Alors que tous les yeux du monde sont tournés vers la Chine, j’ai décidé de saisir cette opportunité pour raconter ma rencontre avec une femme chinoise remarquable. Bien que mon domaine concerne plutôt les conflits commerciaux, j'ai à coeur de consacrer un peu de mon temps à aider des demandeurs d’asile persécutés dans leur pays à obtenir leur statut au Canada. C’est ainsi que j’ai eu l’opportunité de rencontrer Yao Lian, une femme qui a souffert de multiples injustices à cause de ses croyances religieuses. Voici son histoire :
L’été dernier, j’ai reçu à mon bureau M. Ma Jian et Mme Yao Lian, tous deux originaires de Chine. Tous les deux s’exprimaient avec aisance. En fait, le jeune homme parlait un français de Paris quasiment parfait et était un cadre pour la PCM, une fabricant français de pompes pétrolières. Il m’a demandé d’aider son amie Yao Lian, à obtenir un statut de réfugié au Canada car elle avait énormément souffert du fait de sa croyance dans la pratique du Falun Gong.
Le Falun Gong est un mouvement spirituel avec de nombreux adhérents en Chine. Falun Gong ou Falun Dafa a été fondé par Li Hongzhi en 1992. Il a cinq séries d’exercices de méditation et cherche à développer le cœur et le caractère des pratiquants en accord avec les principes de Vérité, Compassion et Endurance. Malheureusement, le Parti communiste chinoise voit cette organisation comme dissidente et une menace à l’ordre établi. Pour le Parti, Falun Gong entre en compétition avec la doctrine de l’État omniprésent.
Certains actes documentés d’oppression contre les pratiquants sont presque inexprimables. David Kilgour, un ancien secrétaire d’État canadien pour la région de l’Asie-Pacifique, a publié un reportage qui apparemment confirme les allégations que le gouvernement chinois a prélevé des organes sur des pratiquants de Falun Gong emprisonnés.
Mme Lian avait personnellement des problèmes de santé quand elle a commencé la pratique du Falun Gong. Elle travaillait pour l’Académie chinoise des Sciences et son employeur, apparemment, a informé le gouvernement qu’elle était une pratiquante.
Sa vie s'est transformée en une série de scènes Kafkaïennes, où à deux occasions on lui a fait subir un lavage de cerveau dans un camp de détention pour qu’elle n’adhère plus au mouvement Falun Gong. Elle a perdu finalement son poste et son appartement dont l’avait gratifiée l’Académie chinoise des Science à cause de son refus de désavouer son engagement envers ses croyances spirituelles.
Environ un mois plus tard, j’ai rencontré Mme Lian, elle m’a informé que Ma Jian, l’homme qui était venu à mon bureau préalablement, était en fait son mari. Ils avaient décidé de ne pas me le dire à ce moment-là, parce qu’ils avaient peur que le Parti communiste chinois n'informe le Canada. Plus important, on m’a dit que le 28 février 2007, Ma Jian avait été arbitrairement arrêté au bureau de la PCM, à Beijing. Il avait été détenu par la police sans que sa famille, ni son employeur n’aient été avisés de l’endroit où il se trouvait. Il a passé apparemment trois semaines dans un centre de lavage de cerveau et a alors été transféré au Centre de détention de Beijing-Est.
Le 19 avril 2007, un membre de la famille de Ma Jian, en Chine, a reçu un appel téléphonique, l’informant qu’il avait été condamné officiellement - un verdict de 2 ans et demi dans un camp de travail pour avoir été en possession à son domicile de documents liés au Falun Gong.
En mars 2007, la classe politique française a commencé à manifester son mécontentement concernant la détention de M. Jian. Jacques Pelissard, président des maires de France et Ségolène Royal, candidate à la présidence du Parti socialiste ont tous deux écrit des lettres pour soutenir la libération de M. Ma Jian.
Sur la base de cette information, le gouvernement canadien a rapidement accordé l’asile à Yao Lian. Mais si des mesures de sécurité lui ont été accordées, Yao Lian n’a pas été réconfortée pour autant son mari étant et demeurant incarcéré à ce jour.
Les Canadiens et le gouvernement canadien ont l’obligation morale de montrer leur refus de tolérer l’oppression d’individus sur la base de leurs points de vue religieux, ethnique ou politique. Le passé nous a enseigné trop souvent le prix élevé de l’aveuglement volontaire.
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