Un auditoire attentif s’est librement exprimé après la projection du film. (AEM/NTD) |
Après avoir été présenté au Parlement suédois de Stockholm, le documentaire plusieurs fois primés, Free China, Le courage de croire, coproduit par NTD et World2Be Productions, a bénéficié d’une double projection en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, dans la ville de Vitrolles au cinéma Les Lumières le mardi 26 mars et à Marseille au cinéma Le Chambord le jeudi 28 mars.
Le documentaire relate l’histoire de Jennifer Zeng et de Charles Lee, qui ont eu à affronter en Chine, la détention et la torture pour leurs croyances.
Jennifer Zeng, un des protagonistes principaux et auteur du livre qui a permis ce documentaire, et Kean Wong, le producteur, sont venus à Marseille pour répondre aux interrogations du public et partager leur expérience en direct.
Une conférence de presse qui montre un autre visage de la Chine
Le 26 mars au cinéma Les Lumières, la projection du film a été précédée d’une conférence de presse au cours de laquelle Jennifer Zeng et Kean Wong ont répondu aux questions d’Epoch Times.
E.T: Après avoir subi les persécutions du PCC dans un camp de travaux forcés pour femmes proche de la ville de Pékin, vous avez décidé de parcourir le monde pour informer les autorités, la population et leur permettre de savoir ce qui se passe en Chine à l’égard des prisonniers de conscience. Pouvez-vous nous parler des réactions des personnes que vous avez rencontrées et des actions qui ont été mises en place?
Jennifer Zeng: Je me suis enfuie de Chine en 2001, il y a donc pas mal d’années, et depuis je parle de ce qui se passe en Chine dans les camps de travaux forcés. Les réactions du public en règle générale, que ce soit les journalistes ou les hommes politiques, sont toujours positives. Tout le monde est bouleversé par mes propos, parce que cette information que je transmets est réprimée par le régime chinois.
Depuis quatorze ans que dure cette persécution, de plus en plus de personnes en Occident sont maintenant informées sur ce qui se passe là-bas. Et pourtant, malgré cela, je pense qu’il n’y a pas encore suffisamment d’actions qui soient prises par l’Occident et par les médias. Ce qu’il y a de plus terrible, c’est que cette situation continue encore en Chine. On peut tuer les gens aujourd’hui pour prélever leurs organes, n’importe quand et à tout moment.
C’est pour cela que nous sommes ici. Nous voulons que tout le monde soit au courant, afin que plus de gens se joignent à nous, pour faire connaître cette situation et pour que la Chine puisse se libérer.
E. T: Il y a eu en Chine ces derniers mois, un changement à la tête du régime. Cela a suscité de nouveaux espoirs, quelques personnes ont pensé que les persécutions seraient probablement arrêtées. Quelle direction a pris le nouveau gouvernement vis-à-vis des prisonniers de conscience?
J. Z.: Il semblerait effectivement qu’il y ait eu des discussions sur la suppression des camps de travaux forcés, mais ce n’est pas forcément très clair. Il paraîtrait qu’au sein même du parti communiste chinois, il y a des personnes qui ont envie que l’on ferme les camps de travaux forcés. En fait, ils souhaitent que quelque chose de bien se produise par rapport à cette question.
Il ne faut pas oublier que le PCC est arrivé sur la scène politique en 1949, et que depuis 80 millions de Chinois sont décédés, suite aux différentes répressions du PCC.
Ce chiffre est plus important que les décès qui ont eu lieu au cours des deux dernières guerres mondiales réunies. Les crimes commis par le PCC sont au-delà de la rédemption.
En fait, si certaines personnes veulent sauver le Parti communiste, ce parti est au-delà de la rédemption. Si les membres du PPC veulent faire quelque chose de bien pour la population, il faut que le Parti communiste quitte le pouvoir. C’est la seule chose de bien qui puisse arriver pour le peuple. Il n’y a aucune autre solution, garder le parti et faire quelque chose de bien, n’est pas possible.
E.T: Ce chiffre de 80 millions de décès est phénoménal et je ne crois pas que les gens soient vraiment au courant. Vous avez raison de le faire savoir.
