Bien qu'elle entre déjà dans sa troisième année, la compagnie Divine Performing Arts continue à relever des défis. La troupe - rassemblement sans précédent de danseurs professionnels, de chorégraphes, chanteurs et musiciens - fraye cette année encore de nouveaux chemins culturels.
Les innovations débutent par la vision de la compagnie Divine Performing Arts. Née en 2006 d’un rassemblement de grandes références de la danse et du chant chinois, la compagnie se donne pour mission de retrouver l’héritage de la danse classique chinoise et de le faire partager au grand public.
« Nous voulons faire vivre aux spectateurs un mélange de beauté et de bonté absolues », explique Timothy Wu, l’un des danseurs principaux de la DPA. « Nous souhaitons retrouver ce qu’il y a de plus éternel et de plus précieux dans la culture ».
Dans cet esprit, la DPA cherche dans ses spectacles à aller au-delà du divertissement en explorant certains des points communs les plus profonds de notre humanité. Ces spectacles veulent non seulement faire vibrer mais aussi enrichir et élever le spectateur, l’inspirer dans sa vie personnelle.
La danse et la musique, qui peuvent faire vivre un récit avec force, se sont avérés être les arts les plus adaptées. La compagnie, basée à New York, a l’an dernier fait le tour du monde et donné des représentations vues par 600000 spectateurs, recueillant d’excellentes critiques.
« Lors des représentations de l’an dernier, se souvient Regina Dong, quand la musique faisait une pause on entendait des reniflements… Les gens avaient les larmes aux yeux. C’est rare de nos jours ». En fait, ce que l’on pourrait appeler la « touche DPA » est une réelle conviction que les arts de la scène peuvent non seulement transmettre la profondeur culturelle des arts, puisant en eux une source inépuisable de sens, mais aussi raviver un tel héritage avec des outils modernes.
D’un côté, la DPA est une porte ouverte sur un passé toujours d’actualité. Beaucoup des danses donnent à voir aux spectateurs le tableau très riche des valeurs traditionnelles chinoises et de ses idéaux. Le public peut revivre les derniers jours de la Chine impériale, de la dynastie Qing, voir les dames élégantes de la cour mandchoue ; voir le pays sauvé par le Général Yue Fei, modèle de courage héroïque ; ou simplement faire une pause pour savourer la fraîcheur de l’éclosion d’une fleur de forsythia au printemps.
La plupart des danses de la compagnie sont peuplées de personnages qui ont marqué l’histoire de l’Empire du Milieu. Pour transmettre sur scène la force du message, d’une manière qui soit compréhensible au public occidental, les créateurs ont dû faire preuve d’une imagination inouïe.
L’un des moyens employés a été le design de décors virtuels, conçus spécialement pour les spectacles de la DPA. Les arrière-plans vont de paisibles scènes champêtres à d’étonnantes grottes bouddhistes animées de l’Ouest de la Chine. Chaque tableau vient renforcer la danse, la chanson ou la musique correspondante sur scène.
Les spectacles de la DPA ont aussi été l’occasion de stimuler une créativité sans précédent en matière de costumes. Plusieurs mois chaque année, une équipe de costumières se mobilise pour créer une féerie visuelle de tissus et de teintes à la fois éblouissantes et subtiles pour orner les parures de DPA. Toutes sont des œuvres originales créées pour s’assortir parfaitement au ton et à l’expression de chaque numéro. Dans les spectacles de DPA, la gamme étincelante des vêtements de scène va des riches costumes impériaux aux tenues populaires légères.
« Rares sont les gens après le spectacle qui ne disent pas : ‘Ouah - c’était magnifique !’ », dit Ying Chen, une des chefs d’orchestre de la compagnie. « On a compris que la beauté était à la fois interne et externe, il faut les deux. C’est quelque chose qui fait le caractère unique de notre spectacle. Les gens peuvent le ressentir personnellement. »
Un autre défi relevé par la DPA a été de rassembler sur scène plusieurs traditions de danses asiatiques - notamment la danse classique, la danse populaire et différentes danses ethniques.
La difficulté a pu être dépassée grâce aux efforts déployés et à l’expérience hors pair des artistes de la DPA. Beaucoup maîtrisent plusieurs arts de différentes traditions et sont au faîte de la maîtrise de leur art. En effet, parmi les danseurs de la DPA, trois font partie des quatre meilleurs de la danse classique chinoise dans le monde.
Une autre originalité est la création d’un orchestre unique au monde dont les membres permanents sont des artistes spécialistes des instruments chinois et occidentaux. L’orchestre de la DPA, tout comme sa danse, explore de nouveaux horizons artistiques en mariant les traditions musicales chinoises et européennes. L’erhu à deux cordes accompagne le hautbois comme nul autre instrument, créant des effets tantôt joyeux, tantôt passionnants et espiègles.
« L’orchestre est fait pour apporter le même plaisir à l’oreille que ce que le spectacle donne à l’œil », dit Emily Kutolowski, hautboïste principal.
La raison du plaisir des spectateurs est cependant chaque année nouvelle : « Chaque saison nous avons des nouveautés à présenter et nous gardons le secret jusqu’à la nuit d’ouverture », dit Mme Chen. « Nous aimons ce suspense. Ça fait partie du sens de la découverte que le spectacle crée ».
Cette année, il y aura donc de nouveau un ensemble de surprises à attendre : les spectacles de la DPA montreront une douzaine de nouvelles danses accompagnées par autant de compositions musicales originales.
Si les spectacles de la DPA sont une fenêtre lumineuse ouverte sur le passé de la Chine, ils explorent également les problèmes contemporains importants que rencontre la Chine, pour ne pas dire plus largement le monde entier aujourd’hui. Dans les années précédentes, les sujets de la justice, de l’identité ethnique, et des croyances spirituelles sous le joug communiste ont été abordés de manière artistique.
Car en effet, beaucoup d’artistes de la DPA ont connu une vie dure sous l’autoritarisme en Chine. Avant d’arriver en Occident, certains ont été victimes de privations par rapport à l’art, et à plusieurs moments ont connu l’extrême de la répression.
« Ce sont là des sujets que nombre d’artistes chinois n’abordent pas », dit la pianiste Peijong Hsieh. « C’est dommage, dans la mesure où les arts font tellement pour explorer et éveiller les consciences sur de telles questions ».
La plupart des artistes ont peur de subir des représailles s’ils traitent de la réalité sociale chinoise contemporaine – car ce genre d’enquête révèle souvent une image peu flatteuse faite d’injustice et d’abus.
« Le Parti a peur des arts, de leur pouvoir », dit Chen. « C’est pour cela qu’il essaie de les contrôler. Quant à nous, nous faisons juste le contraire : nous les mettons en liberté. Nous les laissons être une force au service du bien ».
« C’est ce qu’il y a de mieux – du passé et du présent, du réel et de l’idéal, du léger et du lourd, de l’Est et de l’Ouest », ajoute Kutolowski. « C’est difficile de ne pas être touché et inspiré par les spectacles. Pour nous, il s’agit vraiment d’une nouvelle tradition. Elle parle aux peuples de toutes les cultures, sur les cinq continents ».
Cette année tout au long d’environ 150 spectacles, la DPA présentera sa vision culturelle dans plus de 20 pays dans le monde.
Pour en savoir plus sur les spectacles de la DPA, visitez http://www.divineperformingarts.org
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