Vivre avec un cœur léger: Leçons tirées des contes populaires italiens

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"Italian Folktales, compilé par Italo Calvino, réédité par The Folio Society. (La Société Folio)


Il existe une croyance communément répandue dans de nombreuses cultures, de l'Europe ancienne à la Chine, selon laquelle les chances et les infortunes d'une personne dans la vie sont prédestinées. Dans la Grèce et la Rome antiques, la philosophie était l'étude de la sagesse, et la joie était synonyme de vertu.


Une bonne vie vient du fait d'être une bonne personne, alors que l’acharnement et la lutte pour percer n'étaient considérés dans de nombreuses cultures que comme une voie vers le gain à court terme et la souffrance à long terme.


Ces concepts sont également repris dans certains anciens contes populaires italiens. Et avant de poursuivre, permettez-moi de dire brièvement que les contes folkloriques et les contes de fées n'ont pas toujours été pour les enfants. Comme le dit l'écrivain Hans Wilhelm dans sa série vidéo " Life Explained ", ces histoires, qui existaient dans les traditions orales, n'ont été écrites qu'il y a environ 300 ans par Charles Perrault, et près de 100 ans plus tard par les frères Grimm.


"À l'origine, toutes ces histoires n'étaient partagées que parmi les adultes," a-t-il dit.


Mais alors, qu’ont-elles donc de si attrayant, pour que nous continuions à nous tourner vers elle après des centaines d’années et à y trouver de la valeur ? Pour Wilhelm les contes de fées "sont des métaphores pour la croissance de notre âme", qui "reflètent notre parcours personnel dans la vie". Ils sont liés au concept plus profond que tout ce que nous rencontrons est arrangé pour notre bien avec pour objectif final la liberté." Et les merveilleux contes de fées nous le rappellent encore et encore."


Dans le même ordre d'idées, l'auteur J.R.R. Tolkien a expliqué dans sa conférence de 1939 "On Fairy-Stories" ("À propos des contes de fées"), que l'esprit humain a de grandes capacités à visualiser, et que les histoires qui vont au-delà du monde physique aident notre esprit à transcender les limites qui nous entourent.


Pour Tolkien les contes de fées ne sont pas contraires à la raison. Loin de là : " plus la raison est aiguisée et claire, meilleure sera la fantaisie qu’elle tissera. Si les hommes étaient dans un état dans lequel ils ne voudraient pas savoir ou ne pourraient par percevoir la vérité, alors la Fantaisie languirait jusqu'à ce qu'ils soient guéris. S'ils entrent un jour dans cet état, la Fantaisie périra, et deviendra 'Illusion morbide'."


"Si les hommes ne pouvaient vraiment pas faire la distinction entre les grenouilles et les hommes, il n'y aurait pas eu de contes de fées sur les rois grenouilles ", écrit-il.


En gardant cela à l'esprit, abordons à présent deux histoires : "L'homme à la couronne d'algues" et "Le bateau à trois ponts". Les deux se trouvent dans "Italian Folktales", publié en 1959 par Italo Calvino, qui a collectionné 200 contes en Italie, et que la Folio Society a récemment réédité sous forme de collection.


Contes populaires italiens

Dans “The Man Wreathed in Seaweed,” ("L’homme à la couronne d’algues") , la fille d'un roi est enlevée et un groupe d'hommes part en mer à sa recherche. Debout sur le pont, un vagabond bien connu, Samphire Starboard, cherche à se joindre à ce voyage. Le capitaine ne peut pas le supporter, et après avoir mis les voiles et vu que Starboard ne fait pas tout ce qu’il peut sur le bateau, le capitaine décide de le piéger pour le faire monter dans le canot de sauvetage, puis l'abandonne en mer près d'une île.


Après s'être trouvé trahi, Starboard ne semble pas s'en faire, et trouve une anse voisine où la princesse est sous la coupe d'une pieuvre géante et changeante que, sur son conseil, il est capable de vaincre. Ils partent ensemble, seulement pour être récupérés par le même capitaine qui a abandonné Starboard en mer.