J. Z.: Je pense qu’à l’heure actuelle, les personnes en Chine commencent à comprendre et à savoir ce qui se passe. Ils sont plus en colère contre le PCC que celles qui sont à l’extérieur de la Chine. Les Chinois qui y vivent au quotidien, doivent endurer les conséquences de ce qui est imposé par le PCC. Par exemple, l’air que l’on respire à Pékin est irrespirable, l’eau que l’on boit est insalubre, la nourriture que l’on mange est polluée.
Et, les Chinois se rendent compte que ce n’est pas un environnement dans lequel ils veulent voir leurs enfants grandir. Peut-être que les personnes à l’extérieur de la Chine, ont encore des illusions par rapport au PCC, mais les gens en Chine comprennent de quoi il en retourne. Et, tous les jours, ils souffrent de ce qui leur est imposé.
Plus de 130 millions de personnes en Chine ont donné leur démission au PCC. Donc, j’espère que beaucoup de gens dans le monde vont aider les Chinois dans leur combat.
E. T.: M. Kean pouvez-vous nous dire comment s’est fait votre rencontre avec Jennifer Zeng, comment vous avez été amené à produire ce film?
Kean Wong: Quand Jennifer est partie de Chine en 2001, elle s’est enfuie en Australie à Melbourne et c’est de là que je viens. Elle a contacté le site du Falun gong et la personne contactée par l’intermédiaire du site du Falun Gong, connaissait ma mère car toute ma famille pratique le falun Gong. Nous sommes donc allés rencontrer Jennifer. On a été absolument horrifiés de savoir ce qui se passait réellement en Chine.
En fait, mon père et moi-même l’avons aidée à obtenir l’asile politique en Australie. Elle était en train d’écrire un livre à l’époque Témoin de l’histoire: la lutte d’une femme pour la liberté et le Falun Gong. Je me souviens avoir dit à Jennifer, il faudra vraiment que quelqu’un fasse un film de cette histoire absolument incroyable.
Mais, à l’époque, je n’étais pas impliqué dans la réalisation de films. Ce n’était pas du tout mon travail. J’étais dans les affaires comme consultant. Donc, j’ai gardé cette idée en tête.
Mais, des années plus tard, je suis allé à New York pour la télévision NTD. En 2009, j’ai rencontré Michael Perlman, le réalisateur du film Tibet: Au-delà de la peur.
Le soir où nous nous sommes vus, je lui ai dit: «Si tu veux vraiment libérer le Tibet, il faut d’abord libérer la Chine!». Et, il m’a répondu: «C’est exactement ce que je répète depuis des années!».
Lors de cette première rencontre, nous nous sommes serrés la main très fort et avons dit: «Et bien, on n’a qu’à faire un film Libérer la Chine. Ensuite, je lui ai passé le livre de Jennifer, pour qu’il le lise».
Pour parler de persécutions, l’Ambassade de Chine a empêché le film Free China d’être présenté aux festivals aux USA ainsi que dans d’autres régions, et c’est absolument intolérable. Nous n’avons pas pu nous inscrire à ces festivals, par la suite nous avons su que les organisateurs avaient subi des pressions de la part de l’Ambassade de Chine.
E. T.: Pourriez parler des camps de travaux forcés pour les prisonniers de conscience? Est-ce qu’il y a des personnes qui ont pu s’en sortir?
J. Z.: J’espère vraiment que les gens pourront voir le film, Dans un temps aussi limité je ne peux pas parler de ce sujet. C’est une bataille entre la vie et la mort à chaque instant.
Il y a trois approches priorisées dans les camps de travaux forcés:
- une de ces approches est de nous torturer à chaque instant pour que nous renoncions au Falun gong
- la seconde est de nous torturer et de nous utiliser en tant que main-d’œuvre non payée
- la troisième est de nous torturer et de nous faire comprendre que l’on pourrait être utilisé comme une banque de réserve d’organes, pour les prélèvements d’organes forcés. On avait en permanence des prises de sang, et on analysait nos tissus pour voir si nos organes pourraient être utilisés pour des personnes qui venaient de l’étranger et qui auraient besoin de greffe.
- C’est un enfer sur terre. C’est au-delà de ce que l’on peut imaginer.
E.T.: Est-ce que vous pensez qu’il puisse y avoir l’espoir d’une solution à cette situation?
J. Z.: L’espoir est que de plus en plus de gens en Chine et à l’extérieur de la Chine apprennent ce qui se passe. Qu’ils comprennent ce qu’est le PCC. En fait, comme je l’ai dit, plus de 130 millions de personnes ont quitté le PCC et ses organisations affiliées. Ce qui est important c’est que la vérité se propage et que plus de gens se lèvent pour la justice et la liberté.
