Epoch Times équipe de Sydney,
le 16 août 2006
Une conférence concernant le rapport sur les allégations de collecte d’organes de pratiquants de Falun Gong en Chine a eu lieu au Parlement australien mercredi 16 août.
L’ancien Secrétaire d’Etat, David Kilgour, et Edward Mc Millan-Scott, Vice-Président du Parlement européen étaient les principaux intervenants. L’événement était présidé par M. Chris Bowen député du Labor Party.
Chris Bowen, député du Labor Party australien : Cette conférence est organisée avant tout pour permettre à nos deux invités de s’adresser aux médias australiens.
Des allégations de récolte d’organes circulent depuis déjà un bon moment, et nombre d’entre nous qui sommes concernés par ces allégations avons recherché une vérification indépendante pour soutenir les allégations et la communauté mondiale est très reconnaissante à David Kilgour et David Matas qui ont de leur propre initiative entrepris cette enquête indépendante.
David Kilgour, juste à ma gauche, est un ancien Secrétaire d’Etat pour les Affaires d’Asie Pacifique au Canada, et a servi au Parlement canadien pendant 26 ans, ce qui en fait un des plus anciens membres du Parlement du Canada. David est venu à mon invitation et à celle des pratiquants de Falun Gong pour parler de ce rapport en Australie.
Nous avons également parmi nous Edward McMillan-Scott, Vice-Président du Parlement européen, là encore un des plus anciens membres du Parlement européen et quelqu’un à la longue expérience et expertise dans le domaine des affaires chinoise et Edward a lui aussi certaines expériences tout à fait personnelles des événements en Chine et je suis sûr qu’il les partagera avec nous aujourd’hui, et à côté d’Edward, nous avons Chen Hong, ancienne prisonnière en Chine, et pratiquante de Falun Gong qui peut aussi parler de ses expériences.
A présent il est juste de dire que le rapport de David Kilgour et de David Matas, qui n’a pas pu venir en Australie, ne prétend pas prouver les allégations, ce qu’il fait est de fournir des témoignages très contraignants, et prouver selon moi qu’il y a là une affaire à laquelle le gouvernement chinois doit répondre.
Il prouve que les allégations sont appuyées par un corps significatif de témoignages, qu’elles méritent une enquête bien plus poussée, et que le gouvernement chinois pourrait traiter cela très rapidement et très facilement en ouvrant le pays aux enquêteurs, afin qu’ils prouvent ou réfutent les allégations, ce qu’ils n’ont pas été disposés à faire.
Et le rapport par DK et DM est très bouleversant, et il est très contraignant, et j’aimerais personnellement les remercier tous les deux pour les efforts qu’ils ont entrepris, et en particulier David et Edward pour être venus de l’autre bout du monde, en Australie, pour informer sur cette affaire très perturbante, et naturellement, si elle s’avère vraie, ce sera une forme de mal encore inconnue sur cette planète, d’une sorte que nous n’avons pas vue ces 60 dernières années, et ce sera quelque chose de vraiment très inquiétant, ces allégations sont presque incroyables, mais malheureusement nous avons des preuves pour les soutenir.
A ma droite, il y a aussi Peter Westmore, Président du National Civics Council.
David Kilgour: M. Matas et moi-même avons conclu après avoir considéré dix-huit corps de preuves différentes, vous pouvez dire je n’aime pas celle-ci des 18 où je n’aime pas celle-là des 18, mais lorsque vous aurez lu les 18 en entier, je dirais que n’importe quel jury, ou n’importe quel groupe d’hommes ou de femmes en Australie, ou au Canada, où même en Grande-Bretagne, si je puis dire, trouvera qu’il y a une affaire à élucider, et nous avons conclu que cette récolte d’organes de prisonniers de conscience du Falun Gong se poursuit, à une grande échelle dans toute la Chine. Il y a des centaines d’hôpitaux et de centres de détention en Chine.
Les conversations qui ont été tenues sont pour 15 d’entre elles citées dans l’appendice, appendice 14 si vous les avez lues …. à vous faire dresser les cheveux sur la tête, pensez que des êtres humains peuvent parler d’autres êtres humains comme s’ils étaient autant de bétail dans un enclos attendant d’être abattu sur demande.
