L'ancien professeur de l'Université Jiaotong de Shanghai, M. Guo Xiaojun a été illégalement condamné à quatre ans d'emprisonnement par la Cour Baoshan à Shanghai, le 6 juillet. Il a fait appel de sa condamnation. Dans sa lettre d'appel, il a décrit en détail comment il avait été interrogé et torturé par la méthode dite " cuire l'aigle "
Sa famille a demandé un procès public pour la deuxième audience, mais la demande a été rejetée par le juge, qui a dit que c'était impossible. Ils ont consulté des avocats et on leur a dit que la deuxième audience est normalement jugée en procès public ouvert. Toutefois, le régime communiste n'a jamais suivi les procédures légales dans sa persécution des pratiquants de Falun Gong. Les soi-disant procédures légales de la première audience n'ont été rien de plus qu'une tactique pour tromper les gens.
M. Guo a écrit dans sa lettre d'appel : " Vers 14h15 le 18 janvier, les policiers Chou Feng et Peng (nom de famille) du Bureau 610 du département de police de Baoshan m'ont interrogé au deuxième étage du Centre de détention de Baoshan. Ils ont exigé que je reconnaisse que j'avais donné à un pratiquant nommé Ying Yeqi, des brochures de Falun Gong. Vers 17h, ils m'ont ramené dans ma cellule et ont continué à me menacer. "
Aux alentours de 17h45, les agents Chou et Peng m'ont emmené à la salle d'interrogatoire spéciale au premier étage de l'immeuble. En passant la porte, vous voyez une première pièce avec un canapé et de l'équipement électrique sur une armoire contre le mur. Il y a une porte dans la première pièce donnant sur la salle intérieure. C'est là que les gens sont interrogés. Dans cette salle, il y a un stand d'interrogation énorme avec un ordinateur. Il y avait quatre marques rouges sur le sol et des chaises avaient été placées dans ces positions. Ceux qui étaient assis sur ces chaises devaient faire face à trois spots au plafond. Des panneaux en mousse ont étaient collés sur les murs et il y avait de petits trous sur ces planches. Je pensais que les panneaux en mousse étaient là pour empêcher les prisonniers de se frapper la tête contre le mur lors de l'interrogatoire. Les petits trous étaient en fait, pour étouffer les sons. La salle d'interrogatoire spéciale était déjà située dans un coin du bâtiment. En outre, c'était la pièce intérieure d'une suite et elle avait des murs insonorisés. Ainsi, quelle que soit l'ampleur de vos cris, personne ne peut vous entendre à l'extérieur de la salle. J'ai vu aussi une chaise en fer dans la salle d'interrogatoire au deuxième étage. Il y avait quatre anneaux de fer sur la chaise permettant de verrouiller les mains et les jambes. L'atmosphère dans la salle était extrêmement terrifiante.
Chou et Peng me menaçaient tour à tour et m'interrogeaient. Quand je n'arrivais pas à soulever la tête et devais la soutenir avec mes mains, Chou Feng s'est approché de moi et m'a ordonné de baisser les mains. Il a exigé que je lève la tête et il m'a poussé rudement les bras. Peng m'a même interdit de fermer les yeux. Il se moquait de moi, disant que si j'étais fatigué je pouvais me tenir debout. J'ai soudainement pensé à quelqu'un que je connaissais qui avait déjà été contraint de rester debout pendant de longues heures dans un camp de travail comme forme de torture. Ses deux jambes étaient enflées par conséquent. J'avais très peur et je n'osais pas fermer les yeux. Ainsi, j'ai dû m'asseoir en face des trois spots au-dessus de ma tête. J'ai demandé à Chou Feng s'il avait l'intention de me torturer avec la méthode de " cuire l'aigle ". Au contraire, il a répliqué d'un ton intimidant : "Je ne suis pas autorisé à vous battre ou vous réprimander, que puis-je faire ?"
Vers 20 heures, il y a eu un changement d'équipe. Peng et Chou sont rentrés chez eux. Trois officiers de la Division de sécurité intérieure, Bu Tingjun, Yang Yuefei et Shen Keyun, ont pris le relais. J'ai pensé à ma femme qui avait déjà été torturée par cette méthode " cuire l'aigle " pendant quatre jours et nuits par des policiers de la Division nationale de sécurité intérieure du district de Minhang. Je me suis également souvenu des trois autres qui ont été torturés de la même manière par des policiers du même
Ils ont continué à m'interroger. Ils ont essayé de me tromper et de me menacer. Ils se relayaient pour m'interroger, puis prenaient une pause tandis qu'un autre prenait la relève. Yang a dit : Nous voulons que tu admettes que tu as donné des brochures de Falun Gong à Ying Yeqi. Du moment que tu l'admets et que tu expliques clairement l'affaire, tu pourras retourner dormir. Nous savons que tu n'as pas distribué des brochures, ce n'est donc pas une infraction grave. Si tu collabores avec nous, tu pourras être libéré sous caution. » Shen a menacé d'arrêter ma femme et de l'interroger si je n'admettais pas les accusations. Il a dit : " Pourquoi ta femme a-t-elle été envoyée au camp de travail, la dernière fois ? Si vous êtes tous deux détenus, personne ne pourra prendra soin de votre fils et les conséquences seront très graves. D'autres pratiquants se sont assis sur la chaise sur laquelle tu es assis. L'un d'eux n'a pas survécu. " Ils continuèrent à m'interroger et ce, à tour de rôle, afin de pouvoir se reposer.
