Il y a quelques années, Chen Rutang ne se serait jamais imaginé saluant sous les applaudissements d’un public de 6000 personnes, et encore moins au Radio City Music Hall de New York.
Chen, l’un des violoncellistes chinois les plus accomplis de ces 40 dernières années, a vu les arts qu’il aimait tant être détruits par le régime communiste, et sa femme se faire emprisonner pour ses croyances spirituelles. Puis son fils. Lui-même a été condamné à la rééducation par les travaux forcés dans la campagne, ayant été catalogué comme un « artiste de la bourgeoisie ».
Aujourd’hui, M. Chen vit dans le New Jersey – au Sud de la ville de New York – entouré de sa famille, et se considère comme un homme nouveau. En tant que chef d’orchestre de la Divine Performing Arts, il participe à la réapparition de la culture chinoise qui, de façon surprenante, commence non pas par la Chine mais par l’Occident.
Avec l’ensemble des danseurs de la compagnie, l’orchestre de la Divine Performing Arts, qui combine traditions musicales orientales et occidentales, a insufflé une nouvelle vie à la culture chinoise. Ajoutez au mélange certains des meilleurs chanteurs classiques chinois, et l’alchimie sur scène est stupéfiante.
Mais le plus fascinant de tout cela est peut-être l’histoire qui sous-tend les représentations – une histoire de tragédie, de persévérance, d’espoir et de renouveau.
La culture, pas le communisme
Pour quelqu’un qui voudrait comprendre d’où vient la particularité des représentations de la DPA, les artistes, comme Chen Rutang sont un bon point d’entrée.
Ce qui met ces artistes à part – qu’ils soient danseurs, stylistes, chorégraphes – est qu’ils partagent la même profonde affinité pour l’héritage classique de la Chine. Leur parcours dépasse la recherche de la perfection technique pour inclure l’assimilation, et finalement l’incarnation des valeurs et idéaux qui ont fait la splendeur de la Chine pré-moderne.
La plupart d’entre eux, par exemple, s’adonne activement à des pratiques traditionnelles asiatiques comme la méditation, à l’application des principes de bienveillance et de vertu célébrés par les sages antiques. Alors que d’ordinaire les artistes obtiennent l’inspiration en regardant en avant, eux contemplent le passé.
En Chine sous diktat communiste, la culture traditionnelle a été attaquée et dénoncée et ce pendant plusieurs décennies. La décennie allant de 1966 à 1976 a vu la révolution culturelle de Mao Zedong et la frénésie destructrice des soldats de la Garde Rouge qui ont saccagé l’essentiel des vestiges passés de la Chine traditionnelle – des temples confucianistes aux statues de Bouddha, en passant par les calligraphies et les bibliothèques. « Anéantir le vieux monde » était le mot d’ordre.
Les riches traditions culturelles de la Chine ont été vues comme un obstacle à la légitimité du Parti Communiste dirigeant : tandis que la culture traditionnelle reconnaissait des notions telles que la bonté, l’harmonie et la piété, le marxisme-léninisme célébrait la violence, l’athéisme et « la lutte des classes ».
Pour cette raison, les arts, comme leurs représentants, ont perdu leur ancrage culturel. Beaucoup ont cessé de pratiquer leur art. Faire autrement leur aurait valu d’être taxé d’hérésie.
Pour servir le pouvoir, les opéras, les pièces de théâtre et des contes ont été recréés, mélangeant vestiges de la culture chinoise et propagande communiste.
Aujourd’hui encore sur les chaînes de la télévision de l’État chinois, on peut voir le spectacle bizarre de soldats dansants – dans les plus beaux atours militaires – une danse hybride mi-chinoise, mi-ballet, mi-propagande maoïste.
Les spectacles de la Divine Performing Arts sont donc plus qu’une bouffée d’air frais : ils sont un nouveau départ.
La différence
Avec les spectacles de la Divine Performing Arts, disparus les drapeaux rouges du communisme chinois. Disparus les soldats de l’armée rouge pirouettant. Disparues les paroles jouant sans cesse de la corde du patriotisme.
Au lieu de cela, la compagnie sert au mieux les arts traditionnels de la Chine dans toute leur beauté, dans toute leur vigueur, dans toute leur puissance spirituelle.
Vous pouvez le voir à chacun des pas soigneusement synchronisés des danseurs de la Divine Performing Arts. Vous pouvez l’entendre dans les mélodies profondes, émouvantes du erhu à deux cordes. Et vous pouvez le sentir à chaque acte – il y a quelque part l’intangible ingrédient qui fait la différence entre l’ordinaire et la magie.
Ceci est la culture chinoise ramenée à la vie par les gens qui la vivent, mais c’est aussi une culture qui inspire, anoblit et enrichit. Le spectacle de la Divine Performing Arts est profond – fidèle au sens de l’héritage millénaire dont il tire son inspiration.
Vous pouvez dire, aussi, que les artistes et les créateurs du spectacle savent également ce qu’ils ne sont pas. La plupart d’entre eux, comme M. Chen, ont vécu la révolution culturelle dans la douleur et l’humiliation. Lui et sa femme ont été séparés et envoyés à la campagne pour être « rééduqués » par les travaux forcés pour le crime d’avoir été des artistes jouant du violoncelle et de la flûte.
Quand ils ont été autorisés à jouer à nouveau de leurs instruments dans le premier Orchestre national central symphonique de Chine, la musique avait été abandonnée en faveur des chansons patriotiques. Les autres orchestres avaient tous été entièrement dissous.
Des années plus tard, en 2000, le fils de Chen a presqu’été battu à mort par la police en raison de ses croyances spirituelles. Pour la même raison, sa femme a été arrêtée par les autorités communistes la même année.
Pour les Chen et pour d’autres, les spectacles de la Divine Performing Arts sont un nouveau commencement, « en dehors de la culture communiste », disent-ils. Pour le public, les spectacles sont une fenêtre sans précédent sur d’autres cultures, temps, et endroits dont la beauté vous coupe le souffle.
Pour plus d'information sur la tournée mondiale veuillez consulter : http://fr.divineshows.com/paris
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