Je m’appelle Zhang Weijie et je vis dans le District de Jiangan, à Wuhan. Je voudrais partager mes expériences dans l’espoir de trouver de l’aide. J’ai écris cette déclaration d’appel au régime chinois en mai 2007 mais n’ai reçu aucune réponse. Ma femme Zhang Man a été arrêtée arbitrairement à cette époque là pour avoir délivré ma déclaration à différents niveaux du gouvernement.
Voici les persécutions qui m'ont été infligées.
J’étais en route pour le travail, au matin du 21 mars 2007, quand plusieurs voitures ont fait irruption sur mon chemin. Huit personnes en ont surgi, m’ont plaqué au sol, m’ont poussé et donné des coups de poing. Finalement ils m’ont passé des menottes pour me faire monter dans la voiture. La plaque d’immatriculation était: Hubei A87900. Je leur ai demandé: «Qui êtes-vous?» L’un d’eux a dit: «Je te le dirai quand nous serons arrivés.» Il ne m’a jamais rien dit. Ils ont essayé de m’envelopper la tête dans une sorte de tissu mais n’y sont pas parvenus car je me suis débattu.
Après plusieurs transferts secrets, la voiture est arrivée dans un grand complexe. Le gardien à la porte d‘entrée a posé quelques questions et le conducteur a demandé à un des hommes de parler au gardien. Ils ont fermé toutes les vitres du véhicule pour empêcher qui que ce soit de regarder à l’intérieur. Après un certain temps, le gardien a ouvert une grande porte en métal et la voiture a pu entrer à l’intérieur.
Quand elle s’est arrêtée, j’ai vu un homme costaux et plusieurs autres portant des treillis militaires postés autour de la voiture. Ils m’ont tirés de la voiture pour m’emmener dans un bâtiment entouré de plusieurs portes en métal et m’ont enfermé dans une pièce. L’homme costaud a donné un ordre. Les autres m’ont tenu pour prendre mon portefeuille, mes papiers d’identité, mes clefs, mon téléphone portable et autres appareils électroniques. J’ai dit: «C’est du vol.» «Pas pour nous» a dit une femme. Ils agissaient de manière mystérieuse et je n’ai pas leur identité.
Plusieurs jours après, ils m’ont emmené dans une autre pièce pour «étudier», c'est-à-dire me forcer à renoncer au Falun Gong. J’ai refusé. Un petit homme rondelet a percuté son corps contre le mien. Il m’a attrapé pour m’emmener dans une autre pièce et n’a pas cessé de me pousser avec ses doigts. Je lui ai dit de ne pas me toucher. Il a répondu: «Je ne fais que jouer avec toi.» J’ai demandé: «Qui es-tu? Oses-tu révéler ton identité? Tu ne peux qu’agir comme une racaille ici» Il a dit: «Le gouvernement interdit le Falun Gong, je te cogne selon la Loi.» J’ai dit: «Vous autres m’avez enlevé et amené ici comme des mafieux, et tu oses parler de loi! Tu as déjà violé la loi en portant atteinte à mes droits en tant que citoyen chinois.»
Durant le mois qui a suivi, ils ont essayé de me forcer à être «réformé.» Certains me lisaient des livres de Falun Gong tout haut en déformant volontairement les enseignements afin d’essayer de me rendre confus; certains me parlaient de différentes religions, d’autres me montraient différents documents officiels pour tenter de me prouver que la persécution du Falun Gong était légale, et d’autres encore me menaçaient de peines de prison allant de cinq à vingt ans si je n’abandonnais pas mes convictions. Ils prétendaient que les policiers avaient déjà commencé à fabriquer des preuves compromettantes pour moi, une tactique à laquelle ils ont toujours eu recours pour condamner des innocents – fixant le verdict avant même de chercher des preuves.
J’ai commencé à écrire des lettres à tous les niveaux du gouvernement, au Congrès national du peuple, et au Procureur, dans lesquelles je racontais mon arrestation et ma détention. Le petit homme a soudain fait irruption dans ma cellule, a déchiré mes lettres en criant: «Tu es un contre-révolutionnaire ; tu n’as pas le droit d’écrire une déclaration d’appel. Tu peux juste écrire des lettres pour demander le divorce d’avec ta femme, désavouer ton père et ta fille.» J’ai dit: «L’accusation de ‘contre révolutionnaire‘ a été abandonnée en Chine. On ne l’utilise que pour persécuter les gens. C’est mon droit de faire appel, et tu n’as aucun droit de me dire de divorcer.» Par la suite ils m’ont accusé de vouloir «renverser le gouvernement» et de «voler des informations protégées» toujours sans preuves. Finalement ils m’ont dit qu’ils m’avaient arrêté pour m’empêcher de commettre un crime.
Près d’un mois s’est écoulé avant de réaliser que j’avais bien deviné où j’étais détenu, donc ils me l’ont dit. J’étais détenu à la base d’éducation légale de la province du Hubei [en réalité un centre de lavage de cerveau].