Nous ne savions pas que nous allions découvrir ce genre de choses quand nous avons commencé, franchement nous avons été sidérés que toutes ces données fussent déjà disponibles pour les gens passant les appels téléphoniques, les sites Internets, nous en parlons dans le rapport. Il y en a une qui vise les étrangers, et elle est en six langues, et elle dit plus ou moins, venez et nous aurons des fournisseurs de viscères pour vous immédiatement – et qu’est-ce que cela signifie – et ils parlent d’une semaine, et si cet organe ne marche pas, nous en aurons un autre en une semaine.
Combien de temps devez vous attendre pour un rein, un foie ou un coeur en Australie ou au Canada ? Bien plus longtemps qu’une semaine.
La personne qui franchement vous touchera le plus est une ancienne prisonnière, Chen Hong et veuillez noter qu’aucun des prisonniers auxquels nous avons parlé ne s’était jamais retrouvé devant la justice, tout ça est le fait de la police.
Je pense à une autre personne, un cas très similaire, qui a été arrêtée trois fois, n’a jamais été devant un juge auparavant, mais à qui la police a simplement dit vous allez là, pas de condamnation, aucune sorte d’audition. Elle a été examinée, comme vous allez l’entendre dans un moment, tous les pratiquants de Falun Gong ont eu un check up médical, mais je vais la laisser parler.
Je suis profondément reconnaissant à Edward Mc Millan-Scott pour être venu, pour nous donner deux semaines de son temps libre, c’était son anniversaire hier, et avoir pris un avion pour l’Australie, il vous dira ce qu’il a vu et entendu dernièrement, donc nous concluons que cela a bien lieu, à une grande échelle, cela doit cesser, la fenêtre de l’opportunité, Mesdames et Messieurs, ce sont les Jeux Olympiques 2008.
La Chine nous écoute tous, j’espère, donc que si l’Australie et les australiens en général, et le reste du monde, dit que ceci ne sera pas toléré, et si le gouvernement de la Chine et ses institutions continue à faire cela, nous reconsidérerons notre position quant aux Jeux, nous n’avons pas appelé au boycott dans nos recommandations, mais si cela ne cesse pas, très très rapidement, j’espère que beaucoup de pays, y compris celui-ci et le Canada, considérerons l’appel à une telle chose, 18 recommandations à l’appui, certaines d’entre elles je pense seront plus faciles à appliquer que d’autres, par exemple, ce dont nous parlons est un crime contre l’humanité. Cela doit cesser immédiatement, et les autorités en Chine devraient mener des investigations criminelles pour de possibles poursuites. Les NU devraient initier une enquête sur cette question. C’est clairement une offense sous l’Article 3 de la Convention du Trafic de personnes.
Je pense que les médecins étrangers de la Chine devraient être interdits de conférences médicales, en particulier pour ceux impliqués dans ceci, et vous verrez dans la transcription que certains d’entre eux ont en fait des noms, ils ne devraient pas être autorisés à se rendre à des conférences en Australie ou au Canada ou n’ importe où ailleurs, et je pense que toutes les nations devraient considérer leurs lois contre le trafic d’organes et peut-être on devrait demander aux médecins de dénoncer un patient qui voudrait obtenir un organe en Chine.
Maintenant, et je termine, les gens disent, je vais aller chercher un organe d’un prisonnier exécuté en Chine, ceci se produit depuis des années, bien que le gouvernement n’ait commencé à l’admettre que l’an dernier. Mais comprenez je vous prie que selon toute vraisemblance, et nous nous référons aux 41 000 transferts d’organes inexplicables depuis environ 2000 , à peu près quand la guerre a été déclarée au Falun Gong, les gens vont en chine, compatibilité sur ordinateur, compatibilité sanguine, et toutes sortes de choses compatibles … quelqu’un est tué sur demande afin que M. Smith ou M. Jones puise avoir un nouveau rein et que c’est tout simplement effroyable.
