangdong, afin d’assister à une conférence de partage d’expérience organisée par les pratiquants. Malheusemement, la police l’a arrêté et enfermé dans le centre de détention de Tianhe, Guangzhou. En décembre 1999, Cui Rongli, responsable du département de police de Xiangyang, dans l’agglomération de Jiamusi, province du Heilongjiang, a envoyé les policiers Sun Fuli et Li Jun, chercher M. Liu à Guangzhou. Cui a demandé à la famille de M. Liu de payer 6000 yuans pour couvrir les dépenses de voyage des deux policiers. Sun et Li avaient déjà pris possession de plus de 1000 yuans d’espèces que M. Liu avait sur lui. Ils l’ont détenu dans le centre de détention de Jiamusi pendant un mois et ne l’ont libéré qu’après avoir extorqué 3000 yuans supplémentaires à sa famille.
Rentré chez lui, M. Liu a appris que son école l’avait déjà renvoyé. Lorsqu’il est revenu en avril 2000 pour demander à être réintégré dans son statut d’étudiant, l’école a demandé qu’il écrive une garantie, promettant de ne plus jamais pratiquer Falun Gong. M. Liu a fermement refusé et a dès lors été privé de l’opportunité de poursuivre ses études à l’université.
Torturé dans le centre de détention Daowai
Le 2 décembre 2000, Li Changfeng et Gong Gu de la section de sécurité de l’université de Jiamusi ont trompé M. Liu en lui demandant de les suivre à l’école, et l’y ont illégalement détenu. Peu après, ils l’ont transféré dans le département de police de Xianyang, qui a aussi envoyé des agents fouillé son domicile. Un agent du Bureau de police de Daowai, nommé Gai de l’agglomération de Harbin a, plus tard, emmené M. Liu à un endroit inconnu. Après avoir traversé de nombreuses difficultés, sa famille a, finalement, appris qu’il avait été envoyé dans le centre de détention de Daowai.
Les fonctionnaires du centre de détention ont soumis M. Liu à de nombreux interrogatoires. Chaque fois, les gardes lui bandaient les yeux, et lui couvraient la tête d’une cagoule noire avant de l’emmener à un hôtel hors de la ville. Ils tiraient un de ses bras par-dessus son épaule à la rencontre de l’autre bras, et menottaient ses mains ensemble dans son dos. Afin de le faire souffrir davantage, ils inséraient un bâton entre les menottes et son dos, et le tordaient et le poussaient.
Torture Re-enactment: Back Handcuff |
M. Liu a développé la gale suite aux déplorables conditions dans le centre de détention et son corps entier le démangeait effroyablement. Une fois, son genou droit avait une écorchure, et la peau éraflée s’est rapidement infectée. Sa rotule était si enflée qu’elle semblait même plus épaisse que sa cuisse. La peau était sombre et il risquait l’amputation. Cependant, les gardes l’ont néanmoins obligé à s’asseoir pendant plus de dix heures par jour. Souvent, les blessures qui se fermaient durant la nuit, se rouvraient à nouveau le lendemain. Avec plus de 50 personnes entassées dans une minuscule cellule, personne ne pouvait même se retourner dans son sommeil. Les gardes ont maintenu M. Liu dans de telles conditions pendant près de dix mois avant de, finalement, le laisser seul dans une cellule, de crainte que son infection ne soit contagieuse. Seulement alors, ses blessures ont graduellement guéri.
Les gardes ont demandé à la famille de M. Liu de lui envoyer de l’argent afin qu’il puisse s’acheter des produits de première nécessité. En huit mois, sa famille lui a envoyé 4000 yuans, cependant, il n’en a pas vu un sous. Les gardes avaient simplement empoché l’argent. Les fonctionnaires du centre de détention interdisaient aux familles d’apporter de la nourriture et des biens de première necessité, et exigeaient que les détenus achètent ces articles au magasin du centre, à un prix 4 à 5 fois plus élevé que la normale. Lorsque les familles réussissaient à envoyer de la nourriture, le responsable de la cellule la confisquait.
En juillet 2001, le tribunal de Nangang a convoqué le procès de M. Liu et de six autres pratiquants (dont certains étaient des professeurs et des étudiants de la même école). Il a été condamné à 12 ans d’incarcération, et les autres à des peines allant de 12 à 15 ans. Tous ont été envoyés dans la prison de Harbin.
M. Liu brutalisé et forcé d’effectuer des travaux épuisants dans la prison de Harbin
Lorsque M. Liu a été transféré dans la prison de Harbin le 24 février 2002, il a d’abord été détenu dans l’Equipe de formation intensive. Il a refusé de réciter les règlements de la prison et écrit : " Falun Dafa Hao [Falun Dafa est bon] " et " Zhen-Shan-Ren Hao [Authenticité-Compassion-Tolérance est bon] ", partout dans les espaces blancs du livre des règlements. En réponse, les gardes l’ont fait incarcérer dans l'isolement. Lorsqu'il en est ressorti dix jours plus tard, il était réduit à l’état de squelette.
