En cette période de fin d’année, festivités et réjouissances s’accompagnent souvent de demandes accrues qui peuvent ajouter au stress de nos vies. Mais nous pouvons ne pas lui laisser prendre le dessus. Réfléchir au véritable esprit de cette saison et à la sagesse de la bonté peut nous aider à stimuler notre humeur et à dissoudre le spleen.
Dans ce contexte, la culture chinoise traditionnelle, et son accent de longue date sur la bienveillance envers autrui, offre une inspiration qui parle à cette sagesse et à cet esprit de don et de charité.
Un ancien dicton enseignait il y a plus de 2000 ans qu’"avoir des citoyens vertueux, aimables envers leur prochain, est un trésor précieux pour un pays."
Ces mots n’expriment pas seulement les aspirations des Chinois de l’antiquité à de bonnes relations mutuelles dans leur propre pays. Ils reflètent aussi le souhait partagé d’un monde en paix, où de telles relations harmonieuses et unies seraient cultivées par l’ensemble des nations.
" Venir en aide à ceux qui endurent des difficultés et manifester de la sympathie envers son prochain, c’est suivre le Tao. Ceux qui suivent le Tao seront bénis. " nous dit un autre dicton de la même période.
On trouve dans la Chine classique de nombreuses histoires de personnages aux nobles caractères dont la bonté fît toute la différence pour leurs semblables moins chanceux. Leur cœur n’était pas focalisé sur eux-même mais sur le bien-être d’autrui. Leur compassion les poussait à aider leurs prochains, y compris en leur fournissant les moyens de pouvoir s’aider eux-même. En retour, ces bienfaiteurs étaient récompensés par des bénédictions et par la chance dans leur propre vie.
Voici trois histoires véhiculant la sagesse de la gentillesse.
Les raviolis de la gentillesse et de la santé
Les raviolis chinois, appelés aussi " jiaozi", sont une nourriture très appréciée depuis environ 2000 ans.
Selon la croyance populaire, les raviolis ont été inventés par Zhang Zhongjing, un éminent médecin et gouverneur de canton, réputé pour sa gentillesse. Il vécut sous la dynastie des Han orientaux (25-220).
Alors que Zhang avait pris sa retraite et qu’il retournait dans sa ville natale, il s’attrista de voir autant de pauvres gens mener des vies difficiles. L’hiver, beaucoup souffraient d’engelures sévères aux oreilles. et Zhang prit la résolution de les aider.
Il inventa un remède appelé la soupe " qui chasse le froid des oreilles délicates ". La recette est constituée de mouton haché, de piment fort et d’herbes médicinales efficaces pour renforcer le système immunitaire du corps afin de résister au froid. Sous forme de farce, ces aliments étaient enveloppés dans une fine pâte dont la forme rappelait celle d’une oreille humaine. Ils étaient ensuite cuits dans de l’eau bouillante.
Ce type de raviolis s’est popularisé aussi sous le nom de "jiao’er ", qui signifie littéralement " oreille délicate". En mangeant ces jiao’er servis dans un bol de soupe chaude pendant un certain temps, les oreilles de chacun finissaient pas guérir.
Zhang fournissait ce remède pendant l’hiver et jusqu’au nouvel an chinois, lorsque le temps commence à se radoucir. C’était alors le moment où l’on se préparait au printemps et aux travaux de plantations dans les champs.
Plus tard, les Chinois ont commencé à confectionner des raviolis similaires aux jiaozi, qui sont devenus une nourriture populaire mangée tout au long de l’année, bien que plus spécialement entre le solstice d’hiver et le réveillon du nouvel an chinois.
La charité envers son prochain
Zi Rudao vécut sous la dynastie Yuan (1279-1368). Il est resté une figure historique pour ses actions charitables.
Lorsque certains de ses compagnons villageois traversaient des temps difficiles et s’appauvrissaient, Zi leur donnait un morceau de terre comme propriété qu’ils pouvaient à leur tour louer à des fermiers. Cela leur fournissait un moyen de subsistance. Zi ne réclamait pas sa terre en retour, jusqu'à ce que ces villageois meurent de leur bel âge.
Il y eut une année où une épidémie éclata dans le village de Zi. On disait que le seul moyen de se soigner était de manger une variété de melon dont la particularité était de provoquer une transpiration excessive. Par ce biais, le corps se purgeait et se débarrassait de la maladie.
Apprenant cela, Zi se mit à la recherche de ces melons en grande quantité pour les distribuer aux villageois. Malgré le risque de contracter l’épidémie, Zi ne s’inquiéta pas pour sa santé et alla personnellement livrer les melons à chaque foyer, sauvant ainsi de nombreuses vies.
