Le site de protestation pacifique du Falun Gong à l’extérieur du consulat chinois sur la rue Granville à Vancouver. (Albert Chen/The Epoch Times) |
VANCOUVER – Les gens qui passent par la rue Granville à Vancouver se sont habitués à une scène particulière : un abri bleu et une rangée de grands panneaux à l’extérieur du consulat chinois où les pratiquants de Falun Gong maintiennent une protestation pacifique permanente.
Dans un effort de sensibilisation et pour dénoncer la persécution de leurs pairs en Chine, ils tiennent une vigile sur les lieux 24 heures sur 24 et sept jours sur sept depuis août 2001.
Sur l’un des panneaux attachés à la clôture du consulat sont inscrits deux chiffres qui augmentent sans cesse : l’un indique le nombre de pratiquants de Falun Gong torturés à mort depuis le début de la persécution en juillet 1999, et l’autre, le nombre de jours écoulés depuis le début de la vigile.
«Par cette vitrine, cet emplacement, de plus en plus de Canadiens ont pu savoir qu’un génocide se déroule en Chine», estime Christine Cao, coordonnatrice des alternances de quarts devant le consulat chinois.
«C’est également [un site] que les touristes chinois peuvent voir lorsqu’ils viennent à Vancouver, ce qui est très important, car ce qu’ils peuvent voir et entendre à cet endroit, ils ne peuvent le voir ni l’entendre en Chine.»
Toutefois, la protestation de longue haleine pourrait maintenant être compromise. En raison d’un règlement municipal appliqué par la Ville de Vancouver, qui interdit les structures établies sans permis sur les propriétés privées, les participants ont reçu l’ordre de retirer l’abri et les panneaux en août 2006.
Les pratiquants de Falun Gong ont contesté cette décision, affirmant avoir obtenu une permission verbale initiale de la Ville pour tenir une vigile permanente. La cause sera entendue pendant sept jours, dès le 3 novembre, à la Cour suprême de la Colombie-Britannique.
Me Clive Ansley, un avocat de l’équipe juridique représentant le Falun Gong, soutient que l’argument de la Ville – selon lequel le site de vigile a duré assez longtemps et qu’il est temps d’y mettre fin – n’a pas de poids.
«Je crois que ce qui est significatif à propos de cette protestation, c’est que le génocide se poursuit, les prélèvements d’organes se poursuivent, la torture se poursuit encore en Chine. Donc, par définition, les protestations n’ont pas duré encore assez longtemps. Jusqu’à ce que la torture cesse, jusqu’à ce que les prélèvements d’organes forcés cessent, jusqu’à ce que le génocide cesse, la protestation doit se poursuivre, elle doit rester là.»
Selon les affirmations de Me Ansley, il n’y a aucun doute que la pression venant du consulat chinois a joué un grand rôle dans la décision de la Ville d’ordonner le retrait de cet emplacement de protestation.
«Il n’y a absolument aucun doute que le consul général à Vancouver et l’ambassade à Ottawa ont utilisé la totalité des tactiques, ils ont entrepris toutes les actions possibles pour faire pression sur les politiciens canadiens afin de mettre fin à cette vigile», explique-t-il.
«Et nous savons que lorsque l’ex-consul général à Vancouver a quitté son poste, il a été cité par le Singtao Daily pour avoir dit que son plus grand regret était de ne pas avoir réussi à retirer le site de protestation du Falun Gong malgré toute la pression qu’il avait mis sur les responsables municipaux de Vancouver.»
De son côté, la Ville de Vancouver n’a pas fait de commentaire parce que le cas est actuellement devant la cour.
Lors d’une visite à Vancouver en 2007, Chen Yonglin, un ex-diplomate du consulat chinois de Sydney, avait averti que les espions chinois et les organisations de façade sont répandus au Canada, incluant celles qui ciblent les groupes persécutés comme le Falun Gong par le régime communiste en Chine.
M. Chen a fait défection et demandé l’asile politique à l’Australie en mai 2005, déclarant qu’il ne voulait plus surveiller le Falun Gong et les groupes dissidents. Après son coup d’éclat, lui-même a été traqué, surveillé par caméra vidéo et sa vie a été menacée, selon des reportages médias.
Le Falun Gong est une discipline spirituelle qui incorpore les principes d’authenticité, de compassion et de tolérance. Il a été banni par le Parti communiste chinois en raison de son immense popularité en Chine.
Les pratiquants de Falun Gong canadiens ont plusieurs membres de leurs familles et des amis qui sont actuellement en détention et subissent des tortures dans les camps de travail forcé chinois.
«Dans cette persécution, chaque pratiquant de Falun Gong est une victime, il y a seulement l’ampleur et la forme qui changent», commente Virginia Gao, qui habite Vancouver depuis dix ans.
«Mes deux sœurs en Chine, Suming Gao et Qianming Gao, ont été kidnappées par la police dans la ville de Guangzhou le 15 avril dernier parce qu’elles pratiquent le Falun Gong. Elles ont été parmi les nombreuses personnes emprisonnées lors de la répression avant les Jeux olympiques.»
Sans aucune procédure légale, les sœurs de Virginia Gao ont été condamnées à un an et demi de travail forcé dans un camp quelque part à Guangzhou. Depuis leur arrestation, leur père de 83 ans, qui souffre de haute pression et d’autres problèmes de santé, est maintenant seul et sans soins à son domicile.
Jesse Nuytten est un des nombreux pratiquants qui, quelle que soit la température, effectuent des quarts au site de protestation. Selon lui, comme le Canada et la Chine sont de grands partenaires commerciaux et que Vancouver et Guangzhou sont des villes-sœurs, il revient aux Canadiens de «faire entendre leur voix».
«Beaucoup de Canadiens sont préoccupés par ce qui se passe à travers le monde. Ce n’est pas parce qu’il se passe quelque chose très loin d’ici que ça ne nous affecte pas au Canada. Nous ne sommes pas en Chine, mais il y a beaucoup de Chinois ici à Vancouver.»
Source : http://www.lagrandeepoque.com/LGE/content/view/5258/104/
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