Mais cette fois, le capitaine est jaloux. Il voulait être celui qui sauve la princesse, au lieu du clochard qu'il a essayé de maroufler. Alors, il fait jeter Starboard par-dessus bord, retourne au royaume, et s'apprête à épouser la princesse. Mais voilà que juste avant le début de la cérémonie, Starboard sort de la mer, couronné d'algues. La princesse raconte au roi ce qui est arrivé, le capitaine est jeté en prison pour ses crimes, et Starboard et la princesse se marient.


Une histoire similaire est racontée dans "The Ship With Three Decks" ("le bateau aux trois ponts"), dans lequel un garçon est fait filleul du roi d'Angleterre, et quand il atteint la maturité, on lui dit d'apporter une lettre au roi pour devenir son héritier. Il est toutefois mis en garde contre trois hommes sans scrupules en cours de route. Il parvient à se soustraire à deux d'entre eux, mais le troisième lui joue un tour, vole la lettre pour lui-même, prend la place du jeune homme et dit à tout le monde que le jeune homme est son domestique.


Le jeune homme ne semble pas en faire grand cas. Et quand il s'avère que la fille du roi est kidnappée, qui d'autre est envoyé pour la sauver sinon lui. Sur les quais, il rencontre un vieil homme qui lui donne des conseils sur la façon de passer les épreuves à venir, et remplit un pont d'un bateau de croûtes de fromage, un autre de miettes de pain, et un autre de charogne puante. Ce sont des cadeaux à une île de souris, une île de fourmis et une île de vautours, respectivement, qui finissent par aider le jeune garçon à passer trois épreuves nécessaires pour sauver la princesse.


Pourtant, quand il revient, ne le devinez-vous pas ? L'homme méchant, supposant que le jeune homme dira à tout le monde la vérité sur la façon dont leurs rôles ont été échangés, paie deux voyous pour enlever et tuer le jeune homme. Et c'est ce qu'ils font. Pourtant, après avoir sauvé de l'eau magique de l'une des épreuves de l'île, le vieil homme parvient à ranimer le jeune homme - qui, dans son état rétabli,apparaît plus beau que jamais.


L'homme maléfique, voyant cela, demande quel est le liquide. On lui dit que c'était de l'huile bouillante. Et dans une tentative ratée de reproduire les effets miraculeux, l'homme se poignarde, puis saute dans un bac d'huile bouillante. L'homme méchant est détruit, et le jeune homme obtient la fille.

Leçons durables

Ces deux histoires sont incroyables. Pourtant, l'une et l'autre sont également précieuses. Oui, les épreuves sont fantastiques - impliquant des éléments qui vont au-delà de tout sens de la réalité normale. Mais les tests de la foi et du caractère ne sont guère différents de tout ce à quoi beaucoup d'entre nous seront confrontés dans la vie. La pieuvre aux formes changeantes peut être n'importe quelle épreuve apparemment insurmontable que nous surmontons. La princesse qui a besoin d'être sauvée peut être n'importe quel objectif que nous visons à atteindre.


Les vraies questions sont : Comment faisons-nous face à ces épreuves et comment pouvons-nous atteindre nos objectifs dans la vie ? La réponse commune des contes populaires, ou de ces contes en particulier, est que nous devons vivre nos épreuves sans crainte et avec le cœur tranquille.


Les principaux personnages de ces histoires ne semblent pas particulièrement brillants. Ce sont des personnages du type Forrest Gump, qui se veulent simples et crédules. Mais cela fait aussi partie de leur charme. Et ils rencontrent des hommes qui sont rusés, trompeurs et qui ne cherchent que leur propre gain - mais ces qualités sont montrées comme leur perte. Et c'est là une leçon importante. Le monde est rempli de gens qui pensent que le gain personnel est la plus haute poursuite dans la vie, et ces gens sont souvent les architectes de leur propre misère.


La vie ne récompense pas toujours les plus intelligents ou les plus rusés d'entre nous non plus. Cependant, lorsque nous faisons face à de telles situations, gardons-nous un cœur léger, ou devenons-nous comme les scélérats qui poignardent dans le dos et démolissent les héros au cœur tendre ?


Je dirais que ce dernier choix se ferait au détriment du bonheur fondamental d'une personne - trouver son contentement dans ce que l’on a vaudra toujours mieux que de chercher du contentement dans ce que l’on a pas. Et c'est dans des leçons comme celle-ci que l'on peut apprécier la valeur des contes populaires.


Source : Epoch times

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