Sous le concept de "un pays, deux systèmes" de Beijing, ce qui différencie la SAR(Région Administrative Spéciale) de Hong Kong du continent ce sont lautorité de la loi et les libertés dont jouit sa population. Ceci a amené certaines personnes malavisées à prétendre que Hong Kong navait pas besoin de la démocratie, les habitants pouvant y jouir de libertés soutenues par un système légal et judiciaire indépendant.
Cette présomption a été sérieusement mise à lépreuve dans la saga du droit au domicile en 1999, quand ladministration du Chef Exécutif Tung Chee-hwa a cherché une interprétation de la Loi de Référence, la mini-constitution de la SAR, depuis Beijing, retournant le verdict dAppel final du Tribunal qui a statué que les enfants nés sur le continent avaient le droit de vivre en SAR.
Comparé aux affaires de droit de domicile, le procès des adeptes du Falun Gong est encore plus explosif. Le précédent était une bataille entre la SAR et les autorités du continent mais celui-ci a des ramifications internationales beaucoup plus vastes.
Cest parce que, malgré que le Falun Gong ait été qualifié de (terme calomnieux utilisé par le régime de Jiang] sur le continent et y soit interdit, il est libre dopérer en SAR. De plus, le Falun Gong a des défenseurs dans de nombreux pays, qui ont obtenu que leurs gouvernements respectifs interviennent.
Par conséquent, lorsque le verdict des 16 membres accusés dobstruction de la voie publique a été rendu par le Magistrat Symon Wong Yu-Wing au Tribunal occidental jeudi dernier, des représentants dun certain nombre de consulats étaient dans la salle daudience.
Les accusés ont été arrêtés le 14 mars lors dune protestation à lextérieur du Bureau de Liaison de Beijing dans le secteur occidental. Ils ont déployé une grande banderole appelant le Président Jiang Zemin à arrêter les massacres des adeptes du Falun Gong.
Les accusés ont également été trouvés coupables et condamné à 1.300 $ pour obstruction. Des 16 personnes, 11 étaient de Hong Kong, quatre de Suisse et une de Nouvelle Zélande. Le Falun Gong a fait appel.
Après que le verdict ait été rendu, un représentant dun des consulats ma demandé si je pensais que cétait un procès équitable et si javais confiance dans le système judiciaire. Jai répondu laconiquement, nous verrons. Il ny a pas de doute que le procès était politiquement motivé et je ne pense pas que les 16 personnes auraient du être poursuivies. Le trottoir devant le bureau de liaison est large et il est peu fréquenté, par conséquent un petit groupe de manifestants pacifiques mais persistants ne devrait causer aucune gêne, sans parler dobstruction.
Les adeptes du Falun Gong étaient des manifestants paisibles. Ils ne semblent pas avoir causé dobstruction à quiconque, mais étaient insupportables aux yeux du gouvernement central. Les traîner au tribunal a terni la réputation de Hong Kong et est un signal que les autorités en ont après ceux qui ont des points de vue dissidents, particulièrement ceux visés par Beijing.
Il semble clair que le gouvernement de la SAR a subi la pression de Beijing pour sattaquer au Falun Gong. Toutefois si le « un pays, deux systèmes » doit demeurer intact, ladministration de Tung doit avoir le courage de repousser une telle interférence. Tant que les adeptes du Falun Gong sont libes dopérer dans la SAR , on peut toujours prétendre quil y a une distinction entre Hong Kong et le continent.
Ces dernières années, le Conseil Législatif a reçu quantité de plaintes du Falun Gong. Jétais un des membres responsables de les traiter. Une delles concernait de
ses adeptes par les services gouvernementaux alors quils manifestaient devant le Bureau de Liaison Central. Tous essayaient de repousser le Falun Gong loin de lentrée du bureau.
Une autre concernait leur incapacité à obtenir un endroit pour y tenir une conférence. A cause de la sensibilité politique du Falun Gong, de nombreux hôtels et dorganisations commerciales refusaient de leur louer un lieu. Donc ils devaient aller voir le gouvernement, qui contrôle de nombreuses salles de conférence et auditorium de la communauté.Malheureusement le gouvernement était incapable de les aider. La raison donnée était que les organisations ayant à voir avec les divertissements et la culture ont un plus haute priorité que le Falun Gong.
Lors des rencontres des législateurs avec les services
du gouvernement pour discuter des plaintes du Falun Gong, jai plusieurs fois dit aux fonctionnaires présents quils ne devaient pas se laisser manipuler à attaquer les ennemis politiques de ladministration, autrement ce serait un triste jour pour Hong Kong.
Je ne suis pas adepte du Falun Gong mais jai toujours été stupéfaite par la persistance de leurs adhérents. En ce qui me concerne, tant quils nenfreignent pas la loi, on devrait les laisser opérer librement. Il est profondément regrettable quils aient été dans le collimateur de différents départements du gouvernement.
Ce qui perturbe particulièrement la SAR et les autorités centrales à propos du Falun Gong sont leurs défenseurs étrangers. A de nombreuses occasions, le gouvernement de la SAR a été accusé dempêcher leurs adeptes dentrer à Hong Kong.
Des fonctionnaires seniors du continent ont dit que lorsque Hong Kong décrétera une législation sur lArticle 23 de la Loi de Référence concernant la subversion, la sécession, la sédition et la trahison, les liens du Falun Gong avec leurs défenseurs outremer seront affectés.
Jai dit au Secrétaire pour la Sécurité, Regina Ip Lau Suk-Yee, que tant que le Falun Gong opère légalement, on devrait les laisser tranquilles.Le procès de leurs 16 adeptes a montré que je suis peut-être trop naïve. Dans les analyses finales, il revient au système judiciaire de défendre les libertés de la population. Jespère que nos tribunaux ny manqueront pas.
Emily Lau Wai-hing est législatrice et membre de The Frontier
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