Le week-end dernier, le temps était magnifique, comme un dernier sursaut de l'été avant que l'automne s'installe. En sortant de méditation je vis une jeune femme chinoise qui nous avait rejoints et pratiquait avec nous. Frêle, d'environ 30 ans, elle semblait goûter ce moment comme quelque chose d'infiniment rare et précieux.
Nous discutâmes ensuite : elle travaillait pour une grande entreprise française et vivait dans la province du Guandong; à l'occasion d'un voyage d'affaires elle avait pu venir à Paris. "Vous savez, dit-elle, c'est la première fois en 4 ans que je peux pratiquer librement, dehors, avec des gens". Le 20 juillet 1999, quand le dictateur Jiang Zemin avait ordonné la répression. des militaires, armes au poing, les avait empêchés de pratiquer dans le jardin public qu'ils fréquentaient habituellement. Et puis cela avait été le début de devoir se cacher, d'être arrêtés, interrogés torturés à mort pour certains. Elle me dit que récemment dans sa ville il y avait eu de grandes vagues d'arrestation, des pratiquants qui s'étaient réunis avaient tous été attrapés on ne savait pas ce qu'ils étaient devenus.
Elle, a passé 7 mois en classe de lavage de cerveau. Leur organisation, c'est une classe pour chaque arrondissement de la ville, et une autre plus grande pour toute la ville pour les pratiquants les plus déterminés, et une autre plus grande encore pour la région entière du Guangdong. Les classes d'arrondissement sont supportables dit-elle, c'est là qu'elle était et a passé son temps en confinement solitaire ; mais les classes au niveau régional sont les pires et les plus violentes.
Là où elle était, il y avait plusieurs dizaines de pratiquants, tous dans des cellules isolées pour ne pas pouvoir communiquer entre eux. Les seuls moments de contact étaient les repas, où il était interdit de parler sous peine de coups. Et la journée, on l'imagine bien : Assis en rang pendant des heures sur des bancs de 20cm de large et 20cm de haut, obligés de fixer un écran de télévision qui diffuse en boucle les images de la propagande. Les coups pour ceux qui ferment les yeux ou baissent la tête. Et puis les réunions d'autocritique, les discours interminables sur tout "le mal qu'ils ont fait à la Chine" en croyant aux principes du Falun Gong, la vérité, la compassion et la patience beaucoup protestent par une grève de faim, refusant même de boire. Après quelques jours, ils sont nourris de force par des tubes qu'on leur enfonce dans le nez et qui descendent jusqu'à l'estomac. Une femme particulièrement déterminée a été en grève de la faim pendant 6 mois, après quoi on a demandé à sa famille de venir la chercher et la ramener chez elle, dans la province de Jiangsu, au Nord.
Avant de repartir pour la Chine, la jeune femme me confia des textes de Maître Li Hongzhi qu'elle ne pouvait pas ramener avec elle (trop risqué), et me recommanda si je la contactais par email ou téléphone de ne pas dire un mot sur Falun Gong, car toutes les communications sont surveillées - nous trouverions un autre moyen plus sûr de communiquer si besoin.
Cette jeune femme à la voix très douce, mais dont chaque geste était emprunt de gravité, savait vers quoi elle retournait : l'oppression et le mensonge qui empoisonne des centaines de millions de citoyens ; elle n'hésitait pas à repartir, sans doute pour donner une chance à plus de chinois d'apprendre la vérité sur le Falun Gong. Elle nous salua en joignant les mains devant la poitrine et s'en alla.
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