J’ai souffert à la fois physiquement et mentalement durant la détention. J’ai souffert d’une angine à la poitrine, à deux reprises et ma pression artérielle était anormalement haute. Parfois ma pression sanguine diastolique était plus élevée que la pression systolique d’une personne en bonne santé. Ils ont fait pression sur moi de manière répétée pour que j’écrive une «déclaration de garantie» et j’ai refusé systématiquement. Le petit homme, Liu, a crié: «Notre chef essaie de t’aider en te faisant réformer, maintenant ce sera de ta faute!» dit-il en me poussant contre le mur.
Ils m’ont transféré secrètement dans une classe d’éducation légale du district de Jiangan située à Chenjiaji, dans la ville de Wuhan, après 37 jours de détention à la base d’éducation légale de la province du Hubei. J’ai demandé à un policier: «Pourquoi est-ce que vous arrêtez les gens arbitrairement et les emmenez partout?» Il a dit que ce n’était pas de son ressort. Ils ont apporté, un formulaire en me demandant de le remplir. J’ai refusé. Ils m’ont menacé: «Si tu ne le remplis pas, on ne te laissera pas sortir. Tu devras manger, boire, dormir et faire tes besoins ici sur place.»
Le 29 avril ils ont apporté une télévision. Un collaborateur Gong Lianghan criait: «Le secrétaire du parti a dit que l’on devait passer des vidéos 24 heures sur 24.» Tout d’abord ils ont passé une vidéo d’un moine taiwanais parlant de bouddhisme. Toutes les vidéos étaient des copies piratées. Ils ont passé des vidéos de 6 heures du matin jusqu’à 10 heures du soir dans le but de briser ma volonté. Ils ont prétendu être des responsables du gouvernement, alors que c’étaient tous des clochards chômeurs recrutés temporairement par le régime communiste pour persécuter le Falun Gong. Ils prétendaient que le Congrès national du peuple avait passé une résolution déclarant que le Falun Gong était [mot diffamatoire omis], alors que le Congrès n’avait jamais émis de document diffamant le Falun Gong. Quand je les ai confrontés sur l’arrestation et la détention, ils ont simplement répondu: «le parti communiste veut faire comme ça.»
Ma famille m’a cherché partout après ma disparition. Ce n’est qu’à la mi-mai que ma famille a appris que j’étais détenu à la classe d’éducation légale du district de Jiangan. Ma femme est venue à la classe, mais ils ne l’ont pas laissée me voir. Ils m’ont enfermé dans une pièce toute une journée. J’ai entamé une grève de la faim pour protester, et ils ont changé les horaires de fermeture pour l’avancer à midi et au soir. Mais ils fermaient encore la porte chaque fois que ma famille venait. Toutes mes lettres d’appel ont été confisquées. Au moins deux personnes me surveillaient jour et nuit.
Chaque fois que ma femme venait, il y avait toujours quelqu’un pour écouter et interférer dans notre rencontre. Un jour, ils ont appelé l’équipe de réponse d’urgence 110 pour interférer avec notre conversation. Comme ma femme avait envoyé des lettres d’appel à certaines agences gouvernementales, ils l’ont arrêtée l’après-midi du 8 juin quand elle est venue me voir. Les gens du centre de lavage de cerveau ont appelé le 110, et les policiers ont arrêté ma femme alors qu’elle rentrait à la maison. Ils l’ont également amenée à la classe d’éducation légale du district de Jiangan dans la ville de Wuhan. J’ai demandé à un policier du 110 pourquoi ils avaient arrêté ma femme. Il a répondu qu’ils devaient vérifier certaines informations. J’ai demandé: «Quelles informations essayez-vous d’obtenir? Pourquoi l’amener à un centre de lavage de cerveau pour cela?» Je lui ai dit qu’il devait traiter mon cas parce que j’avais été arrêté illégalement, mais il est parti.
Ils ont donné des raisons ridicules pour arrêter ma femme, disant que ses visites fréquentes avaient un mauvais effet, qu’elle avait envoyé des lettres d’appel et les avait distribuées dans un bâtiment gouvernemental et qu’elle avait pris des photos du centre de lavages de cerveau. Même si tout cela était vrai, rien de tout cela n’était un crime.
Ma femme et moi sommes toujours détenus. C’est un abus de pouvoir à l’égard de personnes faisant appel. Actuellement mon père de 75 ans et ma fille en âge d’aller au collège sont tous seuls à la maison. Ma belle mère est en très mauvaise santé et a du mal à sortir. Je n’ai aucune nouvelle d’eux.
J’espère que certaines agences gouvernementales au sein du régime chinois vont se pencher sur ces persécutions infligées à ma famille. J’espère que les gens de bien qui défendent la justice vont prêter leur aide pour enquêter sur cette affaire et aider ma femme et moi à retrouver la liberté.
Version chinoise :
http://www.minghui.org/mh/articles/2007/7/29/159772.html
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