Révélation d’un réseau officiel de trafic d’organes en Chine

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Une capture d’écran du début d’un article long et détaillé publié par le Lens Magazine du 6 avril abordant la torture pratiquée dans le camp de travail de Masanjia, en Chine du nord. Peu après que Lens ait publié son article les médias d’Etat, influencés par l’ancien chef du Parti communiste Jiang Zemin, ont attaqué, affirmant que l’article était une falsification. (Epoch Times)


Analyse de l’actualité

Moins de deux semaines après que Lens Magazine en Chine continentale ait tiré la sonnette d’alarme sur la torture perpétrée dans le camp de travaux forcés de Masanjia, un autre magazine de la même société a révélé l’existence d’un réseau national impliqué dans le trafic d’organes. Ce dernier article pointe une histoire encore plus vaste jamais couverte par les médias de Chine continentale jusqu’ici, et impliquant des atrocités commises par le régime.


Dans un article du 15 avril paru dans le magazine économique d’actualités Caijing, Xu Qianchuan un journaliste d’investigation, établit des liens entre les individus impliqués dans la vente illégale de reins et les tribunaux et hôpitaux militaires du régime.


L’article apporte des éléments inédits sur une histoire ayant filtré il y a plus d’un an. En février 2012 Caijing avait fait état d’un commerce illégal d’organes en Chine. Depuis lors, le régime avait maintes fois affirmé avoir arrêté des gangs liés au commerce de reins obtenus illégalement.


Xu a passé une année à enquêter sur le cas de Zheng Wei, dont le procès a commencé en février 2012 à Pékin. Zheng était le chef présumé d’un gang de 15 personnes qui aurait fourni plus de 50 reins pour la transplantation, gagnant 1,6 million de dollars US (1.2 millions d’euros).


Comment Zheng et d’autres avaient-ils pu gérer cela, c’est ce qui était jusque-là resté sans réponse.


Comme l’a fait observer Heng He, un commentateur d’Epoch Times à propos de l’affaire Zheng Wei dans un article d’octobre 2012: " Pour un criminel ordinaire, membre d’un gang de rue, la création d’un système de transplantation d’organes aussi sophistiqué serait quasiment impossible".


L’enquête de Xu Qianchuan aide à combler certaines lacunes. Xu déclare avoir lu, avec l’aide d’ "amis", l’ensemble des documents du procès, y compris les enregistrements des interrogatoires. Depuis mars 2012, il a conduit des entretiens à Pékin, notamment avec les membres du département d’urologie de l’hôpital 304 (l’hôpital militaire qui soigne les dirigeants du régime chinois), et à la villa louée par Zheng Wei.


"Il y a, derrière la simple action de ‘vendre un rein pour acheter un iPhone’ le crime impliquant tout le système médical et militaire... Absents du procès sont les rôles joués par l’Hôpital militaire de niveau 3 [première classe] et un tribunal intermédiaire populaire, qui de ce fait échappent à toute responsabilité dans l’affaire", écrit-il.


"À travers l’affaire Zheng Wei nous avons entrevu un réseau en lien avec l’industrie illégale d’organes, comprenant hôpitaux, tribunaux, intermédiaires, médecins, détenus condamnés à mort, donateurs et bénéficiaires", écrit Xu. L’ "évaluation" par Zheng Wei d’autres organismes fournissant des reins et la coopération entre eux indiquent que le réseau couvre l’ensemble du pays."


L’article de Xu a très vite été retiré du site Caijing et les autres médias chinois ne l’ont pas repris. Au cours de sa courte apparition en ligne, l’article a suscité un vif intérêt, et son retrait reflète probablement une lutte de pouvoir se déroulant dans les coulisses.


En montrant qu’il y a eu une implication systématique des autorités dans les activités du gang de Zheng Wei, Caijing indique l’existence de crimes bien plus grands perpétrés par le régime. Un réseau tel que Zheng le décrit doit avoir été en place pour perpétrer l’atrocité de prélèvement forcé d’organes à vif, sur des pratiquants de Falun Gong et autres prisonniers de conscience.


Le prélèvement d’organes sur des pratiquants de Falun Gong a commencé peu de temps après que le chef du Parti communiste chinois Jiang Zemin ait lancé une campagne en juillet 1999 visant à éradiquer la pratique spirituelle. Il a établi pour ce faire le Bureau 610, un organe extraconstitutionnel du Parti


"Il existe un mécanisme en Chine qui facilite 10.000 transplantations d’organes par an, beaucoup d’entre elles programmées dans des délais de deux à quatre semaines", a déclaré le Dr Torsten Trey, directeur général de Doctors Against Forced Organ Harvesting (Médecins contre le prélèvement forcé d’organes), un groupe de médecins qui travaillent pour mettre fin aux prélèvements illégaux d’organes.


"Les découvertes de Xu Qianchuan sont très proches de ce que nous avons déjà anticipé dans notre analyse", a déclaré Trey, "il y a beaucoup d’indices qui suggèrent que les hôpitaux militaires, les tribunaux, et probablement le bureau 610 sont impliqués dans ce trafic illégal d’organes".


David Matas, un avocat international des droits de l’homme au Canada, et co-auteur avec l’ancien secrétaire d’État (Asie-Pacifique) David Kilgour du rapport d’enquête Bloody Harvest :The Killing of Falun Gong For Their Organs estime qu’environ 8.000 des organes transplantés chaque année sont prélevés sur des pratiquants de Falun Gong, lesquels sont tués dans le processus.


La rumeur veut que le magazine Caijing soit étroitement associé au nouveau chef du PCC, Xi Jinping, impliqué dans une lutte de pouvoir avec Jiang Zemin et sa faction.


Le rapport d’enquête de Caijing sur le prélèvement d’organes et l’exposé du Lens Magazine du 6 Avril sur la torture à Masanjia ont tous les deux mis Jiang sous pression.


Avec ces deux histoires, les crimes que Jiang Zemin a cherchés à dissimuler sont à présent un peu plus près d’être divulgués.

Lire l'article original chinois .

Version anglaise : Official Organ Trade Network in China Revealed

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