Reporters sans frontières condamne la décision du gouvernement d'interdire à deux journalistes canadiens de se rendre en Chine

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Le 13 janvier 2005, l'ambassade chinoise à Ottawa a soudainement annulé les visas d'entrée en Chine de deux journalistes canadiens chargés de couvrir la visite à Pékin, du 20 au 23 janvier, de leur Premier ministre. Les autorités chinoises n'ont pas jugé nécessaire d'expliquer leur décision.

Reporters sans frontières est indignée par cette décision qui prive les deux journalistes de la chaîne New Tang Dynasty TV (NTDTV), David Ren et Danielle Zhu, de la possibilité d'exercer leur métier librement. « Cette interdiction d'entrer sur le territoire chinois démontre une nouvelle fois la volonté du gouvernement de Wen Jiabao de contrôler les médias chinois, y compris ceux basés à l'étranger, a déclaré l'organisation. Nous vous demandons d'autoriser David Ren et Danielle Zhu à couvrir le voyage en Chine du Premier ministre Paul Martin », a ajouté Reporters sans frontières dans une lettre adressée à Mei Ping, ambassadeur de Chine au Canada.

Le 12 janvier 2005, le bureau du Premier ministre canadien a averti la chaîne NTDTV, un diffuseur indépendant de langue chinoise, que les passeports et les visas de David Ren et Danielle Zhu étaient prêts. Mais des représentants de l'ambassade de Chine sont venus retirer les passeports avant les deux journalistes et ont finalement décidé de leur interdire l'entrée sur le territoire chinois.

« Je suis venue au Canada afin d'y trouver la liberté, a déclaré Mme Zhu à l'Agence France-Presse (AFP). Et je découvre maintenant que, même avec un passeport canadien, je ne peux jouir d'une liberté totale (…) parce que le pouvoir de la Chine s'étend jusqu'au Canada », a-t-elle ajouté.

Selon les informations obtenues par Reporters sans frontières, le président de NTDTV au Canada, Joe Wang, est en contact direct avec le bureau du Premier ministre Paul Martin, auquel il demande de continuer à faire pression sur les autorités chinoises pour que celles-ci accordent un visa aux deux journalistes. Dès le 14 janvier, le Premier ministre canadien avait déclaré : « C'est pour nous une question très sérieuse, la liberté d'expression et la liberté de la presse font partie de nos valeurs. ».

La chaîne NTDTV possède environ 50 stations dans le monde et quatre au Canada. Les autorités de Pékin l'accusent d'appartenir au mouvement interdit Falungong [...]. Certains employés de la chaîne sont certes des adeptes de Falungong, mais NTDTV offre des programmes divers, notamment des bulletins d'information qui tranchent avec la propagande de la télévision d'Etat CCTV. La chaîne est surtout visée à cause du traitement qu'elle accorde à de nombreux sujets sensibles, comme l'épidémie de SRAS, la situation des droits de l'homme en Chine et enfin la répression que subissent les adeptes de Falungong.

Le Premier ministre canadien Paul Martin doit rencontrer son homologue chinois Wen Jiabao et le président Hu Jintao durant sa visite en Chine du 20 au 23 janvier.

La semaine dernière, la Chine avait déjà créé un incident diplomatique en empêchant la tenue à Pékin d'une conférence de presse de parlementaires sud-coréens sur la situation des réfugiés nord-coréens. Une quarantaine de journalistes avaient été brutalement expulsés de la salle où se tenait la conférence. Lire le communiqué.

http://www.rsf.org/article.php3?id_article=12318

Vous pouvez imprimer et faire circuler tous les articles publiés sur Clearharmony et leur contenu, mais veuillez ne pas omettre d'en citer la source.

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