Habituellement, lorsque les gouvernements se rencontrent pour un sommet, les réunions se terminent par une conférence de presse. Mais cela n’est pas arrivé ce mercredi lors du sommet UE-Chine à Bruxelles. Selon des journalistes présents sur les lieux, la délégation chinoise a annulé la conférence de presse prévue, parce que des médias indépendants chinois, parmi lesquels La Grande Epoque, allaient éventuellement poser des questions.
Quatre journalistes de la version chinoise de La Grande Époque et de New Tang Dynasty Television se sont vus initialement refuser l'entrée au bâtiment du Conseil européen, où la conférence de presse allait se tenir le 6 octobre, sous prétexte de «raisons de sécurité.» Plus tard, lorsqu’ils ont été autorisés, la conférence de presse a été annulée.
«C'est une chose très étrange et vraiment suspecte », a déclaré Lorenzo Consoli, président de l'Association Internationale de Presse (IPA) à Bruxelles. «Je pense qu'il est fort probable qu’il y a eu une très forte ingérence de la délégation chinoise sur l'organisation interne européenne, afin de bloquer l'accès à des médias indépendants chinois à la conférence de presse finale du sommet UE-Chine », a t-il dit.
Le Premier ministre chinois Wen Jiabao devait être présent lors de la conférence.
« Cela n'est jamais arrivé auparavant », a déclaré Yang Lixin, un journaliste de La Grande Époque en Belgique, en parlant de leur refus d’entrer à la conférence de presse. « Nous avons régulièrement couvert les activités sur place lors de nombreux sommets différents. C'est seulement cette fois, lorsque la délégation chinoise est là que cela arrive. Nous avons demandé pourquoi, mais ils n’ont pas pu nous expliquer la raison. Les attachés de presse ont déclaré: ‘Ce sont nos instructions. ‘»
Pékin s'oppose aux sociétés de médias indépendants en raison de leurs reportages approfondis sur les questions des droits humains chinois, tel que les prélèvements d’organes illégaux en Chine, sur la corruption et la mauvaise gouvernance en Chine.
En particulier, la série éditoriale de The Epoch Times, «
Après qu’ils se soient vus d'abord refusé l'entrée, Lixin Yang et ses collègues ont commencé à rassembler des soutiens: ils ont contacté Lorenzo Consoli, qui a alors appelé le personnel du service de presse de l'UE. Puis ils sont revenus, avec deux camarades journalistes de Reuters et AP.
Les journalistes d'AP et Reuters ont été autorisés à entrer, et ils les ont attendus. Quand le tour est venu de Yang et ses collègues, ils ont à nouveau été refusés. « Ils ont pensé que c'était incroyable qu'ils ne nous laissent pas entrer,» a déclaré M. Yang à propos des journalistes AP et Reuters. « Pour nos collègues, c’était inacceptable. »
« Nous avons eu nos accréditations de badges, nous sommes libres d'entrer dans la Commission Européenne, le Conseil et Parlement Européen et d’assister aux événements de presse, » a dit Yang.
Il a alors commencé à réciter la Charte des droits fondamentaux de l'Union Européenne aux gardiens de sécurité : «La liberté et le pluralisme des médias doit être respectée». « Je leur ai dit qu'ils violaient la charte, en nous bloquant à l’entrée». Finalement, les journalistes ont été autorisés à entrer. Nicolas Kerleroux, chef du bureau de presse du Conseil européen, a par la suite présenté ses excuses à Yang pour le délai.
Le prétexte du manque de temps
Alors qu’ils attendaient le début de la conférence, ils ont appris qu'elle avait été annulée, officiellement parce que le sommet était à court de temps. « Personne n'y a cru », a dit Yang. Ses collègues étaient plutôt d'accord.
« En toute franchise, il est difficile d’y croire», a déclaré Lorenzo Consoli, le président de l’IPA. «Je n'ai pas de preuve, mais je soupçonne fortement que la vraie motivation était que le gouvernement chinois, la délégation de Chine, n'a pas accepté de tenir une conférence de presse où des journalistes indépendants chinois auraient été autorisés à poser des questions. »
Un autre des collègues de Yang, de la chaîne Euro News, a commencé à vouloir en savoir plus. Il a pris contact avec un membre de la délégation, qui lui a dit que les journalistes chinois qui ne sont pas « favorable» à la Chine ne sont pas autorisés à poser des questions.
« Chaque journaliste sait que pour un sommet d’un tel niveau, ils tiennent à chaque fois une conférence de presse, quel que soit le retard accumulé. Cette fois, la conférence a été annulée, et ce n'était jamais arrivé auparavant en utilisant le prétexte d'un retard. Aucun journaliste n’y a cru,» a dit Yang.
Un incident similaire au Canada
Un incident similaire a eu lieu au Canada il y a plusieurs mois, lorsque Hu Jintao, secrétaire général du Parti communiste chinois, était venu rendre une visite. Dans l’édition du 25 juin du journal de Montréal Le Devoir, en première page, la journaliste Hélène Buzzetti, président de la Tribune de la presse parlementaire, a rapporté que les responsables de l'ambassade de Chine avaient approché les organisateurs de la conférence de presse quelques semaines avant l'arrivée de Hu Jintao et avaient demandé que les deux médias –The Epoch Times et New Tang Dynasty Television-soient exclus.
Lorsque les organisateurs ont refusé, Buzzetti a dit que l'ambassade est allée voir le Bureau du Premier Ministre Canadien, pour tenter de négocier un compromis avec Tribune de la presse parlementaire, qui est dirigée par des journalistes. Quand ils ont refusé d’exclure les deux médias, la conférence de presse a été annulée complètement.
Lorenzo Consoli a dit que c'était une honte que la conférence du sommet UE-Chine n'ait pas eu lieu, et a ajouté qu’il y a des principes à tenir « Je dois dire que si, pour avoir une telle conférence de presse, nous devons payer le prix de ne pas en permettre l’accès à certains journalistes indépendants, car un régime autoritaire ne veut pas d'eux ... Je suis désolé, mais c'est un prix trop élevé à payer. »
« Les journalistes indépendants doivent toujours être autorisés dans des conférences de presse et les services de presse européens ne devraient jamais permettre à des régimes autoritaires de dicter notre politique d'accès au journalisme » a dit M. Consoli.
« Vous savez, c'est très étrange cette situation pour un sommet », a dit Yang. « Ils ont annulé la conférence de presse, c'est comme s’il n'y a eu aucune conclusion. »
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