Chris Bowen Labor MP australien, avec David Kilgour, un des auteurs du Rapport sur les allégations de récolte d’organes de pratiquants de Falun Gong en Chin (The Epoch Times) |
Edward McMillan-Scott: Merci Chris Bowen, vraiment, pour organiser cette rencontre, ainsi que Peter et son organisation, ainsi que les pratiquants de Falun Gong, qui ont facilité ma visite, et celle de David en Australie et en Nouvelle Zélande. Notre intention est de rencontrer des parlementaires comme vous-mêmes, ici en Nouvelle Zélande ainsi que des ONG, des media, et ceux intéressés par les rapports de prélèvement d’organes en particulier, mais aussi en général, par la manière dont le gouvernement chinois a réprimé ce groupe particulier de gens depuis 1999, ainsi que d’autres bien sûr.
Ma visite en Chine en mai sur une base de recherche des faits pour examiner ce qui avait été allégué, y compris beaucoup de discussions avec des ONG, telles qu’elles sont en Chine, avec des diplomates, et avec d’autres, ainsi qu’avec deux ex-prisonniers du Falun Gong, et moi-même en tant que membre de longue date du Parlement européen et du Comité des Affaires étrangères, je suis conscient de l’utilisation abusive des organes, si vous voulez, des organes de prisonniers, de prisonniers exécutés, mais au début de cette année, les rapports de récolte d’organes ou de compatibilité inversée qui sont arrivés de Chine, ont élevé ce commerce disgracieux à un nouveau niveau d’horreur, et j’étais pas conséquent intéressé à m’entretenir avec deux prisonniers, dont un n’avait pas connaissance de la récolte d’organe, bien que sa femme soit actuellement emprisonnée et tabassée pendant jusqu’à 20 heures consécutives, afin de l’ ‘encourager’ à renoncer à la pratique du Falun Gong.
D’un autre côté, l’autre prisonnier, un jeune homme dans la trentaine, Cao Dong, qui avait été guide touristique à Pékin, et qui était manifestement extrêmement nerveux à la rencontre, mais souhaitait continuer, m’a dit qu’il avait été emprisonnée pendant quatre ans dans le Nord Ouest de la Chine, pour sa pratique du Falun Gong. Et quand je lui ai demandé la nature de l’emprisonnement, il a dit que c’était particulièrement brutal pour les prisonniers du Falun Gong, ils étaient les victimes des autres prisonniers ainsi que du personnel de prison, et aussi , comme vous l’apprendrez, soumis à des examens sanguins, des tests d’urine etc, autrement dit ils étaient l’objet d’examens médicaux auxquels n’étaient pas soumis les autres prisonniers. Malgré qu’il ait dit que les bouddhistes tibétains étaient aussi cruellement traités mais qu’ils n’étaient pas soumis aux examens médicaux.
De plus lorsque je l’ai interrogé à propos de la récolte d’organes, il a dit, et il n’était pas préparé à cela, il a dit que son meilleur ami avait disparu un soir de la prison ( de sa cellule), et qu’il avait par la suite vu le corps de son ami avec des trous, où présumait-il les organes avaient été retirés, mais il ne savait pas pourquoi.
Cao Dong et moi-même nous sommes rencontrés le 21 mai, et il a été arrêté après la rencontre et il est encore détenu, et bien que je m’occupe en général des droits de l’homme dans le monde, et en particulier en Chine, et plus particulièrement pour les gens qui pratiquent le Falun Gong, une de mes principales motivations en venant en Australie et en Nouvelle Zélande est que Cao Dong est toujours en détention, en dépit des protestations du régime chinois, et je crois que même une personne qui a eu son corps utilisé pour la récolte d’organes, constitue un crime majeur.
Je regrette de dire que je suis convaincu que c’est une pratique largement répandue en Chine. A Hong Kong, j’ai rencontré un ami de ma famille qui est un journaliste, et il a dit : « oui, un ami à moi avait besoin d’un nouveau foie, il a appelé l’hôpital à Shenzhen, et ils ont dit oui, venez la semaine prochaine, il n’y a pas de problème ».
