Des manifestants obtiennent la fermeture d’une prison clandestine

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27 mars 2014: 10 avocats et citoyens manifestent devant le poste de police de Jiansanjiang dans la province du Heilongjiang, appelant à la libération d’avocats défenseurs des droits de l’homme détenus dans une prison clandestine. (NTD Télévision)


Un centre de détention illégal chinois a fermé le 28 avril dernier après avoir attiré l’attention nationale et internationale: plusieurs avocats défenseurs des droits de l’homme se sont rassemblés devant l’établissement pour tenter de secourir les pratiquants du Falun Gong qui y étaient détenus.


"Le centre de lavage de cerveau de Qinglongshan a fermé aujourd’hui! Toutes les personnes détenues illégalement sont rentrées chez elles!" disait un message partagé par l’avocat chinois Liu Jinbin sur Weibo, un réseau social chinois similaire à Twitter.


"Nous nous sommes énormément sacrifiés, en particulier les avocats et les parents des détenus, originaires de différents endroits. Cet événement rentrera dans l’Histoire!» a posté l’internaute @mianma, qui a appris la fermeture de l’établissement par le biais de prisonniers libérés. Ce message a été largement partagé sur la toile, notamment par des avocats défenseurs des droits de l’homme impliqués dans l’affaire.


L’établissement a fermé après plusieurs mois d’efforts de la part de militants et d’avocats défenseurs des droits de l’homme de toute la Chine qui ont adressé des lettres et se sont rendus au centre de détention. Certains ont même passé la nuit sur place et engagé une grève de la faim en signe de protestation.
L’établissement a bien été fermé, mais sept personnes étaient toujours détenues ailleurs, a nuancé Liu Jinbin, sans préciser l’identité des détenus.


Ce que Liu Jinbin appelait le centre de lavage de cerveau de Qinglongshan s’appelait officiellement "Centre légal de formation", dirigé par le Bureau central de l’agriculture de Jiansanjiang et par des agents locaux de la sécurité publique, dans la province du Heilongjiang, frontalière avec la Russie.


Les établissements illégaux de ce type sont généralement appelés "prisons noires". Ils ont été spécialement établis pour incarcérer les pratiquants du Falun Gong, une pratique spirituelle traditionnelle. Dans ces centres, ils sont forcés à abandonner leur croyance, souvent au moyen de tortures physiques et mentales. Le Parti communiste chinois a commencé à persécuter violemment les pratiquants du Falun Gong en 1999, par des incarcérations arbitraires de masse et des tortures généralisées.


En conséquence de leurs efforts pour obtenir la libération de trois pratiquants du Falun Gong détenus au centre de Jiansanjiang, sept autres pratiquants, des proches et les quatre avocats défenseurs des droits de l’homme ont déclaré dans une interview avoir été détenus et battus.


Les internautes ont fait le calcul: les détenus libérés s’en sont sortis avec 24 os brisés au total, après avoir été battus et torturés par la police de l’établissement. Tang Jitian a signalé 10 côtes fracturées, Jiang Tianyong en a déclaré 8, Wang Chen 3 et Zhang Junjie souffrait de 3 fractures vertébrales.


Les avocats ont été condamnés à une détention administrative allant de 5 à 15 jours par le Bureau de la sécurité publique de Jianshanjiang le 22 mars dernier, pour avoir «nui à la société au moyen d’une religion hérétique» suite à leur manifestation devant la prison clandestine.


La détention des quatre avocats a elle-même provoqué la réaction de plusieurs dizaines d’autres militants qui se sont rassemblés devant le centre et y ont campé durant 10 jours, persévérant pour la libération des détenus. La police a arrêté au moins 15 personnes.


Bien que la fermeture du centre n’ait encore été officiellement annoncée sur aucun site Internet, elle a réjoui de nombreux internautes et militants.

"Ces 24 côtes n’auront pas été brisées en vain", concluait l’un des commentaires les plus partagés.


Version en anglais:
A Black Jail in China is Shut Down After Protests

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