Mais, alors, d'où viennent les organes, si les hôpitaux se disent 'non qualifiés' pour accepter les dons, sans autre indication ? (capture d'écran du site du journal Qi Lu) |
L’inquiétude grandit quant à l’origine des milliers de greffes faites en Chine chaque année.
Un article publié le 4 avril dans le journal du soir Qi Lu, dans la province de Shandong à l’Est de la Chine, a fait parler de lui en circulant sur internet. Il rapporte qu’un jeune homme travaillant de manière temporaire à Jinan avait décidé de donner ses cornées après avoir appris qu’il souffrait d’une maladie rénale très grave. Mais plusieurs grands hôpitaux de la région ont dit ne pas être «qualifiés» pour accepter les dons. Un responsable du service d’ophtalmologie de l’hôpital de Jinan a même mentionné qu’aucune cornée utilisée par son service ne provenait de dons.
Ce reportage ravive les inquiétudes sur l’origine des organes utilisés pour les greffes en Chine. Depuis que des témoins ont rapporté le 9 mars 2006 que des organes étaient prélevés sur des gens pratiquant le Falun Gong alors qu’ils étaient encore vivants dans un hôpital de Sujiatun à Shenyang au Nord ouest de la Chine, Pékin a été de plus en plus confronté à des plaintes sur l’origine des organes utilisés pour les greffes dans le pays. Les autorités chinoises continuent à prétendre que les organes proviennent principalement de dons ou de condamnés à mort, mais le journal du Soir Qi Lu jette un nouveau doute sur ces affirmations.
Dr Wang Wenyi, médecin à l’hôpital du Mount Sinai à New-York se consacre depuis longtemps aux enquêtes sur les prélèvements d’organes à vif par le régime chinois sur des pratiquants de Falun Gong.
Elle a fait remarquer que pour masquer ces atrocités, le régime chinois a menti à plusieurs reprises. Interrogé sur l’origine des organes fournis en Chine, le régime a déclaré au début qu’ils provenaient de dons, puis il a admis plus tard qu’ils étaient prélevés sur des condamnés à mort. Mais les quantités importantes d’organes utilisés pour les greffes de ces dernières années, ainsi que la rapidité avec laquelle on peut obtenir une greffe compatible, montrent l’existence d’une banque d’organes constituée par des personnes vivantes et emprisonnées en attendant d’être «utilisées».
Le reportage du journal Qi Lu détaille le cas de Wei Linying, jeune homme de 29 ans qui travaille temporairement à Jinan. Ayant appris en février qu’il souffrait d’une grave maladie des reins, Wei a décidé de faire don de ses cornées après sa mort. Afin de l’aider à trouver un lieu pour faire ce don, des membres de sa famille sont allés à Jinan demander de l’aide à un journaliste de Qi Lu.
Le 4 avril après-midi, le journaliste a appelé la branche municipale de Jinan et les branches provinciale et municipale de la Croix-Rouge en Chine, l’hôpital ophtalmologique de Shandong et l’hôpital central de Jinan. Toutes ces institutions médicales ont répondu qu’elles «ne pouvaient pas» accepter de dons d’organes.
Le sinologue Zhang Jielian confirme que la situation de la province de Shandong est semblable à celle de toute la Chine. En raison de traditions ancestrales, les Chinois n’ont pas l’habitude de donner leurs organes; il n’existe aucun programme de dons d’organes dans le pays. Les dons d’organes ne sont pas une source plausible de greffes en Chine.
Le 7 novembre 2005, lors d’une réunion de l’Organisation Mondiale de la Santé à Manille, le ministre chinois adjoint à la Santé, Huang Jiefu, a reconnu que le régime chinois communiste prélevait les organes des condamnés à mort. C’était le premier aveu en public du régime sur cette pratique.
Le 9 mars 2006, les prélèvements d’organes sur des pratiquants de Falun Gong encore vivants au camp de Sujiatun à Shenyang ont été dévoilés. Face au choc et à la condamnation de la communauté internationale, le régime chinois est resté silencieux pendant vingt jours avant que le porte-parole aux Affaires étrangères du régime, Qin Gang, finisse par nier ces allégations, prétextant que toutes les greffes d’organes étaient légales et que les donneurs étaient consentants. Qin a prétendu que la plupart des organes provenaient de dons ou de victimes d’accidents.
En novembre 2006, Huang Jiefu a répété lors d’une réunion à Guangzhou que la plupart des organes greffés en Chine provenaient de condamnés à mort.
Lors d’une interview à la BBC, le 1er novembre 2007, le porte-parole du ministère de la Santé Mao Qunan a répété que «la plupart des organes transplantés provenaient de criminels condamnés à mort.»
Le 20 avril 2006, le Dr Wang Wenyi, qui a protesté à la Maison Blanche lors de la visite d’État du président chinois Hu Jintao, a déclaré que la quantité d’organes prélevés sur les condamnés à mort est très inférieure au nombre réel de greffes d’organes et ne peut pas expliquer non plus comment la compatibilité des organes peut être établie si rapidement. Elle a ajouté que l’explication du régime qui consiste à dire que les organes greffés proviennent de condamnés à mort ne sert qu’à détourner l’attention du public du vaste trafic d’organes prélevés à vif sur les gens du Falun Gong.
Selon le Dr Wang, dès que les patients étrangers reçoivent une notification des hôpitaux chinois et effectuent le paiement, l’opération peut avoir lieu en moins de trois jours. Dans la plupart des cas, les patients reçoivent les organes en moins d’une semaine. Et donc un «criminel» — dont le sang et les tissus sont compatibles — serait donc exécuté juste quelques jours avant, et serait consentant pour donner ses organes.
Le Dr Wang pense qu’il n’y a qu’une seule possibilité pour expliquer ces coïncidences — il existe une banque d’organes en Chine où des donneurs en vie, dont le sang et les tissus ont été examinés et enregistrés au préalable, sont à disposition dès qu’un patient en attente de greffe paie le prix nécessaire.
En référence aux données officielles du régime chinois qui mentionne 90.000 greffes d’organes menées avant 2005, le Dr Wang estime que 41.500 greffes ont dû avoir lieu entre 2000 et 2005. Cependant ce nombre est très supérieur au nombre de criminels exécutés en Chine durant cette période. Sans autre explication logique, la seule source d’organes possible provient de la population importante des Falun Gong qui sont incarcérés depuis ces huit dernières années, et dont on n’a plus eu de nouvelles depuis leur arrestation.
Un groupe d’enquête indépendant a publié deux rapports en 2006, fournissant des preuves suffisantes montrant qu’il existe bien de tels actes atroces commis «tel qu’il n’y en a jamais eu sur terre».
Dans un rapport de l’Organisation Internationale d’Investigation sur la Persécution du Falun Gong (WOIPFG) fin 2007, plusieurs fonctionnaires chinois ont été interviewés, et notamment le coordinateur de l’approvisionnement en reins de l’Hôpital 307 de l’Armée de Libération du Peuple à Pékin, le chef et le clerc de notaire à la Cour criminelle No 1 de la Cour intermédiaire du Peuple à Jinzhou, et le chirurgien en charge des greffes de reins à l’Hôpital du Peuple de Guangxi. Les témoignages recueillis auprès d’eux indiquent qu’un vaste programme de prélèvement d’organes sur des gens pratiquant le Falun Gong a lieu actuellement en Chine.
Source : http://www.lagrandeepoque.com/LGE/content/view/4028/105/
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