Lettre d’une pratiquante australienne au Premier Ministre Belge

Facebook Logo LinkedIn Logo Twitter Logo Email Logo Pinterest Logo
11 Septembre 2003

Cher M. Guy Verhofstadt,

Je vous écris en tant que résidente australien et victime de détention et de torture dans un camp de travail en Chine, pour exprimer mon soutien au procès contre l’ancien leader communiste chinois Jiang Zemin qui a été intenté par des pratiquants de Falun Gong en Belgique.
J’ai fui la Chine il y a deux ans pour échapper à davantage de persécution après avoir été torturée gravement dans un camp de travail pour femmes de Beijing parce que je pratique le Falun Gong. Le Falun Gong est un système de « cultivation de soi » qui entend améliorer l’esprit et le corps sur la base des principes d’ »Authenticité, Bonté,Patience. »

Dans le camp de travail, j’ai été forcée à rester continuellement accroupie sous un soleil brûlant alors que la température au sol était de plus de cinquante degré Celsius. La plus longue période a duré plus de quinze heures. Lorsque j’ai demandé à ce que ma condamnation au camp de travail soit examinée, j’ai été battue, traînée au sol et choquée avec deux bâtons électriques jusqu’à ce que perde conscience.

En tant que pratiquante de Falun Gong, j’ai été placée sous une pression constante pour me faire signer une déclaration de renoncement au Falun Gong dès mon arrivée. J’étais surveillée 24 heure sur 24 par des détenues criminelles, qui ont reçu le pouvoir de faire tout ce qu’elle voulaient pour me faire signer.

J’ai aussi été forcée à regarder et écouter calomnies et mensonges sur le Falun Gong presque chaque jour.
Le reste du temps j’ai été forcée à faire toutes sortes de durs travaux. Je devais travailler habituellement de 5h du matin à 2 ou 3h du matin du jour suivant. Quelque fois, je devais travailler toute la journée et la nuit pour remettre les produis à temps. La plupart des produits que j’ai fait dans le camp étaient exportés vers les pays étrangers. J’osais à peine me laver les mains après être allée aux toilettes de peur de perdre quelques minutes.
Une des méthodes les plus cruelles que le camp de travail utilisait pour “reformer” les pratiquants de Falun Gong est la privation de sommeil. Il m’est arrivé de ne pas pouvoir dormir pendant trois nuits. Après de longues périodes de dur travail et sans repos, ce genre de torture me faisait presque perdre l’esprit.

Après six mois de souffrance, j’ai succombé et signé une déclaration dénonçant le Falun Gong. Cette action trahissait complètement ma propre conviction et m’a causé une plus grande souffrance émotionnelle, une douleur spirituelle et un traumatisme, plus grands que l’angoisse d’être tuée ou violée.

Mais la torture ne s’est pas arrêtée là. Même après avoir été libérée, je devais encore « rendre compte de mes pensées » à la police locale de façon régulière. Si j’étais soupçonnée de croire encore en Falun Gong, j’aurais pu être renvoyée dans le camp à tout instant. J’ai du m’enfuir de chez moi cinq jours après avoir été relâchée et ai eu la chance de pouvoir m’échapper en Australie et demander l’asile.

L’an passé, j’ai intenté un procès avec les Nations Unies contre Jiang Zemin pour sa brutale persécution du Falun Gong. Quatre jours après que la nouvelle aient été annoncée, mon mari en Chine, qui ne pratique pas le Falun Gong a été arrêté et ma petite fille de neuf ans est restée à la maison sans père ni mère.

Pourtant ma situation est loin d’être la pire comparée aux centaines de ceux qui ont perdu leurs vies ou leurs familles durant la persécution. Face à un traitement totalement injuste, à la torture, et au meurtre, les pratiquants de Falun Gong à l’intérieur de la Chine ont encore et encore choisi de demeurer pacifiques et rationnels plutôt que de recourir la à la violence et la revanche. En Chine ils défendent la justice au prix de leur vie, et nous, qui avons la possibilité de les aider, devons leur donner l’espoir.

Je crois fermement que les crimes de Jiang contre l’humanité doivent être arrêtés immédiatement. Une telle répression sanglante a fait honte, a défié et menacé les principes élémentaires de la civilisation moderne. Si nous chérissons encore l’autorité de la Loi, nous devons montrer au monde, ainsi qu’au dictateur chinois et à ses suiveurs, que personne ne peut s’écarter de la justice et de la loi sans être tenu responsable pour ses mauvaises actions.

Sincèrement,
[nom omis]

* * *

Facebook Logo LinkedIn Logo Twitter Logo Email Logo Pinterest Logo

Vous pouvez imprimer et faire circuler tous les articles publiés sur Clearharmony et leur contenu, mais veuillez ne pas omettre d'en citer la source.