17-02-2008
Danse Mandchoue |
En chinois, le caractère musique contient le mot médecine. Dans l’ancien temps la musique était utilisée pour soigner ou rester en bonne santé. C’est ce que l’on apprend sur le site de la troupe des Arts divins ( www.bestchineseshows.com/paris) qui met à la disposition des internautes une mine de contes, légendes et récits sur la musique, la danse et les arts traditionnels chinois de la scène.
LA PASSION DU ERHU EN CADEAU AU PEUPLE CHINOIS
La reine du erhu dans le Spectacle du Nouvel An chinois est un petit bout de femme qui se prénomme Qi Xiaochun. Etant enfant en Chine, pour ne pas déranger les voisins, son père l’emmenait pratiquer le erhu dans le parc à côté de chez eux. Tous les jours et par tous les temps. Elle raconte qu’en hiver, malgré ses doigts gelés, elle devait continuer à faire ses gammes sur l’instrument à deux cordes sous l’œil à la fois autoritaire et bienveillant de son père.
Ayant souffert lui-même de voir la culture millénaire de son pays détruite en quelques années sous la révolution culturelle communiste, cet homme « noble » qu’elle admire avait à cœur de transmettre les connaissances musicales qu’il avait reçues de ses maîtres, pour qu’elles ne meurent pas. « Il voulait que j’hérite du cœur et de l’âme des arts chinois et que j’utilise la musique pour redonner l’espoir, la joie et la force intérieure à ceux qui aspirent à la lumière et à la beauté en dépit de conditions de vie difficiles. »
Elle se souvient: « En pratiquant, nous étions souvent entourés d’une foule de gens, jeunes et âgés, hommes et femmes, qui regardaient, écoutaient avec attention pendant des heures, hochant la tête, tapant du pied en rythme. La musique devenait le seul moyen d’exprimer leurs émotions et leurs sentiments – c’était un vrai luxe pour les gens de l’époque. » Malgré la rigueur de cet entraînement, Xiaochun remercie son père de l’avoir ainsi formée à ce vieil instrument qui lui permet aujourd’hui de faire entendre aux Chinois l’essence perdue de leur culture.
DES COSTUMES HÉRITÉS DES EMPEREURS DE CHINE
Costumière en chef du spectacle de NTDTV, Li Fanhong s’est attachée à retrouver les costumes des dynasties les plus rayonnantes de l’histoire de Chine, telles que la dynastie Tang.
Le plus difficile, selon elle, a été de dessiner et fabriquer des costumes à la fois fidèles historiquement et suffisamment souples et bien coupés pour épouser les mouvements des danseuses sans se déchirer. Défi d’autant plus grand à relever que ces costumes vont faire le tour du monde et être portés par les danseuses pendant plus de 120 représentations dans les 60 villes de la tournée 2008.
Une équipe spéciale est ainsi dédiée à la gestion de ces costumes, véritables bijoux qui portent chacun un numéro. On imagine toute la difficulté que cela représente quand on sait que certains tableaux nécessitent que les danseuses changent de costumes à quatre reprises!
L’ORIGINE DES COSTUMES
Posant ses ciseaux et ses patrons la costumière s’est plongée dans les livres anciens et notamment L’histoire des vêtements chinois qui est le fruit des recherches archéologiques d’une équipe de scientifiques universitaire de Shanghai.
Une autre source, plus directe, des patrons de la costumière, a été les fresques des grottes de Dunhuang, un des trésors de la culture chinoise. Depuis les dynasties du Sud et du Nord, jusqu’à la dynastie Tang, des peintures ont été ajoutées à chaque période historique et la plupart des vêtements des personnages représentaient la tenue vestimentaire typique de chaque période historique. En dehors des grottes de Dunhuang, les costumes sont aussi décrits sur des sculptures, des gravures de jade, des ustensiles de la vie courante d’autrefois.
Grâce aux recherches minutieuses de sa costumière en chef, la troupe des Arts divins fait revivre des trésors oubliés du patrimoine culturel de Chine.
L’ÉLÉGANCE TANG
Si l’idéologie au pouvoir en Chine actuellement dresse un portrait dégradant de la dynastie Tang, la réalité historique témoigne au contraire d’une période florissante à différents égards.
En se penchant sur les œuvres de l’époque, on observe que la poésie de la période Tang et la littérature étaient pleines d’imagination, les Chinois étaient ouverts d’esprit et leurs vêtements étaient à leur image : amples et ouverts. L’habillement à l’époque Tang a également été influencé par des cultures voisines venant des régions de l’Ouest, d’Inde et autres pays asiatiques; les motifs perses étaient également très populaires à l’époque.
Tel qu’on peut le voir dans certains numéros du spectacle, les vêtements de femmes avaient le plus souvent des manches ouvertes et amples. La tunique extérieure était transparente, les vêtements de dessous étaient décolletés. La variété des coiffures était étonnante pour une même dynastie; les cheveux très longs des femmes pouvaient traîner par terre.
En recréant le style vestimentaire et les coiffures des plus belles dynasties chinoises le Spectacle du Nouvel An chinois parvient à dérouler devant le public une véritable fresque historique vivante.
DES ARTISTES MUS PAR UNE PASSION COMMUNE
Face au vide culturel et spirituel dont souffre la Chine depuis l’accession au pouvoir de l’idéologie en place, la troupe des Arts divins a été fondée en 2006 pour tenter de rendre aux Chinois – et à l’humanité – les trésors perdus de la culture chinoise ancestrale.
Sans doute y avait-il une réelle soif pour ce genre de spectacle puisque dès 2007, un an plus tard, la troupe faisait salle comble dans 30 villes du monde devant un public de 200.000 personnes au total dans les plus grandes salles de spectacle de New York à Taipei en passant par Paris.
Depuis, leur succès et la récurrence annuelle du Spectacle du Nouvel An chinois mobilisent la troupe à temps plein toute l’année. Entre deux tournées, à peine le temps de s’entraîner, de recruter de nouveaux danseurs et de préparer de nouveaux numéros, et c’est déjà une nouvelle tournée qui commence. « Cette année 2008, il a fallu former plus de 80 danseurs et constituer deux troupes différentes qui voyagent séparément pour réussir à couvrir les 60 villes de la tournée en l’espace de quelques mois », dit M. Zhaozhen, l’un des organisateurs à Paris.
« La grâce et la féminité des danseuses est divinement complétée par les prouesses acrobatiques des hommes selon le principe taoïste de l’harmonie entre le yin et le yang. La variété et le contraste des mouvements permettent de mettre en scène les plus grandes légendes qui ont tissé les 5.000 ans d’histoire de la Chine », poursuit M. Zhaozhen. Il est vrai que tous les ingrédients artistiques de la réussite sont là pour former un tableau parfait qui nous renvoie à l’harmonie entre la nature, l’homme et l’univers.
Source :http://www.lagrandeepoque.com/LGE/content/view/3555/104/
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