Et je rends tout spécialement hommage à David Kilgour et David Matas pour leur travail en rassemblant toute l’information disponible jusque là, comme dit Chris, ceci ne constitue pas une preuve, mais un témoignage très puissant, d’une pratique largement répandue qui équivaut à mon point de vue à un génocide, et par conséquent je rejoins David dans nos discussions avec les parlementaires en cherchant à susciter une enquête internationale, peut-être par les Nations Unies, certainement au Parlement européen, nous sommes en train d’examiner ces rapports, dans le contexte du rapport sur les trafics, et la préoccupation grandit en Europe, et j’espère qu’il y aura l’équivalent dans le monde de langue anglaise, en particulier dans les vieilles démocraties – l’Australie, la Nouvelle Zélande, le Canada et les Etats-Unis, afin de faire pression sur la communauté internationale et de lui faire prendre ceci plus au sérieux.
Mme Chen Hong, survivante d’un camp de travail (par le biais de son interprète): Je m’appelle Chen Hong, je suis de Tianjin City en Chine. Je suis une pratiquante de Falun Gong. Depuis le lancement de la persécution à l’échelle nationale en juillet 1999, j’ai été persécutée de nombreuses fois.
Aujourd’hui, brièvement, je vais parler de mon expérience des examens de sang et d’urine alors que j’étais dans un centre de détention en 2000. En novembre 2000, tous les pratiquants de Falun Gong détenus dans les centres de détention ont été rassemblés et on leur a communiqué l’annonce publique du gouvernement disant que le Falun Gong était officiellement une « Secte perverse. » Voilà quelle a été la déclaration du gouvernement. Quiconque présent et ne voulant pas renoncer au Falun Gong et abandonner la pratique, serait envoyé dans un endroit reculé au nord ouest de la Chine.
Deux semaines plus tard, deux médecins qui n’étaient pas du centre de détention sont venus dans le camp de travail et ont fait des check ups en concernant que les pratiquants de Falun Gong. Cet examen médical nous a causé beaucoup de peur et d’anxiété parce que c’était anormal compte tenu du traitement que nous avions reçu tout le temps dans le camp de travail, parce que nous étions forcés à travailler 15 à 20 heures par jour dans des conditions difficiles, et à faire toutes sortes de travaux physiques, parce que nous avions beaucoup de problèmes physiques, de cœur, problèmes de peau qui se sont développés en détention, etc, donc cet examen médical nous a vraiment effrayés.
C’était une épreuve quasi permanente d’être dans le camp de travail, parce que chaque jour des pratiquants y étaient envoyés d’autres provinces, et en septembre cette année, une dame du nom de Zhou Mei Lan a été transférée à notre camp. J’ai vu qu’elle avait au creux des deux mains des marques brunes, je lui ai demandé ce qui s’était passé, et elle a raconté son expérience d’être allée demander justice pour le Falun Gong à Pékin, et d’avoir dit « Falun Gong est bon », puis d’avoir été emmenée dans un endroit secret pour avoir refusé de donner son nom, où étaient tous les gens qui n’avaient pas donné leur nom aux autorités.
La raison pour laquelle ils avaient été envoyés dans cet endroit secret est qu’ils n’avaient pas donné leurs noms, par conséquent, chacun d’entre eux avait reçu un numéro, et avait été soumis à un traitement terrifiant. La raison pour laquelle Zhou Meil Lan était transférée à mon camp de travail, est qu’elle avait subi la torture de la chaise électrique, assise sur une chaise électrique avec une aiguille électrique pénétrant dans son corps, des décharges sur les mains et les pieds, et qu’à cause d’une telle torture à long terme, elle n’avait plus pu supporter, donc elle avait donné son nom, elle avait par conséquent été transférée dans un camp où on connaissait le nom des gens, voilà pourquoi elle s’est retrouvé dans le camp où je me trouvais moi-même.
J’ai la chance d’avoir survécu à cette terrible campagne de haine et de persécution à l’encontre du Falun Gong, et j’ai la chance d’être ici, mais mon cœur va vers ces millions de pratiquants de Falun Gong en Chine qui ne peuvent pas faire entendre leurs souffrance et la persécution. J’appelle tous les gouvernements, les ONG, les personnes de bonne volonté à faire un pas et élever fortement la voix contre une telle persécution, afin que ce terrible crime dont David dit dans son rapport [qu’il est]« jamais vu sur cette planète », puisse être arrêté. J’appelle donc chaque individu de bonne volonté a exprimé une voix forte afin que cette sorte d’énergie contribue à amener la persécution à sa fin. Merci.
