" Il n’y a que deux moines dans ce petit temple—vous et moi ", dit un jeune moine à un vieux moine. " Les gens me critiquent dans mon dos à chaque fois que je descends de la montagne pour demander l’aumône ", continua le petit moine déprimé. " Ils disent que je suis indiscipliné ".
"Les visiteurs de notre temple ne nous laissent même pas assez d'argent pour acheter de l'encens. Maître, comment notre temple pourrait-il devenir un grand temple, avec des cloches qui sonnent continuellement, comme vous l'avez dit une fois ? demanda le petit moine assis dans l’infortuné petit temple.
Les yeux clos, le vieux moine écoutait sans un mot. Le petit moine n’arrêtait pas de ronchonner encore et encore. Finalement, le vieux moine rompit son silence. Ouvrant les yeux, il demanda : "Le vent du nord-est souffle fort. Il neige et il fait extrêmement froid. As-tu froid ? "
" Oui, mes pieds sont gelés et engourdis ", répondit le petit moine en tremblotant. Le vieux moine suggéra qu’ils aillent se coucher tôt ce soir-là.
Un moment après qu'ils se soient mis au lit, le vieux moine demanda : " As-tu chaud maintenant ? "
" Oui. J’ai chaud, comme si j’étais étendu sous le soleil ", répondit le jeune moine.
" La couette sur le lit est toujours froide, mais si une personne se couche dessous, elle devient chaude " dit le vieux moine. " Réfléchis-y : Est-ce la couette qui te tiens chaud, ou est-ce toi qui réchauffe la couette ? "
" Comment les couettes peuvent-elles ajouter de la chaleur aux gens? " dit le petit moine. " Il est évident que ce sont les gens qui ajoutent de la chaleur aux couettes."
" Si les couettes ne fournissent pas de chaleur, et que nous ajoutons de la chaleur aux couettes, alors pourquoi en aurions-nous besoin en premier lieu ?" questionna alors le vieux moine.
Après un temps de réflexion, le petit moine s’exclama : " Les couettes ne peuvent pas nous donner de la chaleur, mais une couette peut conserver la chaleur pour nous ! "
Le vieux moine sourit. Il demanda à son disciple si les moines qui psalmodient les écritures ne seraient pas comme les gens qui se couchent sous d’épaisses couettes et tous les êtres sensibles comme les épaisses couettes.
"Aussi longtemps que nous sommes très bons, nous pouvons réchauffer les couettes. Tous les êtres sensibles—les couettes—conserveront également la chaleur ", expliqua le vieux moine. " N’aurons-nous pas chaud en nous couchant sous ce type de couette ? Les cloches sonnant continuellement dans un grand temple ne seront-elles alors qu’un rêve?"
Le petit moine comprit soudain. Dès lors, il descendait tôt de la montagne tous les matins pour demander l’aumône. Il continuait de rencontrer beaucoup de gens qui lui disaient des mots déplaisants, mais il était en retour très courtois avec eux.
Dix ans plus tard, le Temple Bodhi devint un grand temple où venaient prier de nombreux moines et fidèles. Les cloches du Temple Bodhi sonnaient continuellement. Le petit moine était alors devenu l’abbé du temple.
Traduit en Anglais par Dora Li, cette histoire est reprise avec permission du livre " Treasured Tales of China ", Vol. 1, disponible sur Amazon.
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