Fadu et sa mère à une assemblée des ONG des Nations Unies en 2004 lorsqu’elle avait quatre ans |
En été 2002, une jeune mère et sa jeune fille sont venues chez moi pour quelques jours. Elles étaient venues participer à la conférence de partage d’expérience de ‘cultivation’ des pratiquants de Falun Gong de Washington Dc, et aux activités publiques pour faire appel à la fin de la persécution contre le Falun Gong en Chine . Un après-midi, alors que la mère était entrain de préparer sa déclaration de presse pour être lue au rassemblement le jour suivant, je me suis assise avec sa petite fille sur le sofa, en lisant une célèbre histoire d’enfants Devine combien je t’aime par Sam McBratney.
L’histoire parle d’un jeune lapin appelé petit lièvre Noisette qui passe par toute une série de déclarations sur la grandeur de son amour pour le grand lièvre noisette, mais le jeune lapin est tendrement rassuré par le plus démonstratif amour du vieux lapin. Parce que la petite fille n’avait pas commencé à apprendre l’anglais, je ltraduisais pour elle en chinois . J’ai traduit petit lièvre noisette par "bébé lapin" et grand lièvre noisette par "papa lapin" . Comme je traduisais, " le bébé lapin a dit,’ je t’aime autant que mes bras peuvent s’allonger !" Papa lapin a répondut au bébé lapin, "je t’aime autant que mes bras peuvent s’allonger ! " La petite m'a interrompu, me corrigeant avec un sourire confiant. "Non, c’est une maman lapin. Il n’y a pas de papa lapin !"
Je me suis sentie tout àcoup accablée car je comprenais ce qu'elle voulait dire. Son père avait été persécuté à mort alors qu'elle n'avait que six mois ...
Cette petite fille est Fadu. En juillet 2001, la mère de Fadu, Zhizhen Dai, apprenait d’un article sur clearwisdom.net que son mari, le père de Fadu, avait été assassiné en Chine. Il avaitr été emmené en détention par la police chinoise parce qu’il refusait de renoncer à sa croyance en Falun Gong et qu’il était courageusement sorti parler en faveur du Falun Gong. Son corps a été retrouvé dans une cabane en chaume sur le bord de la route plusieurs jours après sa mort.
Lorsque j’ai regardé dans la direction de Dai, elle essuyait les larmes de son visage. Manifestement, elle aussi, avait entendu les mots innocents de sa fille. Qui aurait pu savoir qu’une histoire de chevet pour enfant, aussi affectueuse et délicieuse, qui s’était vendue à onze millions de copie dans le monde entier alllait devenir un souvenir cruel de perte, liée à la tentative d'éradication des pratiquants de Falun Gong en Chine par Jiang Zemin ? Combien de livres écrit pour des enfants dont les deux parents sont vivants devraient--elles éviter pour empêcher davantage de larmes et de chagrin ?
Mais comment Dai peut–elle cesser de penser à son mari? Fadu est l'image de son père décédé. Chacun sait que les premiers mots d’un bébé sont généralement “Dadda”, “Pa”, ou d’autres mots qui sonnent tels que “daddy” ou “papa.” Lorsque le père de Fadu a été tué, elle n’avait que 15 mois. Cela a du briser le cœur de Dai plusieurs fois lorsque Fadu apprenait à prononcer le mot « papa ».
Pour beaucoup d’entre nous, ce n’est qu’une histoire triste à lire et qu’on oublie après un temps, mais pour Dai et le bébé Fadu, elles doivent vivre chaque jour du reste de leurs vies, en sachant qu’elles n’auront plus jamais le retour de leur amour. Le père de Fadu n’aura jamais la chance de dire à son bébé lapin, "Devine combien je t’aime ? Je t’aime autant que mes bras peuvent s’allonger. »"
Tout à coup, m'est revenu cette rime enfantine :
Tous les chevaux du roi
Et tous les hommes du roi
N'ont pas pu remonter Humpty de nouveau !
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