Questions des membres de la presse
Y-a-t-il des gouvernements ayant pris des mesures à la suite de ce rapport ?
David Kilgour: Le gouvernement canadien est très intéressé, nous avons eu le soutien de tous les partis quand nous avons annoncé que nous allions entreprendre cela, et lorsque nous l’avons présenté le 6 juillet, il y a eu des commentaires venant de tous les partis, y compris du gouvernement, qu’ils allaient prendre cela très au sérieux.
Je suis allé récemment à Washington, et à leurs rencontres avec le Parlement et les membres du congrès, et avec d’autres ONG et je pense qu’ils l’ont aussi pris très sérieusement là-bas, mais je suis sûr que je n’ai pas besoin de vous dire qu’il y a le problème récurrent de la protection des échanges– les gens ont peur d’ affecter leurs échanges avec la Chine, je ne peux pas voir que le Canada ait des problèmes à vendre ses produits à la Chine, et je pense que notre déficit commercial avec la Chine en ce moment est de $13bn.
J’ai remarqué ce matin que votre déficit est d’environ 5 milliards de dollars australiens, je suis sûre que vous réalisez ce qu’est celui de l’Amérique, mais un problème se pose, les gens pensent qu’en prenant parti sur cette question cela va en quelque sorte affecter leurs relations commerciales avec la Chine et je pense que non.
Si on cherche un exemple, la Hollande, qui a pris une position très forte contre la Chine par rapport aux droits de l’homme voici quelques années, et tout le monde avait dit « Vous allez être hors jeu avec la Chine », et en fait, les échanges de la Hollande la dernière fois que j’en ai pris connaissance, avaient monté en flèche, je dirais que le déficit, le déficit a disparu directement.
En Belgique, j’ai rencontré les fonctionnaires du gouvernement … ils ont été très coopératifs. L’Allemagne, je pense qu’il est juste de le dire, était très concernée elle aussi par ce rapport, et pourquoi ne laisserais-je pas Edward parler de quelques autres pays ?
Edward McMillian-Scott : Je pense que la commission européenne à Bruxelles tend à adopter la ligne que c’est un rapport très intéressant mais qu’il n’y a rien qui en établisse le bien fondé pour le moment. L’enquête de l’ambassade américaine à Pékin lorsque le lieu particulier a été identifié n’a pas donné de résultats particuliers. Pour moi cette approche est le business habituel.
Et il y a un bon nombre de parlementaires dans le Parlement européen qui, comment dire, y prêtent une attention particulière, en particulier le porte-parole des droits de l’homme Simon Coveney, un des deux autres qui se sont donnés la peine d’essayer d’en découvrir plus sur le sujet.
Nous sommes reconnaissants à David d’être venu au Parlement européen et dans les autres institutions européennes, mais je peux vous dire qu’il y a une compréhension croissante de la nature de, comme l’a dit Chris [Bowen] cette incroyable série de rapports.
Les contacts privés que j’ai eu m’encouragent à penser que petit à petit, les gouvernements se réveillent, et j’espère qu’il émergera un consensus internationalement sur la manière de donner suite. Je ne pense pas que quiconque dans le monde démocratique croit le régime chinois lorsqu’il dit qu’il ne se passe rien, juste pour prendre un exemple, pourquoi M. Cao Dong est toujours détenu s’ils n’ont rien à cacher, donc selon moi, ça ne fait aucun doute, que le bien-fondé de ces rapports est établi par une quantité de plus en plus importante de preuves et les gouvernements commencent à réaliser qu’ils vont devoir donner suite.
Le gouvernement australien est en pleine négociations d’un accord commercial avec la Chine. Qu’avez vous à dire au gouvernement à cet égard ?
