Le 9 août 2011
Capture d'écran |
Transcription en français :
Cette année, le Parti communiste chinois célèbre ses 90 ans. Et le parti est au pouvoir en Chine depuis bientôt 62 ans. Mais un mouvement populaire est en train de balayer le pays et pourrait changer la donne.
Ce mouvement compte des millions de participants, mais pour de nombreuses raisons, il est passé inaperçu dans le reste du monde.
[Yi Rong, Vice-présidente, Centre des démissions du PCC] : (femme)
« On peut dire qu'il s'agit du plus grand mouvement de prise de conscience spirituelle dans l'histoire du peuple chinois. »
On peut voir des scènes comme celle-ci dans le monde entier, sauf en Chine continentale.
Ce mouvement est appelé « Tuidang » par ses organisateurs. Tuidang signifie démissionner ou quitter le parti. Il est formé par des Chinois de Chine continentale ou d'outre-mer qui renoncent publiquement à leurs liens avec le Parti communiste chinois.
Cela a commencé en novembre 2004. Cette année-là, l'édition chinoise du journal indépendant The Epoch Times a publié une série éditoriale intitulée « Les neuf Commentaires sur le Parti communiste chinois. » Ce document présente une analyse en profondeur du PCC.
[John Nania, Rédacteur en chef, The Epoch Times] : (homme)
« Personne n'avait essayé ni réussi à révéler entièrement tout ce que le Parti communiste a fait au cours des décennies de son existence et ses plus de 60 ans de règne sur la Chine. »
Les neuf Commentaires analysent et critiquent le PCC comme il serait difficile de le faire en Chine, en raison du climat politique. Ce document illustre par des dizaines d'exemples la façon dont l'idéologie violente du PCC a conduit à des millions de morts et causé de grandes souffrances. De nombreux lecteurs ont réagi à ce texte en comprenant que leurs souffrances sous le règne du PCC étaient partagées.
Les neuf Commentaires avancent aussi que la Chine ne sera jamais libre et prospère tant que le PCC y tiendra le pouvoir.
Moins de deux semaines après la publication des neuf Commentaires, les rédacteurs du journal ont commencé à recevoir des messages de lecteurs chinois déclarant qu'ils voulaient renoncer à leurs liens avec le PCC.
Quelques mois plus tard, le Centre mondial des démissions du PCC était formé. Son but était de collecter ces déclarations et d'aider les gens à démissionner du PCC.
En avril 2005, le Centre avait reçu plus d'un million de déclarations de démissions. Aujourd'hui, selon eux, ce nombre a dépassé les 100 millions.
La plupart de ces déclarations viennent de gens démissionnant de l'une des trois organisations du PCC : les jeunes pionniers, la ligue des jeunes communistes et le Parti communiste lui-même. C'est pourquoi ce mouvement est également connu sous un autre nom : SANTUI, ou les « trois démissions. »
Bien qu'un grand nombre de ceux qui démissionnent ne sont pas actuellement membres du parti, cela ne les exclut pas du mouvement Tuidang. En fait, les règles de démission sont si simples qu'il est difficile de qualifier Tuidang de mouvement politique : peu importe que vous soyez un membre actif du parti ou que votre affiliation ait expiré. Aucune information de contact n'est demandée et un nom d'emprunt est accepté pour ceux qui craignent les représailles.
Une seule chose compte vraiment :
[Yi Rong, Vice-présidente, Centre des démissions du PCC] : (femme)
« Tant que les gens se défont complètement des liens qui les lient au PCC, dans leur cœur et spirituellement et qu'ils en sont conscients, je pense que c'est ce qui compte. »
Dans ce mouvement politique, le cœur des gens est donc plus important que leur point de vue politique.
[John Nania, Rédacteur en chef, The Epoch Times] : (homme)
« Ils doivent laver leurs mains du sang du PCC. Parce que les serments prononcés en rejoignant le Parti communiste ou l'une de ses organisations comprennent de nombreux vœux parlant de sang, comme donner son sang pour le parti et ainsi de suite. Et bien sûr, beaucoup de sang a été versé dans l'histoire du parti, 80 millions de personnes sont mortes de causes non naturelles en conséquence des actions du Parti communiste au cours de son histoire. »
Le mouvement Tuidang est clairement chinois dans sa vision globale, très différent des mouvements pour la démocratie de type occidental dans les années 80 ou la plus récente Charte 08.
Le mouvement TUIDANG ne parle même pas de politique. Il souligne la moralité et trouve ses racines dans les anciennes cultures bouddhiste et taoïste de la Chine. Les neuf Commentaires appellent à un renouveau moral, dans une culture qu'ils décrivent comme corrompue par l'idéologie violente du Parti communiste.
C'est pourquoi les déclarations de démissions de ces gens reflètent leur vision de moralité plus que leur esprit politique.
Par exemple, cette déclaration d'un homme appelé Ma Hua. Le père et le grand-père de Ma étaient tous deux membres du PCC. Ma était lui-même membre et a travaillé dans le service public pendant dix ans.
Il écrit : « Je comprends personnellement et j'ai fait l'expérience des mensonges, des tromperies, du contrôle mental et de la brutalité du PCC révélées par les neuf Commentaires sur le Parti communiste chinois. Mais j'ai rejoint le PCC afin de gagner mon pain et j'ai fait des choses stupides contre ma propre conscience. Aujourd'hui, je regrette profondément cela et j'espère que grâce à Tuidang, je pourrai corriger mes erreurs et que ma conscience pourra trouver un peu de paix. »
[Leung Yiu-chung, Membre du Conseil législatif de Hong Kong] : (homme)
« Si les gens décident de quitter ce parti et d'abandonner leurs intérêts personnels, cela reflète leur prise de conscience de l'état corrompu de la Chine. Ils ne veulent plus supporter cet état de fait malhonnête et malsain. Cela reflète l'éveil constant du peuple chinois. »
[Qu Zheng, Journaliste, The Epoch Times] : (homme)
« La vague Tuidang a commencé lorsque les neuf Commentaires ont fondamentalement changé le cœur des gens. Ce document permet aux gens de réaliser à quel point ils veulent se défaire de ce qui est mauvais et mettre un terme à leur indifférence. »
C'est un renouveau qui prend ses racines dans la culture traditionnelle chinoise, pas dans la politique. Et il est soutenu, de façon inhabituelle, non pas par des intellectuels ou les gouvernements étrangers, mais par une organisation informelle de bénévoles.
Mais ce mouvement pourrait bien changer le futur de la Chine.
(Reportage Karen Chang, Shelley Zhang, et Matt Gnaizda. Video editing : Lia Onely.)
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