Je suis tombée sur cette lettre presque oubliée dans un vieux livre, imprimé en 1900 à Londres*. Dans son insistance et sa franchise elle est remarquablement actuelle, comme si elle avait été écrite hier et non voici un siècle.
Cette lettre a été écrite en 1899 par un des plus grands auteurs de tous les temps, le romancier russe Leon Tolstoï (1828-1919), l’auteur du célèbre "Guerre et Paix " et de "Anna Karenina ".
La "Lettre au Gentleman Chinois " disait :
"Les individus et les sociétés sont toujours dans un état transitoire d’un époque à l’autre, mais il y a des périodes où ces transitions sont particulièrement évidentes et distinctement réalisées à la fois pour les individus et les sociétés "
Puis :
" Cette transition consiste en la nécessité de se libérer de l’autorité humaine qui est devenue insupportable… "
Tolstoï élabore ensuite l’idée que cette noble tâche est prédestinée à être accomplie par les nations Orientales.
" Les nations orientales ont été placées à cette fin dans des conditions particulièrement heureuses… ne pas avoir encore perdu la foi dans la nécessité de la loi suprême du Ciel et de Dieu… la loi du Tao… "
Voici quelques conseils que Leon Tolstoï a donné dans sa " Lettre à un Gentleman Chinois " il y a plus d’un siècle :
" Vous devriez vous libérer des demandes déraisonnables de votre gouvernement qui exige de vous des actions qui sont contraires à vos valeurs et votre conscience morale."
"Adhérez seulement à cette liberté qui consiste à suivre la façon de vivre rationnelle, c-à-d le Tao, et les calamités que les fonctionnaires vous causent s’aboliront d’elles-mêmes… Vous vous libèrerez de vos fonctionnaires en n’accomplissant pas leurs demandes, et, surtout, en n’obéissant pas, vous cesserez de contribuer à l’oppression et au pillage entre vous. »"
Comme ces mots sont profonds et prophétiques ! Et comme cela se conforme à la situation actuelle en Chine !
" Si seulement les Chinois avaient continué de vivre, comme ils vivaient autrefois, une vie agricole industrieuse et paisible. Si seulement ils avaient continué à suivre dans leur conduite les principes de leurs trois religions : le Confucianisme, le Taoïsme, le Bouddhisme, tous trois coïncidant dans leurs bases : le Confucianisme dans la libération de toute autorité humaine, le Taoïsme en ne faisant pas aux autres ce qu’on ne souhaiterait pas que l’on nous fasse, et le Bouddhisme dans l’amour envers tous les hommes et tout être vivant, ainsi ces calamités dont ils souffrent à présent disparaîtraient d’elles-mêmes, et aucune Puissance ne pourrait les vaincre. "
Tolstoï aurait à peine pu imaginer que plus de cent ans après les Chinois souffriraient toujours de " toutes ces calamités "…
Dans ce tournant historique de l’histoire de la Chine, les mots de Leon Tolstoï raisonnent comme un réveil et un encouragement à retracer les étapes de son histoire et de sa culture glorieuses, se libérer du sommeil et des souffrances cauchemardesques imposés par la propagande communiste.
« Afin de se libérer du mal on ne devrait pas lutter contre ses conséquences : les abus des gouvernements, les saisies et les pillages par les nations voisines, - mais contre la racine du mal, les relations dans lesquelles les hommes se sont placés envers l’autorité humaine. Si les gens reconnaissent le pouvoir humain comme étant plus élevé que le pouvoir de Dieu, plus élevé que la Loi (Tao), alors les gens seront toujours des esclaves et à plus forte raison, plus complexe sera leur organisation du Pouvoir … qu’ils instituent et auquel ils se soumettent. Seules ces personnes peuvent être libres pour qui la loi de Dieu (Tao) est l'unique loi suprême à laquelle toutes les autres devraient être subordonnées."
*La Presse de l’Age Libre, Christchurch, Hants, Londres, 1900.
Traduit en France de l'anglais.
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