David Kilgour: Je ne pense pas qu’il soit approprié pour les Canadiens de dire aux Australiens ce qu’ils devraient faire avec leur accord commercial, mais je comprends bien que ces négociations excluent toutes questions de droit du travail et de droits de l’homme, et elles pourraient durer, si je ne me trompe pas, pendant une dizaine d’années, et j’espère que n’importe quel gouvernement fera des droits de l’homme, un aspect majeur de leurs négociations d’un accord commercial – que ce soit le Canada, l’Australie où tout autre gouvernement.
Juste le mois dernier, lors d’un dialogue portes closes Australie-Chine, le fonctionnaire du DFAT a déclaré qu’il n’y avait pas de preuves. Que répondez vous à cela ?
David Kilgour: Oui j’ai lu ça, et je pense que nous allons rencontrer David Ritchie [ Secrétaire adjoint – Département des Affaires étrangères et du commerce] ? Est-ce bien David Ritchie qui a fait ces commentaires ? Et lorsqu’il a dit quelque chose concernant le fait qu’il n’y avait pas de preuves, j’espère qu’il n’avait pas lu le rapport, parce que comme je l’ai dit précédemment, je ne pense pas qu’une personne raisonnable, à l’esprit équilibré, puisse lire le rapport et décider qu’il n’y a pas de preuves, il y a des preuves accablantes, de mon point de vue, et j’espère que nous pouvons faire ressortir …
Tous les deux affirmez que cela a lieu à une grande échelle, avez vous des chiffres que vous puissiez citer ?
David Kilgour: il y a un chiffre en page 11 [du rapport], [qui est] 41.5000. Le nombre d’exécutions en Chine a été constant, aujourd’hui il y a une controverse sur combien il y en a, mais ça a été constant plus ou moins sur les 10 ou 15 dernières années, je pense qu’il a eu un consensus là-dessus …. Il n’y a pratiquement pas de dons d’organes en Chine, du fait de la culture, peut-être savez-vous que les chinois ne font pas don de leurs organes pour toutes sortes de raisons culturelles et l’exemple du graphique exponentiel, si vous regardez la page 20, vous pouvez voir que les diagrammes montent en flèche, coïncidence ou non, à la période à laquelle le Falun Gong a été mis à mal.
Où même à la page suivante, la 21, on peut voir le graphique montrant cette énorme augmentation des greffes, donc nous avons un chiffre de 41.500 greffes inexpliquées. Les gens disent ‘qu’est-ce que ça signifie , cela signifie-t-il que 41 500 personnes ont été tuées ? » Non, ce n’est pas du tout ce que nous disons, on peut prendre beaucoup plus d’organes d’une personne qui meurt, donc nous n’essayons pas de donner un chiffre, mais c’est beaucoup de gens, nous pensons, parce qu’ils étaient des prisonniers de conscience, et parce qu’ils étaient des pratiquants de Falun Gong, et cela doit cesser maintenant.
Le Département des Etats Unis a fait sa propre enquête, ce rapport a-t-il été publié ?
David Kilgour: Merci de soulever cela, c’est appelé la question Sujiatun, et oui, vous avez raison, et des membres du Consulat des US sont allés à l’hôpital de Sujiatun dans le nord-est de la Chine, à peu près trois semaines après que la chose ait éclaté. Nous attirons l’attention sur le fait qu’une salle d’opération, après qu’une opération soit terminée, est exactement comme si rien ne s’était passé. Aller là bas trois semaine après que l’affaire ait été éventée, si vous voulez, nous n’avons pas donné beaucoup de crédit à cette question.
J’ai rencontré M. Wu, Harry Wu, à Washington et nous nous sommes entretenus là-dessus un bon moment, en profondeur, et, comme je l’ai dit la nuit dernière sur ABC, j’ai un grand respect pour M. Wu, mais il parle de ce qui s’est passé à l’hôpital de Sujiatun, après le 9 mars.
Si vous voulez, 99 pour cent de ce rapport, traite d’autres hôpitaux, et de ce qui s’est passé avant le 9 mars, je sais donc qu’il y a des gens qui ont essayé de mélanger Sujiatun avec le reste des 99 pour cent du rapport, mais j’essaie de vous montrer à vous et à tout le monde une situation beaucoup plus vaste que le simple hôpital de Sujiatun après le 9 mars.
Comment pourriez vous le savoir si le gouvernement chinois avait arrêté la récolte d’organes ?
