Le Secrétaire Général d’Amnesty International Canada se prononce contre la législation de l’Article 23

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Discours d’Alex Neve, Secrétaire Général d’Amnesty International Canada, lors de la conférence de presse à la Colline Parlementaire, Ottawa, le 13 décembre 2002
Laissez moi commencer en déclarant ce que nous savons déjà. La question des droits de l’homme en Chine continue à soulever de grandes inquiétudes. La liberté d’expression, d’opinion et d’association, les garanties contre la torture, l’égalité et la non-discrimination, le droit de ne pas être incarcéré arbitrairement, le droit à la procédure légale appropriée, la liberté religieuse et spirituelle, garantissent que la peine capitale ne sera utilisée que dans des circonstances limitées – tous ces droits fondamentaux sont violés cavalièrement et cruellement sur une base journalière. Le peuple Uighur dans la province occidentale du Xinjiang, le peuple du Tibet, les adeptes du Falun Gong, les activistes prônant la démocratie, les syndicalistes, et les individus qui veulent seulement profiter des prodiges de l’Internet – tous sont au courant de la dure réalité de la répression et de la violence de première main.
Depuis son retour à l’autorité chinoise en 1997, Hong Kong a figuré comme un phare de respect pour les droits fondamentaux comparativement à la Chine qui nous offre un portrait triste et atroce des droits de l’homme. Maintenant il y a vraiment un risque que ce phare s’éteigne. Il est important que le monde, incluant le Canada, agisse maintenant pour clairement donner un signal qu’un changement législatif à venir à Hong Kong sera un changement qui soutient et renforce les droits de l’homme et qui ne voit pas Hong Kong glisser dans le gouffre des droits de l’Homme de la Chine.
Ce qui est à l’étude est une loi décrite comme l’application de l’Article 23 de la loi-cadre, qui est effectivement la constitution de Hong Kong. L’Article 23 requiert à la Région Administrative Spéciale (SAR) de Hong Kong de promouvoir des lois contre la trahison, la sécession, la sédition, la subversion, le vol des secrets d’état et l’interdiction des organisations politiques étrangères ou des masses d’organiser des activités politiques à Hong Kong.
De telles lois ne doivent pas servir de prétexte pour criminaliser ou restreindre l’exercice des droits fondamentaux. Des droits étant trop souvent ignorés et violés en Chine continentale. Des droits devant être scrupuleusement protégés à Hong Kong.
Le Canada a un rôle à jouer.
Premièrement, en exhortant le gouvernement de la Région Administrative Spéciale (SAR) de Hong Kong de ralentir le pas. Les changements à l’étude sont profonds et ont des conséquences potentiellement grandes sur les droits de l’Homme. Le gouvernement a laissé seulement une période de quelques semaines pour une consultation publique. Cela doit être prolongé. Aussi, le gouvernement de Hong Kong compte présenter ce qui est appelé un « Blue Bill » (livret bleu) exposant les grandes lignes de la nouvelle législation. Cela veut dire qu’il ne sera pas ouvert pour une consultation publique. Le gouvernement devrait être forcé à plutôt émettre un « White Bill » (livret blanc) qui permettrait une importante discussion publique.
Deuxièmement, en faisant comprendre que le Canada s’attend à une réforme législative à Hong Kong pour intensifier la protection des droits de l’Homme et qu’il serait prêt à offrir des conseils et une assistance afin de s’assurer que la promulgation de l’Article 23 réalise cet objectif.
Ce n’est pas le moment pour le Canada de demeurer silencieux ou équivoque. C’est le moment pour le Canada de placer les droits de l’Homme en premier lieu dans ses relations avec la Chine et Hong Kong.


http://www.clearwisdom.net/emh/articles/2002/12/14/29746.html

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