Mon nom est Tan Shaowei. J’ai été illégalement arrêtée, emprisonnée, torturée et persécutée de différentes façons depuis que le Parti communiste chinois (PCC) a commencé sa persécution du Falun Gong le 19 juillet 1999. J’ai été détenue au camp de travaux forcés de Chatou, soi-disant « École de système d’éducation légale » de la ville de Guangzhou, qui est en fait un centre de lavage de cerveau, au centre de désintoxication à Huangpu, et au centre de système légal de la province de Guangdong dans la ville de Sanshui.
1. Emprisonnée dans un centre de détention
J’ai commence à pratiquer le Falun Gong en 1998. Je suis allée à Pékin pour faire appel pour le droit de pratiquer le Falun Gong en octobre 1999 et j’ai été arrêtée à la place Tiananmen. J’ai été détenue pendant plus de dix jours dans le centre de détention de la gare ferroviaire ouest. Là-bas, j’ai été interrogée, frappée, menottée dans une position douloureuse (un bras par-dessus mon épaule et l’autre derrière le dos) et discréditée verbalement chaque jour.
J’ai pris mon fils avec moi à Pékin pour exposer les banderoles de clarification de la vérité en juin 2000. La police du village de Puhui de la ville de Guangzhou en a entendu parler et est venue m’arrêter à mon domicile. Plus tard, ils m’ont forcée à déménager de ma maison en location et ils m’ont dit que mon fils ne serait pas autorisé à aller à la maternelle parce qu’il pratiquait le Falun Gong. Quelques jours après avoir déménagé, la police et le personnel du bureau 610 ont commencé à me surveiller de près, même quand j’allais au supermarché. Il m’a aussi été dit de faire un compte-rendu au poste de police chaque jour. J’étais sous une telle pression et dans un tel stress que j’ai quitté mon domicile pour éviter d'autres persécutions.
J’ai été arrêtée quand je me faisais enregistrée dans un hôtel à Pékin tôt un matin de juillet 2000. J’avais l’intention de me rendre à la place Tiananmen pour valider la Loi dans l’après-midi, mais quelqu’un m’a dénoncée aux autorités. J’ai été emmenée au centre de détention de Fengtai et détenue pendant plus de dix jours. Ensuite, le personnel du bureau 610, le poste de police, le bureau rural et le comité résidentiel de Fengcun m’ont transférée au centre de détention de Fengcun dans la ville de Guangzhou.
Les nouvelles détenues n’étaient pas autorisées à acheter les nécessités quotidiennes et devaient utiliser les vielles affaires d’autres personnes, comme des brosses à dents, des serviettes de toilette et du savon. Certaines personnes ont attrapé des maladies contagieuses à cause de cela. De plus, nous devions nous accroupir où que nous soyons, dedans ou dehors du centre de détention. Si quelqu’un ne s’accroupissait pas, les gardes la frappaient. Mes jambes étaient enflées par les coups brutaux des gardes, du fait que je ne voulais pas m’accroupir. Les détenues ont aussi été forcées à de durs travaux, faisant de l'artisanat destiné à l’exportation. J’ai été transférée au camp de travaux forcés de Chatou un mois plus tard, du fait que je ne voulais pas abandonner la pratique du Falun Gong. J’ai été détenue là-bas pendant presque deux ans.
2. Persécution au camp de travaux forcés de Chatou
Peu de temps après être arrivée au camp de travaux forcés en septembre 2000, j’ai été permutée de la deuxième brigade à la troisième brigade. Le jour de l’échange, environ dix pratiquantes et moi-même étions à l’intérieur du véhicule qui avait seulement deux petites fenêtres. Quand une des pratiquantes a crié quelques mots pour soutenir le Falun Gong, les gardes ont pulvérisé du poivre à l’intérieur du véhicule. En conséquence, nous avions des difficultés à respirer et nos yeux étaient irrités et douloureux. Un jour ou deux plus tard, nous avons souffert de diarrhée et de vomissements toute une nuit durant. Nous n’avons pas été emmenées à l’hôpital, jusqu’à ce qu’un gardien de sécurité vienne travailler le lendemain matin.