La solution est de trouver paisiblement le moyen pour que le pays se débarrasse définitivement de ce PCC, afin que les gens redécouvrent les véritables valeurs de cette merveilleuse Chine.
Un documentaire qui a été suivi d’un échange libre avec le public
À 20H45, le public a été invité à entrer dans la salle de projection. Géraldine KING la Présidente de l’Association Les Amis de l’Empire du Milieu (AEM), partenaire de NTD pour la projection de ce film à Marseille, a ouvert la séance avec un message de bienvenue et de remerciements à l’Association Provence Himalaya, partenaire pour cette séance à Vitrolles, et au public venu nombreux, pour ensuite passer la parole à Kean Wong qui a introduit le documentaire.
Suite à la projection du film, Kean Wong et Jennifer Zeng ont apporté des réponses aux questions qui ont fusé dans la salle
Je ne peux pas imaginer qu’une situation pareille puisse encore exister en Chine?
J. Z.: Ce que nous vous avons présenté ce soir est une histoire sur laquelle nous pouvons réfléchir. Il faut savoir que cette situation se produit encore aujourd’hui, se produit encore maintenant. Alors que nous sommes ici en train de discuter, il y a des centaines de milliers de pratiquants de falun gong ou des personnes innocentes, comme moi-même et Charles, qui subissent la persécution en Chine. Ils peuvent à n’importe quel moment devenir des victimes de prélèvements d’organes forcés.
Après le seconde guerre mondiale, il y a eu ces mots: «Plus jamais cela!». Cela avait été dit après avoir découvert ce qui se passait dans les camps de concentration nazis, mais malheureusement, ces choses arrivent à nouveau.
Il a fallu que je dépasse beaucoup d’épreuves pour pouvoir être ici avec vous ce soir, pour vous parler de ce que j’ai vécu et vous demander de nous soutenir, de nous aider à libérer la Chine. Une Chine libre sera un bénéfice pour nous tous.
Comment les images et les informations ont-elles pu sortir de Chine?
K. W.: En fait cela fait longtemps, depuis près de 10 à 15 ans, que les gens arrivent à sortir les images de Chine de façon non-officielle, par mail et aussi avec l’aide de Google. Il y a aussi beaucoup de gens à l’intérieur de la Chine qui envoient clandestinement ces images, en particulier à la télévision NTD qui existe depuis 2001. C’est la seule télévision en langue chinoise non censurée, elle est basée à N.Y.
Kean Wong, Jennifer Zeng et Rose Aussenac, interprète, lors de la conférence de presse mardi 26 mars. (AEM/NTD) |
Qu’est-ce que le Falun Gong par rapport aux autres Qi Gong?
K. W: Les Chinois pratiquent depuis toujours les méthodes du Qi Gong et du Taï Chi. Ces deux méthodes travaillent sur l’énergie, l’esprit et le corps. Ma grand-mère m’apprenait le Taï Chi quand j’avais entre 4 et 5 ans. Elle me disait que tout dans l’univers était une énergie. C’est comme Einstein qui expliquait E = mc2, c’est l’énergie universelle. En fait, cela fait 5 000 ans que les Chinois font ces exercices très doux pour le corps, l’esprit, le cœur. En plus de cela, le Falun Gong inclut une méditation de type bouddhiste. Il y a cinq séries d’exercices que l’on peut pratiquer quotidiennement. Il existe une médiation assise et une debout, les trois autres séries d’exercices reposent sur des mouvements qui ressemblent un peu au Tai Chi.
Quelles sont les conditions de travail dans ces camps en Chine?
J. Z.: Les conditions de travail dans les camps de travaux forcés sont épouvantables. Les personnes devaient travailler 15 à 16 h par jour, et parfois ils n’avaient pas l’autorisation de dormir. Nous étions très nombreuses dans un espace très petit, sans conditions sanitaires. Rien que le fait de devoir rester assise sur un petit tabouret faisait que nous avions développé des problèmes de peau au niveau du postérieur, rester assise était une torture. La charge de travail était énorme, il fallait remplir le quota.
Quelles sont les réactions des internautes chinois?
