Illustration de Le Rossignol et l'Empereur de Chine, de Hans Christian Andersen d'Andersen |
On trouve dans la culture traditionnelle chinoise quantité d’histoires de personnes recevant des bénédictions après avoir fait de bonnes actions et confrontées au malheur après avoir fait du mal. Cette vision de cause à effet morale est le concept de rétribution karmique (Bao Ying ou报应), dont l’histoire qui suit n’offre qu’un exemple.
Un Comportement déshonorant
Lin Xi était un magistrat préfectoral (un fonctionnaire entre maire et gouverneur) de Chengdu sous la dynastie Song.
Lorsque Zhang Du était zaixiang (équivalent de Premier ministre), il envisagea de diffamer ses adversaires politiques, et avait besoin pour cela d’un secrétaire désigné auprès de l’empereur qui assumerait ses impératifs. Quelqu’un recommanda Lin.
Zhang rencontra Lin et lui offrit une promotion pour peu qu'il suive à la lettre ses instructions. Lin y vit une opportunité favorable et accepta.
Ce poste de secrétaire dont la responsabilité était de rédiger des édits pour l’empereur, offrait à Lin l’opportunité de diffamer des fonctionnaires exactement comme le lui demandait Zhang.
Son libellé des édits était si grossier qu’à les entendre de nombreuses personnes restèrent choqués et dans l’incrédulité.
Su Shi, pour ne citer que lui, était un des poètes les plus renommés de la dynastie Song. Lin avait toujours écrit des articles faisant l’éloge de Su et de sa famille. Mais en rédigeant un édit pour rétrograder Su, il écrivit : " Su Shi, ainsi que son père et son frère, sont avides et abusent de leur pouvoir. Ils trompent souvent les autres pour servir leurs propres intérêts. Su se moque des gens et les induit en erreur. "
Sous les manigances du pernicieux tandem Zhang et Lin, de nombreux hauts fonctionnaires loyaux et accomplis furent rétrogradés et exilés. En plus d’affecter les membres de famille de ces fonctionnaires, Zhang essaya aussi de les tuer. Toutefois, de nombreuses personnes savaient que ces fonctionnaires étaient innocents. Ainsi, l’empereur s'y opposa et épargna leurs vies.
En fait, Lin comprenait clairement qu’il était dans l’erreur. Une fois, après avoir rédigé un édit calomniant un fonctionnaire, il se sentit honteux : " Je sais que ceci va me hanter et ruinera ma réputation et mon intégrité morale." Mais il n'en persista pas moins dans ses méfaits, espérant que ses efforts lui conféreraient un rang plus élevé.
Après la chute de Zhang, Lin fût rétrogradé de nombreuses fois. Au moment de sa mort, ses dix doigts—qu’il avait utilisés pour rédiger les édits calomnieux—avaient pourri. On découvrit aussi qu’il avait des ulcères de la langue.
(À suivre)
Version chinoise :
因果之报影随形 莫违天理莫欺心(1)
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