Les conduites d’eaux reliant le camp de travaux forcés à la rivière de Zhujiang dans la ville de Guangzhou ont rompu en mars 2001, et environ 800 personnes dans le camp de travaux forcés n’avaient pas d’eau propre pour boire ou pour prendre une douche, entraînant de nombreuses personnes à contracter une maladie de la peau.
Pour torturer les pratiquantes déterminées, les gardes les ont forcées à faire des exercices physiques dehors vers 14h, l’heure la plus chaude de la journée, pendant que les gardes étaient à l’intérieur dans des pièces climatisées.
En guise d’humiliation, pendant un certain temps, quand les heures de visite pour la famille étaient passées, les gardes ordonnaient à des prisonnières criminelles de déshabiller complètement les pratiquantes et de les forcer à s’incliner pour être sûr qu’elles n’avaient aucun article interdit caché dans leur corps. J’ai été fouillée comme ça à deux reprises.
Un matin de 2002, quand les gardes ont essayé de forcer plusieurs pratiquantes à des investigations physiques, trois pratiquantes et moi-même avons crié des mots d’encouragement pour les soutenir. En conséquence, les gardes sont passés tard dans la nuit dans nos cellules avec des prisonnières criminelles, ils nous ont toutes les quatre menottées – Guo Yafeng, Deng Shaoxia, Wang Huimin et moi-même – et nous ont emmenées dans différents endroits. Ma bouche était scotchée, et mes mains et mes pieds ont été menottés ensemble pendant près d’une heure avant qu’ils ne m’emmènent dans une autre pièce. Là, ils ont écarté mes jambes autant que possible et ils m’ont menottée au rebord de la fenêtre jusqu'à environ 19h, quand ils ont réalisé que j’avais perdu conscience. J’ai été menottée pendant plus de dix heures.
Depuis cette nuit-là, nous quatre n’avons plus été autorisées à prendre une douche pendant 15 jours. Chaque jour, nous avons été autorisées à boire seulement 2,5 à 3dl d’eau au total. Nous avons écrit une lettre de plainte au bureau public de défense au sujet des mauvais traitements au camp de travaux forcés, mais nous ne savons pas si cela a été envoyé. Ce genre de persécution est aussi arrivée aux autres pratiquantes.
D’autres formes de persécution que les pratiquants subissent dans les camps de travaux forcés comprennent l’exécution de travaux forcés pendant plus de dix heures par jour ; privation de sommeil ; être forcée de s’accroupir quand on s’adresse aux gardes ; être forcé d’écrire un « rapport de pensées » hebdomadaire ; écrire un article après avoir visionné des programmes qui diffament Dafa ; être autorisé seulement à dix minutes pour prendre une douche ou pour faire la lessive (les pratiquants âgés se font souvent crier dessus pour être trop lent) ; être interdit d’utiliser les toilettes ou de regarder d’autres pratiquants ; se faire régulièrement fouiller sa cellule.
Certaines pratiquantes ont été menottées avec les mains et les jambes écartées et attachées aux pieds du lit quand elles refusaient d’effectuer des travaux forcés. Elles n’ont pas été autorisées à utiliser les toilettes et devait uriner et déféquer dans leur pantalon, entraînant de nombreux pratiquants à avoir la peau des fesses à vif et infectée. Les cheveux d’une pratiquante sont devenus tout gris après qu'elle ait été menottée à un lit pendant tout un mois. Quand son père est venu lui rendre visite, les gardes ont teinté ses cheveux en noir afin de dissimuler leur crime. Les pratiquantes Zhou Jieli et Song Zun ont été persécutées jusqu’à ce qu’elles fassent une dépression mentale. Leurs familles n’ont pas réussi à amener les responsables en justice.