Vers 13heure, le 19, Chou Feng et Peng sont venus m'interroger de nouveau. Ils m'ont maltraité verbalement jusqu'à 14h30. Pendant ce temps, on ne m'a donné aucune nourriture. Je ne pouvais retourner à ma cellule que si je me soumettais à leurs exigences. Plus tard, j'ai été amené à la salle d'interrogatoire spéciale à deux reprises. Les agents Yang, Bu et Shen ont été ceux qui menaient l'interrogatoire la plupart du temps. Ils ont écrit une déclaration et affirmé qu'il s'agissait de mes paroles et exigé que je la signe.
Je dois signaler à la Cour aujourd'hui que ce que je viens de rapporter ci-dessus est la vérité. Tout ce que les policiers m'ont dit pendant l'interrogatoire est faux et je fus trompé. La vérité est que j'ai été torturé pendant l'interrogatoire et, si je n'expose pas cela, je vais être injustement jeté en prison.
Je demande que la Cour mène une enquête sur cette affaire et prouve que tout ce que j'ai dit est vrai. »
Guo Xiaojun a également mentionné dans son appel : " Selon la déclaration conjointe publiée par la Commission du Conseil d'État, les preuves et les déclarations obtenues à partir de l'interrogatoire par l'utilisation de la torture ne peuvent pas être considérées comme preuves devant les tribunaux. Ce que j'ai vécu n'était que des interrogatoires et actes de torture. Les déclarations qu'ils ont obtenues de moi et du pratiquant Ying Yeqi sont donc illégales et le tribunal ne devrait pas les utiliser comme éléments de preuve. Je demande que la Cour mène des enquêtes approfondies. "
Le lundi suivant, la famille de M. Guo est allée à la Division nationale de sécurité intérieure de Baoshan pour demander sa libération. Quand ils ont demandé une explication des raisons pour lesquelles M. Guo avait été torturé pendant son interrogatoire, le policier Chen Keyun leur a crié : " Nous avons déjà fermé le dossier de Guo Xiaojun. Vous pouvez faire des appels. Nous ne nous occupons plus de cette affaire."
Une semaine plus tard, la famille de M. Guo a appris qu'il y avait une preuve concluante de la torture qu'il a subie pendant l'interrogatoire. Ils sont allés pour demander sa libération de nouveau à la Division nationale de sécurité intérieure de Baoshan. Cette fois, le policier Chen Keyun est venu les voir de nouveau. La famille de M. Guo a demandé que les policiers qui ont pris part à l'interrogatoire et la torture écrivent une lettre d'excuses. Ils ont dit à Chen que les diplômés à l'étranger de l'Université Jiaotong qui avaient vu la déclaration écrite de M. Guo avaient l'intention de faire connaître cette affaire en remettant la lettre d'appel de M. Guo à des organismes de défense des droits de l'homme, comme les Nations Unies. Ils espéraient que la Division nationale de sécurité intérieure libérerait M. Guo avant que l'affaire n'aille plus loin.
Chen Keyun a dit :" Permettez-moi de vous dire que cela est impossible. Nous avons déjà conclu le dossier de Guo Xiaojun. Vous pouvez passer par des procédures juridiques et poursuivre qui vous voulez. En tant que citoyen de la République populaire de Chine, vous devez assumer la responsabilité juridique pour avoir signalé cette affaire aux médias d'outre-mer ou sur Internet. » La famille de M. Guo a demandé : « Êtes-vous en train de nous menacer ? Êtes-vous en train de vous représenter vous-même ou bien de représenter la Division de sécurité intérieure ? " Il a dit : " Bien sûr, je représente la Division de sécurité intérieure. À l'avenir, nous ne vous verrons pas si vous venez de nouveau concernant le cas de Guo. "
Récemment, la famille de M. Guo et son avocat ont téléphoné et ont également envoyé une lettre à Yu Liang, juge du Deuxième Tribunal Intermédiaire de Grande Instance de la ville de Shanghai. Ils l'ont informé qu'aux noms des diplômés à l'étranger de l'Université Jiaotong, ils demandent un procès public sur la seconde audition dans l'affaire de M. Guo. De façon inattendue, le juge a immédiatement répondu : C'est impossible ! » Cela montre que le procès soumis par les tribunaux à la première audience n'était simplement qu'une mis en scène au bénéfice du monde entier. Ils ne peuvent pas se donner la peine de mettre en place ce spectacle pour une deuxième audience.
Beaucoup d'anciens collègues de M. Guo à l'Université Jiaotong ont exprimé leur colère et leur choc quand ils ont appris la torture et sa condamnation injuste.
De nouvelles clauses dans le droit pénal stipulent que les déclarations obtenues par le biais d'interrogatoires sous la torture ne peuvent être traitées comme des éléments de preuve. La Deuxième Cour Intermédiaire de la ville de Shanghai a refusé de mener des enquêtes, même s'il est évident que M. Guo a été torturé pendant son interrogatoire. Il s'agit d'un mépris flagrant de la loi et la Cour n'a même pas pris la peine de dissimuler leur violation de la loi en mettant en place un quelconque prétexte.
Traduit de l'anglais au Canada
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