J’ai obtenu la Loi en 2002. Les premières semaines ont été comme une lune de miel, je nageais en plein bonheur.
Au bout de quelques mois j’ai appris qu’un pratiquant avait vu des choses avec son tianmu peu de temps après avoir obtenu la Loi. J’en ai été toute retournée et je suis " retombée" brutalement de mon petit nuage. Comment se faisait-il qu’il pouvait voir au bout de peu de temps de pratique ? J’aurais bien voulu voir des choses moi aussi. Mais bon, je ne voyais rien, et comme Maître nous a expliqué dans Zhuan Falun de ne pas être attachés à voir des choses, alors, j’ai fait attention à ne pas m’attacher à cette idée et à ne pas y penser.
La jalousie en moi était tellement bien enfouie que je n’ai absolument pas réalisé que je traversais ma première épreuve en lien avec la jalousie.
Plus tard, un jour, j’échangeais par téléphone avec une pratiquante sur un nouveau projet. Elle m’a dit qu’elle allait en être la coordinatrice. A ce moment-là, quelque chose d’incroyablement violent s’est passé en moi. Elle ? La coordinatrice ? Mais non, c’était moi qui devais être la coordinatrice de ce projet ! J’ai alors " vu " trois griffes acérées, noires, brillantes et terriblement menaçantes sortir de terre. Et derrière ces trois lames recourbées, sous la terre, se déployait le corps d’un être immense et insaisissable, translucide comme le voile d’une méduse. C’était horrible parce que je savais que cette chose immonde était en moi, partout, entre chaque cellule de mon corps.
C’est à ce moment-là seulement que j’ai vu la jalousie en moi. Jamais je n’avais imaginé que j’hébergeais cet attachement. J’ai été horrifiée mais sachant que je l’avais vu, j’ai su aussi que cet attachement était en train de s’enlever. A postériori, en y réfléchissant, je me rends compte que je n’ai pas été très active pour enlever cet attachement à la racine. J’ai laissé les choses se faire toutes seules.
L’année dernière, nous étions à la campagne, en train de faire des travaux. Mes enfants, mon mari, des amis, tout le monde était là, tout le monde s’activait : porter des matériaux, monter sur le toit, couper du bois. Bref, tout le monde était à son affaire… et j’allais vraiment très mal. Il fallait faire à manger pour tout ce petit monde. Parfois nous étions 7, parfois 11, parfois 15. Je ne savais jamais à l’avance. J’étais toujours en retard sur les horaires, et les travaux ménagers me pesaient énormément. Un jour, ma belle-sœur m’est tombée dessus : " tu es complètement dépassée par les évènements, tu sers les repas beaucoup trop tard et tout le monde a trop faim, du coup, il y a une ambiance horrible sur le chantier".
J’ai encaissé.
Et j’ai réfléchi.
Elle m’avait sorti tout ça, et plus, devant une de mes meilleures amies. Ce n’était pas par hasard. Le Maître utilisait visiblement les paroles de ma belle-sœur pour me dire quelque chose. Mais pas pour me dire de faire à manger, ou de m’organiser. Ce n’est pas de cela dont le Maître voulait me parler. J’ai passé plusieurs jours à me sentir très mal, je ne comprenais pas où le Maître voulait en venir, où Il voulait m’amener. J’ai réfléchi, réfléchi, à en avoir mal à la tête, à en avoir mal a ventre. Et tout à coup, j’ai enfin compris : j’étais jalouse. Jalouse de toute cette action qui se passait dehors, de toute cette activité. Jalouse de ne pas pouvoir faire partie de toute cette excitation. J’avais envie de travailler sur le chantier avec les autres moi aussi. J’avais envie d’en faire partie, mais je n’en faisais pas partie. Je devais rester à la maison faire à manger et ranger. En fait, j’étais jalouse de mon mari, de mes enfants, de mes amis… Quelle honte j’ai éprouvé à ce moment-là ! Comment pouvais-je être jalouse de mes enfants et de mon mari ?
Quand j’ai enfin eu pris conscience de cet attachement, je me suis alors sentie légère, très légère. Un poids immense est parti de mon cœur et j’ai pu m’activer à mes tâches ménagères sans aucun ressenti ni arrière pensée.