K.W.: En fait ce film n’a jamais été montré en Chine. On n’a pas la possibilité de le présenter en Chine, car il est interdit là-bas. La première possibilité pour le faire voir est par satellite. NTD est un partenaire de ce film. Depuis une dizaine d’années cette télévision chinoise libre transmet des émissions via le satellite vers la Chine. Donc les gens peuvent recevoir ces informations non censurées.
Il y a, à notre connaissance, environ 15 millions de pôles qui peuvent recevoir les programmes diffusés par NTD en Chine.
La deuxième possibilité que nous avons pour faire connaître ce film en Chine, c’est Internet. On peut briser le pare-feu par internet. Tous les jours plus d’un million de personnes en Chine, brisent le pare-feu pour aller consulter les informations non censurées. On sait que cette technologie peut changer les choses, en plus les personnes à l’intérieur de la Chine sont de plus en plus actives.
Quand ce film pourra être vu en Chine, les gens à l’intérieur de la Chine vont vouloir en faire une copie et la feront circuler. On sait qu’en Chine il y a à peu près 40 000 sites qui se chargent de faire des copies de documents et les distribuent, pour faire connaître la vérité sur ce qui se passe réellement. Il faut encore du temps pour que les gens comprennent pour se libérer de la mainmise du régime.
Pourquoi le Falun Gong a-t-il été persécuté?
K. W.: Idéologiquement parlant, le PCC est totalement à l’opposé du Falun Gong. À l’époque les gens de toutes les strates de la société pratiquaient le Falun Gong. Et, même les membres du PCC, les plus hauts placés, le pratiquaient. Il y a eu des personnes âgées, membres influents du PCC, qui se sont rendu compte que le Falun Gong était bon pour la santé. Au sein même du Politburo, il y avait des gens qui pratiquaient le Falun Gong. Et, donc, il y a eu de très longues discussions, au sein du régime chinois, pour savoir s’il devait ou non interdire cette pratique. Mais c’est Jiang Zemin qui a pris cette décision.
En fait la plus grande peur du PCC était la légitimité. Depuis que le PCC est au pouvoir, tous les sept ou dix ans, il lance une persécution contre une partie de la population, de façon à maintenir une certaine tension et répandre un sentiment de peur. En fait, les cibles ont été diverses. IL y a eu les propriétaires terriens, les intellectuels, les étudiants et maintenant les pratiquants de Falun Gong.
Pourquoi le PCC, un mouvement aussi puissant a-t-il peur d’un mouvement spirituel comme le Falun Gong, qu’est-ce qu’il y a derrière?
En fait c’est un mouvement qui s’est répandu très vite. Le gouvernement qui ne connaissait pas ce mouvement a d’abord commencé à envoyer des espions pour savoir de quoi il en retournait. Au début, le gouvernement le soutenait réellement, parce qu’il procure un meilleur état de santé, donc les populations dépensaient moins en médicaments.
Alors, ce mouvement s’est répandu en Chine très rapidement et Jiang Zemin en a eu peur. Le PCC n’est pas un mouvement spirituel, ni pro-humanitaire, il n’est pas dans la compassion.
Il y a deux aspects à votre question. En fait ce qui se passe, beaucoup de personnes au PCC étaient très attachées au pouvoir et donc ils ne pouvaient pas comprendre que des gens ne s’intéressent pas au pouvoir. Après le début de la persécution en 1999, le régime chinois a mis en place un système de répression: un bureau, qui s’appelle le bureau 610, parce qu’il a été mis en place le 10 juin.
Le PCC n’est pas une démocratie, car les personnes qui gouvernent ne sont pas choisies par le peuple. Personne ne sait comment sont élus les représentants à l’intérieur du Parti. On est arrivé à la situation, où une seule personne contrôle le Parti, l’armée, le gouvernement. Si la personne qui a entre ses mains tous ces pouvoirs devient folle, alors tout le pays en subira les conséquences, comme cela a été le cas avec Hitler. Et, c’est ce qui est arrivé avec la persécution du Falun Gong.
La projection du clip Le courage de croire est venu clôturer la séance qui s’est poursuivie dans le hall du cinéma Les lumières où le public s’est longuement attardé et a échangé avec Jennifer Zeng, Kean Wong, mais aussi avec les bénévoles de l’Association Les Amis de l’Empire du Milieu.
Propos recueillis par Christine Modock
La sortie publique du film est prévue pour la fin de ce premier semestre
Version originale de l'article : Découvrir un autre visage de la Chine
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