La prison a plus tard déplacé M. Liu à la Division Quatre, où ils ont désigné deux détenus criminels à la surveillance continuelle de chaque pratiquant. Tous les pratiquants devaient lire des journaux et regarder des vidéos calomniant le Falun Gong. De plus, la prison a exigé qu'ils écrivent ensuite leurs pensées et passent des tests en répondant à des questions attaquant Falun Gong. Si un garde ne réussissait pas à " réformer" les pratiquants, il voyait son salaire et ses primes réduites et était démis de son poste. Chen Shuhai, responsable du Bureau 610 a offert de réduire les peines des détenus s’ils battaient les pratiquants. Au mois d’avril 2004, trois pratiquants ont été confirmés morts suite aux tabassages brutaux.
Les fonctionnaires de la prison ont aussi obligé tous les détenus à effectuer 14 à 15 heures de travaux épuisants chaque jour. Dans le but de dissimuler leurs crimes, la prison a suspendu un panneau sur ses ports où on pouvait lire Usine d'interrupteurs Xinsheng de Harbin
(1) Travail de fondation
Alors que la prison était occupée à mettre une nouvelle infrastructure en place, tous les détenus ont reçu pour tâche de creuser des fondations, pousser des chariots de briques et charger et décharger du charbon. À la fin de chaque journée de travail, chacun avait des particules de charbon dans les oreilles, les narines, la bouche et l’œsophage. Leurs dents semblaient noires ainsi que le reste de leur corps. Ce n'est qu'après avoir toussé pendant plusieurs jours, que leurs mucosités devenaient enfin claires. En dépit du travail physique exigeant, la prison ne fournissait qu’un uniforme et pas de détergent pour que les détenus le lavent.
Dans le processus de mettre en place des barreaux de renforcement, les détenus devaient en réalité, transporter manuellement ou souder des plaques et des chaines d’acier (certaines longues de 50 mètres). Il était habituel d’avoir des écorchures, des meurtrissures et des ampoules sanguinolentes sur le corps. Certains ont développé une pneumonie et de l’œdème pulmonaire.
(2) Travaux d’artisanat
En plus des travaux de fondation, la prison a aussi ordonné aux détenus de travailler sur de nombreuses sortes d’articles artisanaux, dont des coussins en lin pour sièges de voiture , de minuscules cadenas, des colliers décoratifs en verre, des diamants artificiels et des faux cils.
En cousant les cousins de sièges de voitures, beaucoup des prisonniers avaient des coupures sur leurs mains. Comme ils devaient utiliser des cure-dents pour travailler sur de minuscules articles, leurs doigts étaient souvent piqués et infectés. Les cadenas contenaient du plomb et d'autres métaux lourds ; cependant, la prison ne donnait même pas de temps aux détenus pour qu’ils se lavent les mains avant de passer à table. En fait, ils devaient souvent se précipiter pour reprendre le travail avant de pouvoir terminer leur repas.
Les perles de verre et les diamants artificiels étaient de différentes dimensions et de différentes formes. Certains étaient aussi gros que des graines de soja, alors que d’autres étaient plus petits que des grains de riz. Les perles et les diamants avaient habituellement entre 6 et 32 facettes ; chacune nécessitait une cuisson sous d'intenses lumières et d'être polie avec de l’huile de soja. La quantité de travail requise était énorme. Beaucoup versaient des larmes dés qu’ils entraient dans l’usine pleine de fumées toxiques, et leurs mains étaient craquelées après avoir tenu des matériaux toxiques pendant trop longtemps. Les faux cils devaient être pris un à un avec des pinces, puis collées à la base.
Quiconque ne terminait pas son quota devait faire des heures supplémentaires jusqu'à terminer le travail.
M. Liu emprisonné dans la prison Tailai pendant plus de six ans
Après que le pratiquant Wang Dayuan soit décédé suite à la torture dans la prison de Harbin, les fonctionnaires ont simplement incinéré son corps sur place. Afin de mieux dissimuler leur crime, les fonctionnaires du Bureau judicaire de Heilongjiang ont demandé en juillet 2004 à la prison de transférer les 78 pratiquants à différents endroits. Après avoir traversé tant d'épreuves, les familles des pratiquants ont appris que leurs proches avaient été envoyés respectivement dans la prison Mudanjiang, la prison Daqing et la prison Tailai.
M. Liu a été envoyé dans la prison Tailai. Il a été d’abord détenu dans l’Equipe de formation intensive et plus tard, a été déplacé à la division Huit, où la prison plaçait chaque pratiquant avec quatre détenus criminels. S'il enfreignait les règlements de la prison, les quatre autres membres du groupe étaient aussi punis. Si ces criminels pouvaient persuader le pratiquant d’abandonner sa pratique de Falun Gong, ils voyaient leurs peines réduites ou recevaient d’autres incitations.
Les gardes utilisaient tous les moyens possibles pour rendre la vie des pratiquants misérable. Une torture extrême était habituellement effectuée sous le soleil chaud. Les gardes plaçaient une plaque d’acier sous le soleil brulant et y attachaient la victime. En peu de temps, celle-ci était gravement brulée. Afin de le faire souffrir davantage, les gardes le jetaient dans un bac rempli d’eau glacée.
