Après l'aveu des autorités dimanche que le nombre de malades du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) se chiffre par centaines, les rues de la capitale étaient lundi plus vides qu'à l'ordinaire et de nombreux habitants portaient des masques de protection.
Sur décision du Parti communiste chinois (PCC), Meng Xuenong n'est plus maire de Pékin et Zhang Wenkang a été limogé de ses fonctions au sein du parti, prélude à la perte de son poste ministériel.
"Je soutiens pleinement cette décision. Quand un responsable fait une erreur, il doit payer", déclare un homme du nom de Ge lisant un journal dans la rue.
"Nous avons un dicton sur les dirigeants: + Si vous protégez seulement vos propres intérêts, vous finirez par échouer+", ajoute cet homme âgé.
D'autres Pékinois voyaient le départ des deux responsables d'un oeil plus cynique, soulignant que le gouvernement chinois n'avait jamais fait preuve de transparence.
"Cela m'est complètement égal, ils sont tous pareils. Si vous en changez, le nouvel arrivant sera identique au partant", explique une femme, Shao Hua.
"Vous ne pouvez jamais croire les dirigeants parce qu'ils ne pensent qu'à eux-mêmes. Les gens ont parlé de cette pneumonie atypique pendant des semaines et ce n'est que maintenant qu'ils nous disent qu'elle se répand partout", ajoute Mme Shao qui dit être persuadée que les deux limogés retrouveront des postes officiels ailleurs.
"Si tous les responsables officiels qui ont menti étaient virés, il ne nous resterait plus aucun dirigeant", dit pour sa part un vendeur de journaux du marché de Xidan, dans le centre de la capitale.
Les autorités chinoises n'avaient reconnu que 37 cas de pneumonie atypique et 4 morts, à Pékin. Dimanche, elles ont reconnu 346 cas avérés, 18 morts et 402 cas suspects.
Lundi, ce sont 109 nouveaux cas avérés qui ont été annoncés par le ministère de la Santé dans la capitale, selon l'OMS.
Pour sa part, le quotidien économique Zhongguo Jingji Ribao souligne dans un éditorial intitulé "faire évoluer la mentalité des dirigeants" que "sous prétexte de développement économique, le gouvernement ne doit pas négliger ou se montrer indifférent à la vie des gens".
En masquant les problèmes, les dirigeants montrent qu'ils "ne font pas confiance à la population", selon cet éditorial d'une rare liberté de ton pour la presse
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