Des parents qui ont perdu leurs enfants dans l’effondrement de l’école primaire Xinjian, lors du tremblement de terre du 12 mai dernier en Chine, participent à une cérémonie commémorative tenue dans la ville de Dujiangyan le 1er juin 2008. Des centaines d’entre eux portaient un t-shirt avec l’inscription : «Punissez sévèrement les constructions corrompues et de mauvaise qualité». (Andrew Wong/Getty Images)
Depuis le tremblement de terre dévastateur du 12 mai dans la province du Sichuan en Chine, l’agence Xinhua – porte-parole du gouvernement – indique qu’il y a eu plus de 180 répliques sismiques de magnitude supérieure à 4 sur l’échelle de Richter. La plus importante d’entre elles aurait réduit en ruines 420 000 maisons, toujours selon Xinhua.
Mais une réplique «sismique» d’une autre nature ne peut être divulguée ouvertement par l’agence officielle.
Selon le Sino-Américain David Gao, président du Centre de service mondial des démissions du Parti communiste chinois (PCC), le tremblement de terre a incité un grand nombre de Chinois de la région affectée à se distancer du régime. «Depuis le séisme, nous avons reçu des milliers et des milliers de déclarations de démissions du Parti provenant de la région sinistrée», affirme M. Gao.
Ces démissions sont généralement effectuées par l’entremise d’un site Internet accessible par l’utilisation de logiciels, comme DynaWeb, permettant de contourner la censure gouvernementale.
Selon David Gao, deux éléments déclenchés par le désastre semblent avoir incité les gens à déclarer leur démission du PCC. D’une part, plusieurs d’entre eux critiquent la décision du gouvernement de n’avoir pas tenu compte les avertissements concernant la menace du séisme, puis d’avoir tenté de les camoufler. D’autre part, l’effondrement des écoles mal construites a révélé la corruption des fonctionnaires locaux.
Des parents, dont les enfants sont décédés dans les décombres, ont été réprimés par la police la semaine dernière alors qu’ils demandaient justice. Devant l’absence d’avenue pour obtenir un redressement et devant la fermeté du régime, la démission du PCC est une option pour les Chinois ayant des griefs.
Alors que le PCC lui-même estime le nombre de ses membres à environ 70 millions, le mouvement anti-PCC clame pour sa part près de 40 millions de démissions depuis novembre 2004. On ne peut pas toutefois affirmer qu’il resterait 30 millions de membres au PCC puisque sont inclus dans les démissions totales celles des Jeunes pionniers et celles de la Ligue communiste jeunesse, deux organes du régime pour embrigader les enfants et les jeunes adultes.
Tandis que certains analystes avancent que le séisme du Sichuan a stimulé le nationalisme en Chine et permis au régime de redorer son image en s’ouvrant à l’étranger et en dépêchant sur les lieux le premier ministre, Wen Jiabao, le régime retourne à son mode d’opération normal, l’imposition d’un contrôle ferme. En période de deuil, cela peut causer des frictions avec la population.
«Nous offrons aux victimes du séisme une plateforme pour s’exprimer. Nous les appuyons à un niveau spirituel et émotif», estime David Gao. «Nous aidons les gens à se réveiller. Nous ne sommes pas intéressés par le pouvoir politique : tout ce qui nous importe c’est combien de gens peuvent sortir de l’ombre et du contrôle du PCC.»
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