En roue libre
* Chinoiseries
Toujours à l’affût de ce qui peut nous faire du bien, je suis allé m’essayer au Falun Gong.
Comme vous l’ignorez peut-être, il s’agit d’une gymnastique méditative d’origine chinoise, censée remettre de l’énergie dans nos corps – esprits malmenés par la vie moderne. La séance consiste en cinq lents exercices, durant lesquels on se laisse imbiber par l’énergie tournoyante de l’univers. Centré sur soi durant plus d’une heure, on tente d’échapper de cette manière aux soucis de notre existence stressée…
Inquiète d’apprendre ma démarche, ma belle-fille m’a demandé si je n’étais pas tombé dans une secte. J’ai pu la rassurer. Généralement en effet, les gourous des sectes s’en prennent soit à votre argent, soit à votre liberté, quand ce n’est pas à votre sexualité si vous êtes jeune et jolie. Rien de tel dans le Falun Gong : vous demeurez libre de participer ou quitter sans avoir à vous inscrire, il n’y a pas de gourou pour vous attirer dans son lit, et de plus les séances sont gratuites (l’animateur ou l’animatrice étant bénévole). N’est-ce pas rassurant ?
Quant à la philosophie de cette méthode, elle se résume en ces trois mots : vérité, compassion et patience. Bref jusqu’ici je n’ai rien trouvé dans le Falun Gong qui s’oppose à ma foi de chrétien progressiste…
Si cette technique est sans danger, pourquoi ses adeptes sont-ils persécutés en Chine ? Tout simplement parce que le pouvoir dictatorial de ce pays ne supporte pas que d’autres que lui puissent remuer des foules. Quand, le 25 avril 1999, dix mille pratiquants se rassemblèrent pacifiquement à Pékin, la direction chinoise se souvint de la démonstration des étudiants sur la place Tiananmen dix années auparavant. Aussi, trois mois plus tard, la persécution commençait : la pratique du Falun Gong fut déclarée illégale, des adeptes furent mis en prison, internés en hôpital psychiatrique et torturés jusqu’à la mort parfois.
Comme l’a fait Amnesty International, nous devons dénoncer fermement cette persécution. Car il n’y a aucune raison valable de chercher noise, noiserie ou chinoiserie aux adeptes d’une pratique tout ce qu’il y a de plus pacifique.
Jacques Perroux
P.S. : les internautes intrigués peuvent consulter le site
www.falundafa.org
* C’est un nouveau pratiquant, qui a participé seulement à 3 ou 4 fois les exercices collectifs, qui a pris l’initiative d’écrire ce texte pour un journal local.
* * *
Vous pouvez imprimer et faire circuler tous les articles publiés sur Clearharmony et leur contenu, mais veuillez ne pas omettre d'en citer la source.