David Kilgour: Je pense que nous le saurions. Nous ne l’apprendrions certainement pas en téléphonant, comme vous l’imaginez bien, tous ceux qui répondent au téléphone en Chine ont la consigne de ne plus parler de ce sujet quel que soit l’interlocuteur, mais il y a des gens qui sortent, il y a pas mal de sources qui nous le diront, et vous le savez aussi bien que moi, on ne peut pas tout prouver dans un pays aussi vaste que la Chine, mais s’il y a une volonté d’y mettre fin, et si le gouvernement de la Chine, si Hu Jintao pense que ses Jeux Olympiques pourraient en souffrir, je pense que cela s’arrêterait immédiatement, et le fait qu’ils aient sorti cette loi le 1er juillet, pour traiter cette affaire, pour l’empêcher, est un bon signe, mais la question c’est qu’elle puisse ou non être appliquée …. Le fait de sortir cette loi n’indique-t-il pas qu’il y avait quelque chose qui se passait avant le 1er juillet ? Et en tant qu’ancien journaliste … nous vivons dans une démocratie de médias au Canada et en Australie, et vous [les médias] pouvez avoir là-dessus un effet considérable.
A Mme Chen – Comment et pourquoi avez vous été relâchée d’un camp de travail et comment êtes-vous ici aujourd’hui ?
Mme. Chen Hong: J’ai été relâchée parce que ma peine était terminée, j’ai par conséquent été libérée, mais trois jours après ma libération, la police et des officiers du
m’ont dit que parce que je pratique le Falun Gong, mon fils ne pourrait pas aller à l’université. Vous devez donc savoir que la politique de persécution du Falun Gong demeure en Chine, par conséquent, je courrais le danger d’être arrêtée de nouveau, plus le fait que j’avais été arrêtée plusieurs fois auparavant, donc je pouvais faire face à cette dangereuse éventualité à tout moment, et la pression sur ma famille est aussi manifeste, et le fait que mon fils ne puisse pas aller à l’université est un gros problème, à cause du fait que je pratiquais le Falun Gong. J’ai donc emprunté 60 000 dollars chinois et j’ai vendu ma maison afin d’envoyer mon fils étudier en Australie, donc mon fils est allé en Australie et je suis venue en visite.
Aujourd’hui, je ne peux pas même envisager ou oser appeler les membres de ma famille chez moi, parce qu’en 2004, j’ai appelé chez moi – ma mère – et à cause de mon coup de téléphone, elle a été condamnée à sept ans.
Question inaudible d’un journaliste, apparemment concernant le premier témoin – la femme du chirurgien :
David Kilgour: C’est une question intéressante… Vous avez lu dans son témoignage que lorsque son mari faisait des cauchemars après avoir fait ça pendant deux ans, et qu’il ne pouvait tout simplement plus le supporter, elle a dit qu’il avait été envoyé à Pékin s’occuper de l’épidémie de SRAS, elle a dit aussi qu’il pensait qu’il mourrait dans l’épidémie, et lui et quelques autres médecins qui ont aussi refusé de continuer à le faire, ont survécu et sont revenus, et si comprends correctement, la plupart d’entre eux avaient quitté le pays, comme son ex-mari qui à présent cherche à obtenir un statut de réfugié dans un autre pays.
Edward [McMillan-Scott], vous avez mentionné dans une Conférence de presse en Europe que pour que la Chine change, on doit briser le blocus des médias, et vous avez mentionné que les pays occidentaux avaient l’obligation d’aider à percer ce blocus. Ma question que peut faire l’occident pour faciliter le processus de la liberté de l’information en Chine ?
Edward McMillan-Scott: Je pense je l’ai dit plus tôt que le fait que David et moi soyons ici est que nous croyons que ces voix particulièrement sensibles des Parlements et des ONG, des médias des démocraties de langue anglaise – l’Australie, la Nouvelle Zélande, le Canada et le Royaume Uni, sont très importantes pour offrir une sorte d’approche du bon sens – mais sans accepter tout ce qui est dit, c’est une approche critique, comme ceux d’entre vous qui ont regardé le programme d’ABC la nuit dernière l’attesteraient, donc il est important de poser des questions, mais en même temps, de prendre position.