Zi était aussi réputé pour avancer, à la période printanière, des céréales à ceux qui étaient dans le besoin. Il ne demandait aucun intérêt en retour et n’acceptait le paiement qu’après la récolte. Si l’année connaissait une maigre récolte et que les emprunteurs n’avaient pas assez de céréales pour rembourser leurs dettes, Zi brûlait simplement le papier témoignant du prêt et leur disait de ne plus s’en faire à propos du remboursement.
Zi disait souvent à sa famille : " La raison pour laquelle nous stockons les céréales est en premier lieu de nous épargner la famine. Aussi, si nous connaissons une année de maigre récolte, nous devons assurément aider nos voisins moins fortunés. "
Le ciel protège le généreux "deux moitiés de calebasse"
Une autre histoire de générosité parle d’un homme riche, surnommé Yang, qui était toujours heureux de venir en aide aux autres.
Yang était toujours prêt à fournir des céréales aux villageois dans le besoin, sans attendre de remboursement. Son souhait était de leur permettre d’améliorer leur condition grâce à leurs efforts personnels. Cependant, il comprenait aussi le principe fondamental lorsque les villageois affirmaient qu’il était juste de rembourser sa dette.
Une idée lui vint alors. Yang coupa une calebasse en deux, afin d’avoir deux récipients pour mesurer les céréales. Il coupa à dessein la calebasse en deux moitiés inégales, l'une grosse et l’autre plus petite. Lorsqu’il prêtait des céréales, il utilisait la grande mesure. Lorsqu’il acceptait son remboursement, la petite lui servait à évaluer la quantité à prendre.
Il fallut du temps avant que les villageois ne réalisent que Yang avait donné beaucoup plus que ce qu’il avait reçu en retour, ils le surnommèrent alors respectueusement "deux moitiés de calebasse ".
Un jour d’automne, à l’époque des moissons, alors que Yang était dans la vulnérabilité de l’âge avec ses 80 ans, en s’aidant de sa cane il se rendit sur ses champs de blé pour vérifier l’état des plants. Soudain, le tonnerre et les éclairs annoncèrent l’approche d’un gros orage.
Yang estima qu’il ne serait malheureusement pas capable de rejoindre sa maison à temps. Il pensa que son dernier jour était arrivé, aussi s’allongea-t-il paisiblement dans le champ en attendant la fin.
Des années plus tard, âgé et vulnérable, Yang fût protégé par les cieux lorsqu’il fût pris dans un violent orage. (Epoch Times) |
À ce moment, il entendit une voix majestueuse venir des cieux qui ordonnait : Dieu du tonnerre, Déesse des éclairs, Dragon de l’eau, écoutez ceci : pas une seule goutte de pluie n’est autorisée à tomber sur Deux moitiés de calebasses et ses champs.
L’orage s’abattit alors, battant la campagne avec une forte tempête et des pluies torrentielles. Cela dura longtemps. Lorsqu'il prit fin, Yang se releva lentement et jeta un coup d’œil autour de lui. Finalement, pas une seule goutte n’était tombée sur lui et ses champs. Par contre, les champs de blé environnants étaient tous couchés, baignant dans la boue.
La famille de Yang, inquiète, était partie à sa recherche, ils furent stupéfaits de le découvrir sain et sauf, et encore plus de le trouver complètement sec.
Yang et sa famille a exprimèrent une profonde gratitude envers le ciel pour l’avoir protégé, lui et son champ, pendant l’orage. (Epoch Times) |
Yang leur raconta ce qui s’était passé. La famille entière s’agenouilla ensemble pour exprimer leur sincère gratitude pour les grâces accordées par le ciel.
Le véritable esprit de la saison
La gentillesse innée de l’homme ne brille pas seulement dans des histoires de ce genre. Beaucoup d’entre nous pourront penser à des personnes attentionnées qu’ils ont connues dans leurs vies.
Leur compassion les a poussées à aider leur prochain. En retour elles ont reçu bénédictions et bonne fortune dans leur vie.
Peut-être qu’à travers ces actes de gentillesse et de charité qui reflètent le véritable esprit de la saison hivernale, nous pouvons aider à susciter davantage de bonté dans le monde et laisser le rayonnement de ce moment spécial de l’année briller d'un éclat encore plus vif et durer encore plus longtemps.
Fidèles à la sagesse de la bonté, nous pourrions, nous-mêmes, nos communautés et notre nation nous retrouver bénis par la santé et le bonheur sur le chemin vers le plus brillant des futurs.
Version anglaise :
The Spirit of Giving and Charity in Ancient China
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