Gracieuseté de Roger Saint-Pierre |
L’histoire est arrivée lorsque le célèbre Bao Zheng, symbole de justice et d'équité, était premier ministre de la Dynastie Song du Nord . Il y avait un orphelin d’environ dix ans dans un certain village. Il était handicapé des deux jambes et vivait une vie de mendiant très pauvre. A l’entrée du village, il y avait une rivière sans pont. Les villageois qui traversaient la rivière devaient marcher dans l’eau, ce qui n’était pas pratique pour eux et spécialement difficile pour les personnes âgées. La situation empirait quand le niveau de l’eau s’élevait rendant la rivière impraticable. Année après année, personne ne faisait rien pour que cela change. Mais un jour, les gens virent le jeune garçon handicapé en train d’empiler des pierres sur les berges. Ils lui demandèrent pourquoi et il répondit qu’il voulait construire un pont de pierre ainsi les villageois pourraient traverser la rivière plus facilement. Les gens ne le prirent pas au sérieux. Beaucoup se moquèrent de lui, pensant qu’il était fou. Mais les mois et les années passèrent et la pile de pierre était devenue une petite colline. Les villageois commencèrent à changer d’avis et furent touchés par la persévérance de l'enfant. Ils se joignirent à lui dans la collecte des pierres.
Les villageois se sont entendus afin que des maçons aident à la construction du pont. Le garçon aussi fit tout ce qui lui était possible pour aider et travailler avec chacun. Mais avant que le pont ne soit terminé, des éclats de pierres lui touchèrent les yeux, le rendant aveugle. Les gens en furent attristés et blâmèrent le ciel pour avoir permis qu’un garçon si pauvre avec un si bon cœur vive une telle tragédie. Mais le garçon ne se plaignait pas, et continuait de venir sur le chantier aidant gentiment dans la mesure de ses possibilités. Avec le dur labeur de chacun, le pont fut finalement achevé. Les gens firent la fête dans la joie et focalisèrent leur attention sur le pauvre garçon qui était handicapé et devenu aveugle lors de la construction du pont. Le garçon ne pouvait rien voir mais sur son visage apparaissait le plus beau sourire de sa vie.
Un orage inattendu se forma, comme pour faire un brin de toilette au pont en le lavant de sa crasse et de sa poussière. Mais après un coup de tonnerre assourdissant, le gens trouvèrent le garçon étendu sur le sol. Ils furent tous choqués de découvrir que le garçon avait été frappé et tué par l’éclair. Ils pleurèrent pour lui, pensant que le ciel avait été injuste.
Dans le même temps le Premier Ministre Bao Zheng que le peuple appelait affectueusement "Bao Justice" , vint au village pour affaires. Tous les villageois vinrent au devant de lui et se plaignirent au sujet cette injustice concernant le garçon. Ils lui demandèrent, " Pourquoi les bonnes personnes ne sont-elles pas récompensées en conséquence ? Comment les gens voudraient-ils être bons à l'avenir ? " Touché par la tristesse des villageois, le Premier Ministre fit une déclaration : " Tu devras faire le mal, plutôt que le bien " et s’en alla.
A son retour à la capitale, Bao Zheng fit à l’Empereur un récit de son voyage, mais omit l’incident. Bien qu’il fut très dérouté par le fait que le bon garçon ait rencontré tant de tragédies, il se sentait mal à l’aise d’avoir écrit cette déclaration aux villageois. Il advint que l’Empereur voulut le voir en privé car il venait d’avoir un garçon nouveau-né. Le petit prince était adorable, mais pour on ne sait quelle raison il ne cessait de pleurer toute la journée. L’Empereur voulut que Bao jette un coup d’œil et voit s’il pouvait découvrir pourquoi. Le garçon avait une peau très jolie et pâle, mais sur sa toute petite main, Bao vit une rangée de mots. Regardant plus attentivement, il s’avéra que c’était exactement mot pour mot ce qu’il avait écrit lorsqu’il était au village. Bao rougit et se dépêcha d’effacer les mots écrits sur la main du prince. Étrangement, les mots disparurent immédiatement. L’Empereur était embêté de la disparition des mots et demanda des explications. Bao se mit à genoux et expliqua tout à l’Empereur, implorant son pardon pour ne pas lui avoir parlé de l’incident. L’Empereur trouva l’affaire assez bizarre, et ordonna à Bao de faire un voyage dans le monde des fantômes afin de découvrir exactement ce qui s’était passé.
Bao se coucha sur le lit et mit sa tête sur " l’oreiller de la terre et de l’enfer" et fit un voyage dans le monde des fantômes. Il s’avéra que dans une ancienne vie, le garçon était une terrible canaille et avait commis d’horribles crimes. Il fallait trois réincarnations pour qu'il rembourse ce qu’il avait fait. Les Dieux avaient initialement prévu que sa première vie soit celle d’un orphelin vivant dans la pauvreté et la solitude. Dans sa seconde vie il devait être complètement aveugle. Dans la troisième il devait être frappé et tué par un éclair. Dans sa première vie le garçon fut pauvre et handicapé. Mais il décida d’être une bonne personne et de toujours essayer d’aider les gens. Les Dieux décidèrent donc de lui permettre de rembourser le karma de ses deux premières vies dans sa première vie, donc il devint aveugle. Mais le garçon n’était pas triste de sa condition ni ne se plaignait. Mais continuait plutôt à penser sans cesse aux autres . Les Dieux alors l’autorisèrent à éliminer le karma de sa troisième vie dans la première. Donc ils le tuèrent au moyen d'un éclair. Le roi de l’enfer demanda à Bao : " N’est-ce pas une bonne chose que quelqu’un puisse rembourser son karma de trois vies en une seule ? Parce qu’il a fait de bonnes actions et voulait toujours aider les gens, il ne se souciait jamais de lui-même, il ainsi accumulé beaucoup de vertu. C’est pourquoi il s’est réincarné en prince immédiatement après sa mort ".
Ce comte nous offre, à nous pratiquants, une grande inspiration. Les principes du cosmos sont contraires aux principes de notre société humaine. Les gens veulent tous vivre une vie agréable et confortable et apprécier les plaisirs de la vie. Donc ils prêtent beaucoup d’attention à des intérêts mesquins, se battent pour des profits personnels, et blessent les gens dans ces situations. Pires sont ceux qui commettent des crimes odieux. Pour un pratiquant, endurer les épreuves et la souffrance est une bonne chose parce qu’on rembourse son karma. On doit abandonner ces choses pour obtenir de la vertu. Les gens vivent dans un labyrinthe et ne peuvent voir qu’un point ou une ligne ou tout au plus un plan par extrapolation. Ce qu’ils voient sont des illusions ou des images superficielles. Les pratiquants à divers niveaux peuvent observer sous plusieurs angles et apprécier les choses de multiples dimensions. Ils peuvent appréhender la vraie nature de la matière.
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