Ce que nous recherchons c’est que sur la base de tous les partis, les préoccupations de gens soient exprimées à travers un mouvement pour tenter d’établir une sorte d’enquête internationale, comme je l’ai dit plus tôt, probablement passant par les Nations Unies, donc il n’y a pas de stratégie directe, c’est juste un sentiment que nous avons, ceux d’entre nous qui nous sommes impliqués dans ceci déjà depuis un certain temps, que l’ouverture se fait quand les chinois sentent qu’ils ont l’obligation de répondre.
Jusque là, l’application nominale de la loi n’aurait pas à franchement parler de mandat au-delà de Pékin. Ce n’est pas important, mais ce qui est important c’est quand ils commencent à répondre en faisant apparaître clairement qu’il y a eu quelque chose qui s’est passé et qu’ils sont en train de traiter de manière appropriée.
L’organisation CIPFG, (Coalition pour Enquêter sur la Persécution contre le Falun Gong ) a l’intention de se rendre en Chine pour forcer le régime chinois à ouvrir tous les hôpitaux et les centres de détention [pour inspection]. Que pensez vous que l’occident puisse faire pour assister leurs efforts ?
David Kilgour: M. Novak, le Rapporteur des NU sur la Torture, a récemment découvert qu’il avait fallu dix ans pour que lui et son prédécesseur entrent en Chine, et vous savez probablement qu’il n’a pas obtenu le respect exact des termes de son entrée, je serais donc étonné si quiconque dans la Coalition, et en fait [s’adressant à Edward], vous n’aller pas obtenir un autre visa pour aller en Chine.
Nous avons déposé une demande de visa mais nous savions qu’elle serait refusée. Il s’est avéré que le gentleman de l’Ambassade chinoise canadienne à Ottawa que j’ai rencontré a dit, que vous pouviez déposer une demande auprès du service des visas, mais de nouveau, si le gouvernement de la Chine voulait vraiment faire quelque chose, ils pourraient ouvrir et dire : « Entrez et voyez tout cela a été arrêté, » mais ce sera une manière de dire, entrez, les portes sont ouvertes, venez voir si le processus a été arrêté, et les médias, les ONG et les autres, détermineraient rapidement si ça s’est arrêté.
Edward McMillan-Scott: Je pense qu’une des choses que j’ajouterais, c’est qu’après ma visite à Pékin, j’ai beaucoup parlé avec Gao Zhisheng, emblématique avocat des droits de l’homme, et qui a défendu certains cas du Falun Gong, et il a dit que pendant les sept ans qu’il avait travaillé sur ce dossier, aucun politicien occidental n’avait jamais rencontré d’ex-prisonniers du Falun Gong, et il était particulièrement frappé par cela, et je lui ai demandé : « On m’a dit de ne pas m’entretenir avec vous pour votre propre bien, » et il a dit « Oubliez ça, je suis habitué à me faire tabasser et harceler par le régime, malheureusement pour moi, mais la chose importante est que vous passiez le message aux politiciens ailleurs dans le monde libre, qu’ils doivent venir en Chine, ils doivent écouter les gens. Ils doivent entendre puis parler ouvertement » et c’est l’essentiel de mon message ici aujourd’hui.
Peter Westmore Président du National Civics Council : Merci beaucoup vraiment. Je n’ai aucun lien avec le Falun Gong, je dirige une ONG ici en Australie, mais quand j’ai lu ce rapport, je peux seulement dire que j’ai été horrifié au-delà de toute expression, que des êtres humains soient capables de faire cela à d’autres êtres humains, et je ne peux que dire que personnellement j’ai une grande dette de gratitude envers les deux David, qui ont préparé ce rapport, et envers Edward, pour être venus en Australie nous alerter sur cette question de grande importance, et en un sens nous présenter le défi d’essayer de faire quelque chose à ce propos dans notre pays.
Source http://www.theepochtimes.com/news/6-8-16/45026.html
Vous pouvez imprimer et faire circuler tous les articles publiés sur Clearharmony et leur contenu, mais veuillez ne pas omettre d'en citer la source.
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