Il peut être très dangereux de ramer sur un petit bateau en haute mer, surtout à l'approche d'une tempête. L'air devient épais et étouffant. Des nuages d'orage denses et sombres se pressent au-dessus de nos têtes, de violentes rafales déchirent les voiles et de hautes vagues menacent de faire couler le bateau. Seul un pilote expérimenté peut manœuvrer un petit bateau dans une grosse tempête.
Et qui l'a mieux dit qu'Emily Dickinson dans "À la dérive ! " :
- À LA DÉRIVE !
À la dérive ! Un petit bateau à la dérive !
Et la nuit tombe !
N'y a-t-il personne pour guider un petit bateau
Jusqu'au port le plus proche ?
Alors les marins racontent, c'était hier,
Comme le crépuscule s'assombrissait,
Un petit bateau a abandonné la lutte,
Et a glouglouté vers le fond,
Mais les anges disent qu'hier,
Alors que l'aube rougeoyait,
Un petit bateau épuisé par les assauts du vent
A soudain redressé ses mâts, regonflé ses voiles.
Exultant, pour aller de l’avant !
George Frederic Watts (1817-1904) a créé cette situation dangereuse dans son tableau "Love Steering the Boat of Humanity" (L'amour à la barre du bateau de l'humanité). L'artiste a personnifié l'amour comme un pilote robuste prenant en charge le bateau transportant un homme, représentant l'humanité, à travers l'eau agitée. Les vagues semblent vivantes et s'agripper au petit bateau, essayant de l’attirer dans les profondeurs.
La petite voile du bateau a été arrachée du mât. Elle flotte lourdement d'avant en arrière, sans entrave, couvrant presque la figure impuissante de l'homme qui tient les rames. Bien que ses mains tiennent les rames, ses efforts ne servent pas à grand-chose car le vent et les vagues contrôlent la direction.
Les nuages d'orage d'une hauteur inquiétante, ont presque occupé la totalité du ciel recouvrant rapidement les dernières taches de bleu. À l'arrière du bateau, le pilote montre sa détermination, car le vent ne semble pas le faire dévier de la direction qu'il tient. Seule sa force maintient le navire à flot et sur sa trajectoire.
Guidé par la compassion
L'humanité s'est peut-être égarée sur les hautes mers de la vie. Sans la gentillesse pour nous guider, nous ne pouvons pas trouver de port sûr. Watts nous dit dans le titre du tableau que l'humanité est guidée par l'amour à travers les mers agitées de la vie. L'amour - ou, à un niveau plus élevé, la compassion - offre aux marins de la vie l'esprit inconditionnel de la serviabilité, la générosité et la détermination. Cette compassion est un geste simple mais vital.
Le pilote a montré à l'humanité ce que la gentillesse et la détermination peuvent faire pour l'âme. Peut-être que lorsque l'humanité atteindra sa destination, elle se souviendra de l'acte désintéressé d'un pilote compétent et fera de même pour les autres si l'occasion lui en est donnée.
Offrir de la compassion aux autres est simple, gratuit, positif et sain. Lorsque nous sommes guidés par la compassion, nous ne sommes plus seuls dans cette situation dangereuse. L'humanité a alors de bonnes chances de traverser la tempête de la souffrance et d'arriver à bon port.
Watts est connu pour avoir peint une série d'œuvres allégoriques personnifiant des émotions universelles qu'il voulait voir ensemble. Cette série s'appelle la "Maison de la vie".
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