Une autre torture consistait à maintenir la victime au niveau de la poitrine, avec la tête et les quatre membres pendant. Rapidement, la victime ressentait la douleur et se sentait engourdie, puis, perdait souvent conscience.
Tout comme dans la prison de Harbin, les autorités de la prison de Tailai maltraitaient aussi les détenus pour des gains matériels. Un panneau à l’extérieur de la grille signalait, Société automobile Tailai. Une journée de travail typique allait de 05 h du matin jusqu’à 20 heures.
(1) Réparer des tissus en fibre tissés à la machine
Les tissus en fibre étaient d’abord tissés à la machine. Puis, les détenus devaient réparer manuellement toutes les imperfections. Ils devaient sortir les fils emmêlés avec des pinces et laver les taches avec des détergents. Chaque pièce de tissu allait d’une dizaine de mètres à plus de trois cent mètres de long, et il fallait plusieurs tentatives pour l’aplatir et la nettoyer. Même si les détenus portaient des masques, la poussière et les particules générées par le processus de production amenaient cependant de nombreuses personnes à développer des maladies pulmonaires. Dans le but d’effectuer autant de travail que possible, la prison amenait les repas jusque dans l’usine, où les détenus devaient manger leur nourriture dans un endroit plein de poussière. Quiconque échouait à terminer son quota, était menotté et enchainé.
(2) Punitions en fabriquant des diamants artificiels, des faux-cils et des colliers
Similaire au travail à la Prison de Harbin, les détenus à la Prison de Talai devaient fabriquer les mêmes choses. Ceux qui n'arrivaient pas à terminer leur travail à temps devaient non seulement faire des heures supplémentaires, mais aussi être menottés à une grille de métal après être retournés à la cellule. s'ils n'arrivaient toujours pas à terminer leur quota, ils étaient menottés et enchaînés avant d'être humiliés en étant promenés dans tous les dortoirs. Pour les humilier davantage, les responsables les plaçaient aussi juste à la porte des dortoirs pendant une semaine, ainsi chacun savait qu'ils ne pouvaient pas suivre. S'ils avaient encore des difficultés à achever leur travail, la prison les gardait menottés et enchaînés à longueur de journée.
(3) Tisser des coussins de sièges
Pour faire ce travail, on devait travailler sur un cadre de bois dont les bords étaient couverts de clous et utiliser des crochets pour tisser les coussins. On devait utiliser des fils de divers matériaux et suivre certains schémas. Si on faisait une erreur, il fallait tout recommencer. Beaucoup de personnes avaient des ampoules aux mains. Il y avait de la poussière partout et de nombreux détenus développaient des pneumonies et autres maladies pulmonaires.
(4) Fabriquer des pots de fleurs et des arbres de Noël
Les détenus devaient travailler avec une sorte de colle toxique spéciale pour fabriquer ces pots de fleurs et ces arbres de Noël. Cette colle était hautement volatile et son odeur disparaissait peu après que le récipient ait été ouvert. Les détenus finissaient par inhaler des vapeurs toxiques. Pour terminer ces produits, ils devaient vaporiser de la peinture blanche sur la surface avant que la prison n'expédie les articles à destination des pays occidentaux.
(5) Creuser des fondations
Lorsque M. Liu a été la première fois transféré à la Prison de Tailai, l'installation construisait un nouveau dortoir. Il a été forcé à creuser les fondation. Un mur de la prison s'est effondré en été 2008, et lui et d'autres pratiquants ont dû refaire les fondations à nouveau.
(6) Tourment psychologique
Afin de venir à bout de la volonté des pratiquants, les autorités de la prison de Tailai ont inventé une nouvelle tactique, à savoir forcer les pratiquants à jouer continuellement à des jeux Internet. Les gardes retiraient toutes les touches inutiles des claviers de sorte que la seule chose possible soit de jouer à ces jeux. Les machines restaient allumées continuellement. Personne n'était autorisé à quitter la salle des ordinateurs. Ils devaient y manger et même se soulager. Le seul moment de pause était le mardi lorsque le système était interrompu quelques heures pour la maintenance.
Sachant que jouer à de tels jeux créée une dépendance, la prison espérait que les pratiquants finiraient ainsi par baisser leurs gardes. Une telle pratique a conduit de nombreux pratiquants à developper de l'anémie, de l'hypertension et des problèmes cervicaux.
En été, beaucoup perdaient connaissance suite à des coups de chaleur.
La famille a également souffert avec lui
Toutes ces années, la famille de M. Liu a souffert avec lui psychologiquement et financièrement. Ils sont allés lui rendre visite presque chaque mois. Chaque fois ils devaient changer six fois de train ou de bus avant d'atteindre la prison. Leurs frais de voyage se sont montés à plus de 100 000 yuans ces neuf dernières années. Par dessus le marché, ils se sont vus extorquer de grosses sommes d'argent par les prisons et ont du s'astreindre à toutes sortes de privations.
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