(Capture d’écran) Regarder le documentaire |
Une discipline spirituelle pacifique devient populaire en Chine et s’attire sans le vouloir les foudres du Parti communiste chinois (PCC). Un ordre de répression est donné et des dizaines de millions de Chinois deviennent soudain victimes de lavages de cerveau, de tortures, de travaux forcés et même de prélèvements forcés d’organes.
Cette histoire de persécution, insuffisamment relayée par les médias, pourrait bien étonner et même toucher le citoyen lambda – si seulement il était possible de faire entrer près de vingt ans d’exactions brutales et de témoignages sincères de victimes dans un smartphone le temps d’un trajet ou d’une pause dans une file d’attente.
Pour deux cinéastes indépendants, la solution s’est révélée comme une évidence : faire un film documentaire de dix minutes.
Intitulé La persécution du Falun Gong, ce film est disponible en ligne en Amérique du Nord depuis le 19 janvier. Il a été déjà présenté lors de plusieurs festivals générant des réactions émotionnelles positives et recevant plusieurs prix.
Les deux cinéastes, Mathias Magnason de Suède et Paulio Shakespeare de Nouvelle-Zélande, se sont rencontrés à New York en 2010 et avaient travaillé ensemble sur plusieurs projets avant de décider de coopérer sur un film documentaire de format court.
Mathias Magnason, réalisateur du film, a précisé dans une interview téléphonique que l’histoire du Falun Gong est « tellement peu répercutée dans les médias alors qu’elle brise tellement de personnes, de familles et de vies » qu’il « ne pouvait pas ignorer ce sujet ».
« Il n’existait pas encore de court-métrage sur l’histoire du Falun Gong avant que nous ne commencions à travailler dessus – un documentaire que les gens pourraient regarder pendant leur pause café ou entre deux réunions », a-t-il ajouté. « De nos jours, la grande majorité des gens n’ont pas le temps de s’asseoir pour regarder un documentaire d’une heure. Donc, nous avons pensé à un film plus court. »
Le défi de produire un documentaire crédible de dix minutes qui pourrait donner aux gens un aperçu de la persécution a inspiré Mathias Magnason et Paulio Shakespeare. Pour arriver à cet objectif, ils ont basé le documentaire sur des interviews avec des témoins oculaires et des survivants de la persécution, en y incrustant des images d’archives provenant de Chine.
« Nous avons cherché des gens qui avaient vécu la période durant laquelle le Falun Gong a été présenté et s’est largement propagé en Chine, soit durant la persécution qui a suivi », a expliqué Mathias Magnason. « Nous voulions que ce soit leur propre histoire et pas celle de certains ‘experts’. »
Avec un narrateur présentant les faits principaux et tissant la trame de l’histoire, ce mini-documentaire passe vite et donne l’impression de ne durer que la moitié de son temps (10 minutes).
Ce documentaire étant un projet parallèle à des emplois à plein temps avec des horaires différents pour les deux hommes, monter une vingtaine d’interviews et d’autres séquences dans une histoire cohérente n’a pas été une tâche facile.
« Dès qu’on trouvait un peu de temps pour travailler sur le film, il nous fallait plusieurs heures pour revoir le contenu avant de faire avancer l’histoire », s’est souvenu Paulio Shakespeare. Et c’était parfois le seul moment « avant deux semaines ou un mois » où les horaires des deux cinéastes pouvaient s’adapter.
Arriver à filmer les interviews était un autre défi, car certains pratiquants de Falun Gong chinois installés en Amérique après avoir été persécutés en Chine, se sentaient gênés devant la caméra, avec raison.
« Il y a eu de nombreux cas où des pratiquants de Falun Gong chinois vivant aux États-Unis ont été menacés et physiquement attaqués pour avoir rendu publique leur histoire personnelle », tandis que ceux qui avaient de la famille en Chine ne voulaient pas la mettre en danger, a confié Mathias Magnason. « En principe, cela peut encore arriver à chacun, tant que la persécution se poursuit en Chine. »
Toutefois, les réalisateurs ont réussi à interviewer près de vingt personnes – des pratiquants de Falun Gong chinois et occidentaux, des journalistes, des experts et des représentants du Centre d’information du Falun Dafa. Quatorze de ces interviews ont été montées dans le film final.
Faire des interviews et entendre des histoires de persécution était à la fois une expérience touchante et une source d’inspiration.
« À travers les interviews, nous avons découvert que les pratiquants de Falun Gong n’avaient qu’à signer un papier disant qu’ils ‘renoncent à la pratique’ pour faire cesser les tortures et les mauvais traitements. Ils seraient ainsi libérés de prison », a précisé Paulio Shakespeare.
« Mais ces gens ont fait l’expérience de ce que j’appellerais des miracles de guérison et d’un changement spirituel profond, ils ne veulent pas aller à l’encontre de leur conscience et signer ce papier. »
L’interview avec le professeur d’histoire He Haiying a été particulièrement remarquable pour Mathias Magnason. Pour avoir pratiqué le Falun Gong, la mère, la sœur et le frère cadet de He Haiying ont été arrêtés et mis en prison ou dans un camp de travaux forcés.
« En fait, ma famille a été déchirée », déclare He Haiying dans le film. « Ma famille déchirée, je me suis senti moi-même déchiré intérieurement. »
Parfois, différents éléments coïncidaient pour créer des scènes pittoresques et apparemment fortuites.
Une énorme tempête de neige s’est abattue sur Manhattan alors que Paulio Shakespeare filmait Hu Zhiming, survivant d’un camp de travail. Des icebergs flottaient sur le fleuve Hudson dans la séquence avec Pan Qi, qui a été brutalement torturée dans le tristement célèbre camp de travail de Masanjia. Les icebergs ont contribué à rendre l’atmosphère du « froid glacial que nous voulions refléter » en racontant l’histoire de Qi Pan, a ajouté Paulio Shakespeare.
Paulio Shakespeare (à gauche) filme la pratiquante de Falun Gong Pan Qi à côté du fleuve Hudson pour le documentaire La persécution du Falun Gong. (Photo de Paulio Shakespeare)
Lorsque le film La persécution du Falun Gong a été achevé en 2015, les réalisateurs ont organisé des projections privés pour évaluer la réaction du public. « Certaines personnes ont été tellement touchées qu’elles pleuraient », s’est souvenu Mathias Magnason.
Encouragés, ils ont commencé à présenter leur documentaire aux festivals de films et ont remporté le Prix d’argent du festival du film documentaire Spotlight 2015, ainsi que le Prix d’excellence de réalisation de documentaires courts du Festival international 2015 des arts du cinéma à Los Angeles.
Selon Mathias Magnason, le film a été créé « afin de donner à ceux qui n’ont pas l’habitude de regarder de longs documentaires un court aperçu de l’une des histoires les plus catastrophiques de notre temps, toujours passée sous silence ». Il a conclu : « C’est l’une des histoires plus importantes se déroulant actuellement dans notre monde. »
Source : Epoch Times
Version anglaise :
For the Facebook Age, a Small Documentary About a Massive Persecution
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