Dès qu’une pratiquante entre dans le camp de travaux forcés, elle est surveillée de près en permanence. Les prisonnières choisies pour surveiller les pratiquantes sont considérées comme les plus « brutes », et elles enregistrent tout ce que la pratiquante dit et fait, y compris les changements émotionnels qu’elle vit. Elles rapportent tout cela aux gardes. La pratiquante Mme Gu Wanmei a fait une grève de la faim pour protester contre cette vicieuse persécution. Quand elle a été physiquement et mentalement malade à cause de la torture, les prisonnières chargées de la surveiller ont profité d’elle pour lui faire signer les trois déclarations.
J’étais supposée être détenue pendant un an seulement dans le camp de travaux forcés, mais ma peine a été prolongée de 11 mois supplémentaires à cause de mon refus d’abandonner le Falun Gong. J’ai été relâchée le 7 juin 2002. Cependant, sans en être avertie, au lieu de cela j’ai été emmenée à l’école du système légal et d’éducation de Chatou. Là-bas, j’ai été ligotée à une chaise pendant longtemps. Un mois plus tard, ils m’ont transférée dans un endroit encore plus vicieux, le centre de cure de désintoxication de Huangpu Hongshan (qui est en fait un centre de lavage de cerveau), où je me sentais comme en enfer.
3. Centre de cure de désintoxication à Hongshan
La pratiquante Mme Peng et moi-même nous avons été arrêtées et emmenées au centre de cure de désintoxication de Hongshan en juillet 2002. Alors que nous avons été remises aux autorités du centre, j’ai essayé de m’échapper parce que j’avais peur d’être de nouveau persécutée. Je ne m’étais pas beaucoup éloignée que la police m’a rattrapée et m’a frappé la nuque par derrière. Je me suis évanouie et j’ai été transportée au cinquième étage où se trouvait le centre de lavage de cerveau. Deux ans plus tard, la blessure à ma main et à mon cou datant de ce jour me causaient toujours de l’inconfort et me provoquaient des maux de tête.
Après être arrivée au centre de lavage de cerveau, de nombreux employés m’ont insultée, disant : « Si tu persistes dans ta croyance, nous tenons à te dire que tu vas souffrir. Nous ferons venir un psychiatre qui certifiera que tu es malade et tu seras emmenée dans un hôpital psychiatrique, où tu recevras des électrochocs. Il sera ordonné à ton mari de prononcer votre divorce. Nous dirons que tu t’es suicidée si nous te jetons par la fenêtre. Nous te pendrons ensuite dans ta cellule. »
Un matin, Qiu Chaohua, le soi-disant capitaine, est entré fâché dans la cellule où j’étais détenue et a commencé à me frapper. Il a cessé seulement après être trop épuisé pour continuer. J’ai été tellement frappée que j’ai presque perdu conscience et que je me serais écroulée si je n’avais pas été assise par terre. Les jours suivants, il semble que j’étais avec le diable lui-même.
Les pratiquants détenus au centre de lavage de cerveau vivaient dans un état de terreur s’ils n’écrivaient pas les trois déclarations. Ils étaient torturés jusqu’à un état de désespoir.
Avant d’être envoyée au centre de cure de désintoxication de Hongshan, il y avait déjà plus de 200 pratiquants détenus là-bas subissant différents types de torture. Les méthodes de torture utilisées laissent peu de cicatrices sur le corps, mais elles poussent les pratiquants à désirer la mort. Les jours extrêmement chauds et humides, il nous était demandé de porter des chemises à manches longues et des pantalons épais afin de dissimuler nos blessures quand nous quittions nos cellules. Après minuit, ils venaient nous torturer de façon si atroce que tout le monde pouvait entendre nos hurlements.
(Fin de la première partie)
Traduit de l'anglais en Belgique
Version anglaise : http://clearwisdom.net/html/articles/2010/12/22/122053.html
Version chinoise : http://minghui.ca/mh/articles/2010/11/29/广州谭少维自述曾经遭受的迫害-233061.html
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