Dans les médias : L’Indonésie sous la pression de Pékin pour fermer la radio Erabaru

15-12-2009

Depuis le 14 novembre 2009, la radio Erabaru 106.5 FM basée en Indonésie est menacée d’interruption suite à des pressions du régime chinois. Partenaire de la radio libre Sound of Hope (SOH) de langue chinoise, Erabaru diffuse de nombreux reportages non censurés en temps réel, fiables et précis. De quoi sans doute irriter le régime de Pékin.

Destinée à la très large communauté chinoise en Indonésie, la radio Erabaru offre l’unique alternative aux médias officiels chinois à cette communauté qui a beaucoup souffert de l’instabilité politique du pays. Radio Erabaru émettait depuis mars 2005 sur autorisation du comité de diffusion indonésien de la province de l’île de Riau.

Outre ses programmes musicaux, culturels, médicaux, pratiques, ses informations locales et sur la Chine, la radio Erabaru se donne pour mission de traiter, en toute objectivité, des sujets sensibles: répression des Tibétains, des Ouïghours, des Chrétiens et des Falun Gong, sans oublier les épidémies et scandales sanitaires ou écologiques qui ravagent la Chine.

Son seul objectif: informer.

Mobilisation des journalistes indépendants contre la pression

Le 21 octobre 2008, le ministère de la Communication a envoyé à la radio Erabaru une injonction de cesser sa diffusion. Malgré les demandes répétées de la radio, le ministère n’a pas donné de raison à ce refus.

Par contre, la radio a pu obtenir la copie d’une lettre de l’ambassade de Chine en Indonésie adressée au ministère des Affaires étrangères, au ministère de l’Intérieur, à l’Agence de renseignement nationale et au comité de diffusion indonésien. Dans cette lettre les représentants chinois, usant d’arguments diffamatoires notamment à l’encontre du mouvement Falun Gong, demandent expressément au gouvernement indonésien de fermer la radio Erabaru au prétexte que SOH nuit à l’image de la Chine.

En Indonésie, le Centre d’aide juridique à la Presse, le Conseil de la Presse et l’Alliance du journalisme indépendant manifestent leur inquiétude. Ils restent mobilisés pour sauver cette radio. Mais dans un pays qui subit de très fortes pressions du régime chinois, ces appuis risquent d’être insuffisants. Marie Tchen, représentante de SOH à Paris, fait appel à la communauté internationale et aux instances de protection de la liberté de la presse internationales: «Avec le président de SOH, Allen Zeng, nous nous mobilisons pour que les radios libres puissent faire leur travail sans contrainte. Défendre Erabaru en Indonésie, c’est défendre le droit de dire la vérité».

Le 23 octobre 2008, la radio Erabaru a porté l’affaire devant les tribunaux et essuyé plusieurs échecs. Le dernier recours a eu lieu le 14 novembre 2009. La décision est en délibéré. Si Radio Erabaru se tait, c’est un espace de liberté qui meurt.

Contact : Marie Tchen, email: [email protected]. Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir , tél: 06.81.85.13.82
Pour en savoir plus: www.soundofhope.org