15-01-2009
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C'est là l'oeuvre de la soliUne femme délicate avec un petit instrument arqué transporte le public qui retient son souffle et écoute avec attention. C'est là l'oeuvre de la soliste d’erhu Qi Xiaochun. Au sein de la compagnie artistique Divine Performing Arts, Mme Xiaochun crée cet effet à chaque représentation en introduisant "le violon chinois" méconnu du public occidental.
«Lorsqu’elle le jouait, la musique nous faisait ressentir quelque chose. On ne fait pas qu’écouter, on ressent quelque chose… c’est étonnant!», décrivait Victor Byenkya, un étudiant en histoire à Toronto, qui a assisté au spectacle l’an dernier.
L’apparition de cet instrument unique remonte à la dynastie Tang (618-907), période souvent considérée comme l’apogée des 5000 ans d’histoire de la Chine.
Le nom "erhu" est composé de deux caractères chinois : "èr", signifiant deux, en référence aux deux cordes de l’instrument, et "hú", indiquant qu’il s’agit d’un instrument de la famille des «Huqin». «Huqin» signifie littéralement «instrument barbare», car son origine est étrangère au peuple Han, principal peuple de la Chine.
Le son unique et émouvant de l’erhu est produit par la forme particulière de l’instrument et les matériaux spécifiques utilisés pour sa fabrication. L’archet est fait de poils de cheval. La peau de python est utilisée pour couvrir la boîte de résonance.
L’erhu est construit d’un long bâton qui sert de manche et d’une petite boîte de résonance qui est parfois hexagonale ou octogonale ou encore, mais moins souvent, ronde. Les deux cordes sont fixées sur un chevillier et tendues par un petit pont de bois placé sur la peau de serpent couvrant la boîte de résonance, ce qui donne cette mélancolie au son.
Au contraire des instruments à cordes occidentaux, qui n’ont qu’une petite ouverture pour le son, la boîte de résonance de l’erhu est ouverte à l’arrière. L’instrument et l’archet mesurent tous deux 81centimètres de longueur et sont faits de bois de santal ou d’ébène. Pour les erhu raffinés qui sont de nos jours faits à la main, les luthiers utilisent du bois similaire aux meubles antiques.
La particularité de sa fabrication requiert que l’archet soit constamment en contact avec les cordes. Les poils de cheval de l’archet bougent entre les cordes comme les doigts du musicien pressent sur les cordes.
L’étendue du son de l’erhu est de trois octaves, de ré à la, selon les aptitudes du musicien, la même tonalité que les cordes du milieu du violon occidental. Mais il y a aussi des compositions qui demandent un ajustement particulier.
Contrairement aux instruments occidentaux à cordes, l’erhu n’a pas de surface d’appui pour les doigts. Les musiciens qui jouent l’erhu pressent sur les cordes sans faire de contact avec le manche. Cela produit la légèreté du son féerique de l’instrument. Selon la manière de jouer l’erhu, le son de l’instrument peut rappeler la voix d’une respiration sans fin.
Au 20e siècle, les cordes de soie de l’erhu ont été graduellement remplacées par des cordes de métal. Ce qui donne plus de force au son si doux de l’instrument – qui nécessitait originellement un environnement calme – et lui permet ainsi de s’adapter à notre époque. Car, les aficionados de la musique moderne ne sont pas habitués à la subtilité du son des cordes de soie. Conséquemment au changement du type de matériel des cordes, l’erhu est devenu assez puissant pour être un instrument solo dans une salle de concert moderne.
http://www.lagrandeepoque.com/LGE/content/view/5617/104/
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