Merci Maître.
Il y a quelques jours, je parlais avec ma belle-sœur (encore elle) et elle m’a dit en substance que ce n’était pas bon de garder les choses pour soi, de ne pas dire ce qu’on a sur le cœur et que quand on a des choses à dire, il faut les dire et ne pas se taire, même si ça fait mal sur le coup. Ça permet de nettoyer l’atmosphère.
J’ai réfléchi à ce qu’elle me disait.
Parfois, quand une situation se présente, quand je ne suis pas forcément du même avis, quand je suis même carrément opposée à telle ou telle chose, mon esprit se vide et je n’arrive pas à m’exprimer. J’encaisse, tout simplement, et je ne dis rien.
J’ai ensuite pensé à ce que nous a dit notre Maître dans Zhuan Falun,
" … les chinois ont été profondément influencés par le Confucianisme ; ils ont un caractère plutôt introverti ; lorsqu’ils sont fâchés, ils ne le montrent pas ; lorsqu’ils sont contents, ils ne le montrent pas non plus. "
J’ai pensé qu’endurer les choses sans rétorquer, c’était aussi quelque chose qui existait dans le christianisme. J’ai pensé aussi à Ren. Ne rien dire quand on vous fait du mal, quand on vous contredit, quand on vous fait de la peine, c’est plutôt bien, non ?
Mais pourquoi avais-je l’esprit vide quand j’étais confrontée à de telles contradictions, de tels problèmes ? J’encaissais, mais j’avais l’esprit vide. Je restais pétrifiée comme une icône, silencieuse et figée comme une impératrice qu’on aurait mystifié.
Et c’est alors que j’ai pris conscience que cela était en fait l’expression de la jalousie et de l’égoïsme qui m’habitaient. J’étais blessée qu’on ne puisse pas penser comme moi, qu’on ne souhaite pas me faire plaisir en pensant comme moi, qu’on ait une meilleure idée que la mienne et je ne pouvais qu’esquiver ou ignorer ce que je considérais comme un affrontement.
En fait, mon esprit se vidait au cours de situations plus ou moins conflictuelles parce qu’il n’était plus dans la rationalité mais rempli d’égoïsme et de jalousie.
Dans la 3ème partie des questions et réponses de l’Enseignement de la Loi à la ville de Los Angeles de 2006, Maître nous dit :
" N’êtes-vous pas censé éliminer vos attachements humains à travers votre cultivation ? Si vous essayez toujours d’être évasif, que vous mettez toujours un barrage et ne voulez pas les éliminer, c’est là un grand problème. "
J’ai aussi pris conscience que la citation de Zhuan Falun dont je m’étais rappelée était tirée d’un extrait du sous-chapitre où Maître parle de la jalousie.
J’ai alors ressenti une immense honte. Honte par rapport à mes compagnons de pratique, honte envers mon mari, honte envers les membres de ma famille. Honte d’avoir éprouvé ce type de sentiment envers eux, d’avoir entaché nos relations, notre travail, nos échanges, avec de telles arrière-pensées.
J’ai aussi ressenti de la honte par rapport à notre Maître. Moi qui me dis disciple de Dafa, pourquoi ai-je mis si longtemps à prendre conscience de tout cela, pourquoi n’ai-je pas dissout cet attachement plus tôt ?
Mais j’ai aussi ressenti une immense paix intérieure. Mon cœur s’est trouvé soulagé d’un grand poids. L’espace occupé par la jalousie et l’égoïsme s’est transformé en un espace pur, propre et paisible, un espace où je pouvais véritablement rencontrer les autres avec un esprit altruiste, un espace où je pouvais déployer la sagesse que m’a donnée le Maître pour valider la Loi.
J’ai écrit ce témoignage pour m’aider à y voir plus clair et pour témoigner de mon chemin auprès du Maître et de mes compagnons de pratique.
Permettez-moi de terminer par une citation de Zhuan Falun
"Le problème de la jalousie est très grave parce qu’il implique directement pour nous la question de pouvoir cultiver ou non jusqu’à la plénitude parfaite. Si on ne se débarrasse pas de la jalousie, tout cœur, que l’homme a cultivé et pratiqué devient très fragile. "
Merci Maître pour votre aide bienveillante et continuellle.
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