Par Mikkel Dalu
Il y a un bâtiment quon laisse vide dans le camp de travail de Tuanhe, de sorte que personne aux alentours ne puisse entendre ce qui sy passe. Zhao Ming sait parfaitement ce qui va arriver en entrant dans la pièce. Six officiers de police se tiennent en face de lui, chacun avec un bâton de 50 cm, qui donne une sérieuse décharge électrique. Sur le sol de ciment gris est posé une planche sur laquelle on attache la tête, les mains, les pieds et les hanches. Cest la nuit et Zhao Ming est tenu éveillé depuis deux jours par les coups, les coups de pieds et leau froide.
La pièce est pleine des craquements sonores des bâtons électriques, quand le voltage des pôles électriques jaillit sur la tête, le cou, les épaules, lestomac et les jambes de Zhao Ming. Mais aucun son ne vient de Zhao Ming qui a décidé daffronter les longues heures de malfaisance avec autant de calme que possible.
« Un des officiers était très « habile ». Il pouvait contrôler deux bâtons électriques sur ma poitrine, donc tout explosait presque et sentait électrocuté. Ma bouche est devenue sèche, ma respiration très rapide et une jambe avait des spasmes. Jai pensé que si je pouvais mourir, ce serait beaucoup mieux. « Plus facile que de faire cette expérience là » dit Zhao Ming.
Cétait il y a sept mois. Maintenant ce chinois de 31ans est à Copenhague racontant ses 22 mois de long séjour dans les camps de travail chinois. La torture a allumé une étincelle qui jette la lumière sur les violations des droits de lhomme à laquelle sont exposés les pratiquants de Falun Gong en Chine. La rencontre entre les pays européens et asiatiques de ces dernières semaines était un lieu évident.
Actuellement Zhao Ming ne veut que mener sa vie en bonne personne, et il a entrepris le combat contre le système chinois, parce que le Falun Gong est le plus important dans sa vie.
Le Falun Gong est pour moi la vérité de ma vie. Nous nous efforçons dêtre de bonnes personnes Le Falun Gong na pas de message politique. Nous vivons selon les principes de Vérité, de compassion et de tolérance » dit-il.
Remettre son passeport
Zhao Ming est né et a été élevé dans la ville de Changchun, à 850 kilomètres au nord ouest de Beijing. Il a fait de bonnes études et à lâge de 22 ans était diplômé dune des meilleures universités de Chine avec une maîtrise en science informatique. Après quoi, il a passé cinq ans dans une entreprise de logiciels avant de partir pour lIrlande en mars 1999 poursuivre ses études dans une université Irlandaise.
Cétait pendant les vacances de Noël en 1999 quil est entré dans la tanière du communisme et a rempli un dossier de doléance contre les autorités. Il est entré dans un des « bureaux dappel » officiels à Beijing, où les chinois peuvent se plaindre à létat de la manière dont ils sont traités. Zhao Ming y est venu se plaindre de linterdiction du Falun Gong en mai 1999, [la date est en fait juillet 1999] et que depuis les autorités ont persécuté les pratiquants du mouvement de méditation.
Il a volontairement remis son passeport et sa carte didentité afin dobtenir les formulaires de plainte.
Après quelques heures on la envoyé pour être interrogé, où pour la première fois il a eu un avant-goût de ce qui lattendait les deux prochaines années. Il a été battu sur la tête et projeté dans la pièce par les officiers de police, qui étaient très excités en me frappant. «Jai sans cesse essayé dexpliquer que je navais rien fait dillégal, et que cétait eux qui commettaient un crime en me battant, mais sans résultat bien sûr », dit Zhao Ming.
Après linterrogatoire on la mis dans un train retournant chez lui. Là dautres interrogatoires ont suivi avant quil ne soir relâché sans son passeport. Maintenant il ne pouvait plus retourner en Irlande et a fini par aller à Beijing, où il distribuait des tracts à propos du Falun Gong dans les rues.
Sans jamais aucun jugement
Ce quil a continué à faire, jusquà la nuit du 3 mai 2000, où il était assis avec quatre autres pratiquants de Falun Gong dans la salle dun collège. Soudain, huit policiers se sont précipités dans la pièce et ont mis chaque pratiquant dans une voiture de police différente. Au poste on lui a dit quil était arrêté pour avoir « perturbé lordre social ».
Un nombre du brutales interrogations a suivi, et après un mois, lorsque Zhao Ming grève de la faim de 18 jours, on lui a dit quil allait être envoyé dans un camp de travail. Il ny avait aucun procès ni condamnation. Selon Zhao Ming envoyer des gens dans les camps de travail en Chine est une décision administrative.
Il a fini dans le camp de travail de Tuanhe, qui est notoire pour ses programmes de lavage de cerveaux. Le camp qui contient environ 1000 prisonniers est situé dans une des banlieues de Beijing. Zhao Ming a été forcé dy participer aux « enseignements » des pratiquants de Falun Gong. Ils doivent regarder des vidéos anti-Falun Gong et lire à haute voix des livres anti-Falun Gong, qui seront discutés avec les gardes. Souvent jusquà 3 ou 4 heures du matin, ce qui signifie que Zhao Ming navait que quelques heures à dormir chaque nuit pendant de longues périodes de temps.
Le lavage de cerveaux était suivi par épisodes au cours desquels, Zhao Ming, à la requête des gardes, était roué de coups par les détenus. Une fois il a été frappé par dix dentre eux et na pas pu marcher pendant cinq jours. On la aussi forcé à rester debout ou accroupi pendant de nombreuses heures. Ceci, ajouté à la torture électrique, a provoqué des atteintes persistantes. Ses jambes sont engourdies des hanches jus quen bas et il ne sent pas sil porte ou non chaussures et chaussettes.
Prisonnier mental
En Irlande, il y a une attention croissante à ce cas, et Zhao Ming a été relâché en mars cette année grâce à la pression internationale, dont parmi dautres, le Premier Ministre Irlandais. Peu après son retour en Irlande, bien quil soit physiquement libre, il est encore mentalement prisonnier. Pendant la torture électrique dans le bâtiment de Tuanhe en mars 2002, Zhao Ming a craqué et a signé des papiers dénonçant le Falun Gong.
Je le regrette maintenant, mais ma pensée nétait pas claire et je sentais que je ne survivrais pas longtemps à la torture. Cest une violation mentale pour me faire signer. En fait cest pire que la violence physique, parce que je vis maintenant avec la conscience que jai signé quelque chose sans en avoir lintention. Mon âme ne sera pas entière avant que ces papiers ne disparaissent », dit Zhao Ming, qui espère que les Danois comprendront le Falun Gong.
En occident certaines personnes pensent que nous sommes maltraités en Chine parce que nous avons fait quelque chose de mal. Cela ne semble pas rationnel que jai été soumis à la torture pour rien. Mais le système chinois nest pas rationnel.
Published : Sunday, 6 October 2002
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