En vous asseyant sur une chaise confortable aujourd’hui quel qu’en soit le style, ou en vous allongeant sur un lit, vous arrive-t-il de penser que les anciens s’asseyaient et dormaient à même le sol. ?
Dès la période pré-historique, les anciens en Chine avaient déjà créé la première pièce d’ameublement permettant aux gens de s’asseoir par terre – des nattes pour l’assise. Différents prototypes d’ameublement en bois ont été conçus à partir de ces nattes, tels que les bureaux à pieds courts pour les genoux, les planches à hacher sur pieds, et des tables basses. C’étaient les prototypes de la collection de meubles de la Chine ancienne dont la caractéristique était de n’être pas haut.
Durant la Période des Etats Guerriers, le lit de sol, l’ancêtre de tous les lits chinois, fut conçu. Ce modèle-là fut à l’origine de toutes les différentes conceptions de lits de sol dans les dynasties qui suivirent.
Durant les dynasties Qin et Han, une collection complète de meubles pour que les gens s’asseyent et dorment sur le sol fut conçue. Le style de ces périodes est un exemple de mobilier chinois de peu de hauteur.
Les dynasties Wei, Jin et du Nord et du Sud marquèrent la transition la plus critique de développement de mobilier dans l’histoire chinoise. Le style de cette période fut influencé par celui des dynasties Orientale et Occidentale, et à son tour, eu un impact énorme sur les styles des dynasties Sui et Tang. A l’époque, les minorités orientale et occidentale introduisirent un mobilier haut, comme le lit Hu, un lit haut utilisé par les chinois nomades. Après quelques adaptations, le mobilier haut, comme les tabourets ronds et carrés, commença à prévaloir sur le mobilier au sol. En même temps, les lits et les couches furent graduellement fabriqués de plus en plus haut, au point qu’on pouvait s’asseoir au bord avec les pieds pendant dans le vide. Mais, en général, le mobilier de peu de hauteur a encore dominé le marché du mobilier chinois.
Les dynasties Sui et Tang étaient la période transitoire au cours de laquelle le style de vie de la chine ancienne passa de l’assise au sol à l’assise sur des chaises hautes. Le mobilier typique haut, comme les chaises à longs pieds, les tabourets et les tables, fit son apparition sur le marché des fournitures et devint populaire dans la classe supérieure. Durant cette période de temps les mobiliers hauts et bas étaient à la mode dans la société chinoise.
A l’arrivée de la dynastie Song, les lits aux longs pieds, les tables, les porte serviettes, les chaises et les tabourets étaient devenus courants aussi parmi les paysans, mettant donc fin à la coutume de s’asseoir par terre pendant plusieurs milliers d’années. C’est aussi durant la dynastie Song que le développement du mobilier chinois atteignit son apogée. Les accomplissements dans le développement du mobilier édifièrent une fondation solide pour un progrès à venir dans les dynasties Ming et Qing.
L’évolution du mobilier dans l’ancienne Chine révèle que la transformation du style de vie des anciens de s’asseoir par terre à s’asseoir sur des chaises hautes se produisit seulement après la dynastie Song. Cela signifie que la coutume de s’asseoir sur de hautes chaises a une brève histoire de un millier d’années dans la culture chinoise. On pourrait se demander pourquoi il n’est pas venu plus tôt à l’esprit des anciens chinois qu’être assis sur une chaise plus haute pourrait être plus confortable ? On ne comprend pas très bien en particulier si on a lu l’incroyable développement technologique et les inventions dans la Chine ancienne consignés dans Meng Xi Bi Tan par Shen Kuo de la dynastie Song. Est-il possible que ce ne soit qu’après l’apparition de Hu Chuang que les anciens chinois ont réalisé qu’ils pouvaient s’asseoir sur des tabourets ?
En fait c’est que lorsque le dirigeant légendaire, Huang Di (L’Empereur Jaune) chercha le Tao [La voie de la nature et de l’univers] auprès de Guang Chengzi, un pratiquant Taoïste, la culture chinoise devint une culture de « cultivation ». A l’époque, tous les intellectuels devaient s’asseoir les jambes croisées et réguler leur Qi [ dans la culture chinoise, le « Qi » est l’ « énergie vitale »] avant de prendre leur plume pour écrire. Les hommes de tous les milieux prisaient un esprit paisible et régulaient leur souffle avant d’entreprendre quoi que ce soit. En fait toute la société était un environnement pour la « cultivation ». En parcourant l’histoire de « cultivation » chinoise, il n’est pas difficile de découvrir que l’apogée et la chute de l’école du Tao est négativement liée à la hauteur des tabourets. Ce fut lorsque le lit Hu fut introduit en Chine dans les dynasties Wei et Jin que des pratiques de cultivation dégradées telles que le mélange du Confucianisme et l’obédience filiale dans le Taoïsme commencèrent en Chine. Dès lors, les pratiquants commencèrent à quitter le monde séculier et allèrent dans le secret des montagnes pour cultiver. Lorsque les chaises et les tabourets dominaient le marché du mobilier chinois dans la dynastie Song, les gens du monde séculier ne comprirent ni n’acceptèrent plus ceux qui cultivaient vraiment. Les gens ordinaires commencèrent à mêler le Bouddhisme, le Taoïsme et le Confucianisme en une seule école de philosophie. Plus tard dans la dynastie Song, une école se consacra à l’étude des classiques avec une approche rationnelle minée par le Confucianisme, et remplaça la principale idéologie du peuple chinois. Toutes les écoles de cultivation parmi les gens ordinaires disparurent.
La transition de s’asseoir sur le sol à s’asseoir sur une chaise peut apparaître un signe de progrès dans la civilisation humaine. Qui aurait pu savoir que c’était en fait la marque de la déviation de l’homme d’une voie droite vers la dégénération de la pensée et de la moralité.
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